Les élections législatives se tiendront les 5 et 19 juin 2022. Le vote électronique - qui est autorisé pour ce scrutin - sera ouvert du vendredi 27 mai au mercredi 1er juin 2022 pour le 1er tour, puis du vendredi 10 juin au mercredi 15 juin pour le 2nd tour. C’est dans ce contexte que lepetitjournal.com interroge les candidats sur leur programme. Par souci d’équité, les questions sont les mêmes pour tous. Dans la 5ème circonscription des Français de l’étranger (Espagne, Portugal, Andorre et Monaco), notre série d’interviews se poursuit aujourd’hui avec José Miguel Perez Sanchez, candidat "Les écologistes avec la majorité présidentielle".
Lepetitjournal : Pourquoi avez-vous souhaité vous présenter aux prochaines élections législatives ?
José Miguel Perez Sanchez : Les acteurs de la politique nationale ont du mal à s’approprier des problèmes qui concernent le quotidien des français (pouvoir d’achat, accès à la santé, retraites dignes, l’éducation, formation professionnelle et continue etc), ceci est encore plus marqué dans le cas de ressortissants qui habitent à l’étranger et qui sont confrontés à la complexité administrative du pays d’accueil et de la France. Par exemple, je propose de mettre en place un lien intergénérationnelle des français à l’étranger pour s’informer et s’entraider.
La politique actuelle menée par la majorité ne s’intéresse pas aux répercussions que le changement climatique et la perte de la biodiversité peuvent produire dans les années à venir et qui vont impacter notre mode de vie et notre rapport à notre environnement. Je suis écologiste dans l’âme et je souhaite transmettre, alerter et apporter des solutions durables face aux urgences climatiques et environnementales mais aussi sociales car l’un ne va pas sans l’autre. Je propose la mise en place d’une écologie forte, pragmatique, sociale et à l’écoute des citoyens.
Quel est votre rapport avec cette circonscription ?
Je suis né à Bilbao en Espagne, j’ai fait mes études dans l’école publique des quartiers populaires et des études universitaires à l’Université du Pays Basque en Espagne, puis mon doctorat à Strasbourg. Actuellement, j’habite à Toulouse et je suis fortement impliqué dans des projets de collaboration transfrontalière depuis plus de 10 ans avec l’Espagne, le Portugal et l’Andorre. Dans le cadre de ces projets de collaboration, j’ai été emmené et encore aujourd’hui à travailler avec des chercheurs mais aussi avec des acteurs et politiques du territoire du Sud-Ouest Européen (Ministère de la transition écologique à Madrid, Ministère de l’environnement à Lisbonne et Andorre, Ecoles polytechniques, différents acteurs de l’eau dans toutes les régions d’Espagne et du Portugal et d’Andorre, ainsi que les organismes en charge du climat …). Lors de ces différents projets, j’ai travaillé sur la concertation entre les différents acteurs pour pouvoir transférer les outils développés autour de la ressource en eau et de la biodiversité auprès des gestionnaires et des politiques du territoire. De part cette implication et la coordination des projets Interrégionaux SUDOE (France, Espagne, Portugal) et POCTEFA (France, Espagne, Andorre), je fais de séjours réguliers en Espagne, Portugal et Andorre et ai construit à ce jour un très bon réseau autour de l’écologie et de l’environnement mais aussi autour des réseaux sociaux avec les acteurs et administration du territoire.
En quoi votre parcours est-il marqué par les préoccupations des Français de l'étranger ?
Avec une double nationalité française et espagnole, je suis confronté très souvent aux difficultés des français à l’étranger. Lors de mes déplacements dans le sud de l’Europe, j’ai pu constater les différences structurelles de chaque pays et comment celles-ci peuvent impacter les français qui habitent à l’étranger par exemple autour de l’éducation de leurs enfants ou dans le financement de leurs retraites. J’habite en France depuis plus de 30 ans, je suis père de deux enfants de 22 et 16 ans, nées respectivement à Strasbourg et Toulouse. Du fait de mes origines, j’ai été confronté au problème de vivre au jour le jour avec deux cultures et de faire les études dans une langue différente de la langue maternelle. J’ai donc moi-même expérimenter ce contexte et donc serai à même de comprendre les difficultés à résoudre.
Comment voyez-vous le mandat de député ?
Je serais un député à l’écoute des électeurs pour faire remonter leurs besoins au parlement, mais surtout je serai un fervent défenseur d’une société plus équitable, plus juste et plus respectueuse de notre environnement. Je serais présent dans les 4 pays de la circonscription pour récolter les demandes, avec des permanences dans toutes les ambassades et consulats de manière régulière. J’organiserai des réunions publiques pour échanger sur les travaux de l’assemblée pour en faire part aux électeurs et recueillir leurs idées. Je pense qu’un député doit être au service de ses électeurs.
Quels sont, selon vous, les défis qui attendent les Français de votre circonscription ?
Les grands défis qui attendent les français de la 5e circonscription sont le maintien d’une retraite qui assure un revenu adéquat pour vivre à l’étranger, avoir l’accès à une scolarité bilingue, et avoir l’accès de cours en français et faciliter l’accès à l’université en France pour les français qui le souhaitent en simplifiant les démarches administratives. Je propose aussi de veiller à l’accès à la formation professionnelle des expatriés dans les pays d’accueil et de pouvoir travailler à l’étranger tout en continuant à cotiser pour la retraite en France. Il faudrait simplifier les démarches administratives des ressortissants français à l’étranger et faciliter le contact avec les administrations via les ambassades et les consulats. Les personnes de l’administration doivent être au service des ressortissants pour les soutenir, les aider avec les démarches administratives, pouvoir les contacter en cas de problème et être informés lors des événements importants.
Comment est organisée votre campagne et qui sont vos soutiens ?
Les délais imposés par l’administration sont courts et la campagne électorale ne dure que quelques jours. Il est très difficile de se faire identifier comme candidat en dehors des grands mouvement politiques. J’ai le soutien de Union des Centristes et des Ecologiques qui m’a donné l’investiture pour cette élection. Je n’ai pas cherché d’autres soutiens. Je pense que les électeurs sont intelligents et qui ne se laisseront pas influencer par les médias et qui sauront choisir la voie de la proximité, de l’indépendance et être conscients de leur souveraineté. Mes soutiens sont les électeurs de la circonscription qui vont croire en moi.
Quels sont les axes de travail qui vous semblent prioritaires de mener à bien, sur les 4 pays de votre circonscription, si vous êtes élu ?
Mes axes de travail sont développés dans ma profession de foi : la défense de droits sociaux des français à l’étranger, l’amélioration de l’accès à l’enseignement du français à l’étranger, faciliter le retour et l’investissement en métropole et améliorer l’accès aux services consulaires numériques. Je pense que l’éducation des nouvelles générations est fondamentale pour pouvoir réussir une véritable révolution écologique, tout en respectant les droits sociaux et le maintien des ressources économiques des français à l’étranger.
Comment jugez-vous le mandat du député sortant?
Je pense que Mr Vojetta dans les deux années de son mandat a fait ce qu’il a pu pour défendre les intérêts des français dans la circonscription dans le contexte politique de la majorité présidentielle dont il a fait partie.
Propos recueillis par Armelle Pape Van Dyck