Édition internationale
Radio les français dans le monde
--:--
--:--

LEGISLATIVES 2022 – Laurent Goater : "j'aurai la capacité de résoudre les problèmes"

Laurent Goater, candidat aux élections législatives 2022 Laurent Goater, candidat aux élections législatives 2022
©Laurent Goater
Écrit par Lepetitjournal Lisbonne
Publié le 11 mai 2022, mis à jour le 12 mai 2022

Les élections législatives se tiendront les 5 et 19 juin 2022 pour le premier tour. Le vote internet sera également ouvert du vendredi 27 mai au 1er juin 2022. C´est dans ce contexte que Lepetitjournal présente les différents candidats à ces élections. Les questions posées lors des différentes interviews sont les mêmes pour chacun des candidats. En ce qui concerne la 5ème circonscription qui regroupe l´Andorre, l´Espagne, Monaco et le Portugal, cette série d´interviews débute avec Laurent Goater, candidat des Républicains, de l'UDI (Union des Démocrates et Indépendants) et des Centristes.
 
Laurent Goater a été élu, pour le Portugal, conseiller des Français de l'étranger en 2014 et il a  été réélu aux dernières élections de mai 2021, il est également Président du Conseil Consulaire au Portugal.


Lepetitjournal : Pourquoi avez-vous souhaité vous présenter aux prochaines élections législatives ?
Laurent Goater : Je suis élu local depuis 2014. Mon titre de « Conseiller » des Français à l'étranger le dit bien, nous sommes écoutés poliment par l'administration. Comme député, j'aurai la capacité de résoudre les problèmes que j'ai identifié comme élu consulaire : les services consulaires qui sont très déficients, l'impossibilité de trouver une place dans nos lycées, l'absence de solution d'éducation française hors de quelques grandes villes, l'absence de soutien aux entrepreneurs, l'inadaptation de notre politique culturelle au service de notre rayonnement, les thèmes sont malheureusement très nombreux.


Quel est votre rapport avec la 5ème circonscription ?

Je me suis installé au Portugal en 1993, en VSNE (aujourd'hui VIE). J'ai tout de suite aimé Lisbonne et j'y ai fondé ma famille. Nous sommes repartis en France un moment, puis revenus en 2004. Progressivement, au Lycée, à la paroisse, à l'UFE, puis comme Conseiller Consulaire, j'ai pris goût à accueillir et aider mes compatriotes.

J'ai eu plusieurs fois des responsabilités professionnelles en Espagne, pendant quelques années j'étais l'essentiel de ma semaine à Madrid. Je parle espagnol (enfin, castillan !) autant que portugais. J'aime la culture de ce grand pays, où j'ai déjà largement commencé à faire campagne, et où j'irai à la rencontre de mes compatriotes dans quinze villes à partir du 17 mai.


En quoi votre parcours est-il marqué par les préoccupations des Français de l'étranger ?

Les conseillers des Français à l'étranger font le lien entre l'Ambassade, les associations et nos compatriotes. Au Portugal, nous n'avons plus de Consul Général, ni à Lisbonne ni à Porto, donc il n'y a aucun diplomate chargé de répondre aux préoccupations de la communauté, c'est le rôle des élus. Depuis 2012, nous sommes sur le pont, avec l'arrivée de plus en plus de Français et aussi, la fin des « grands expat's » qui mettaient les moyens de leurs entreprises au service de la communauté. Avec Françoise Conestabile, présidente de l´UFE-Lisbonne et également Conseillère des Français de l'étranger, ainsi que mon équipe nous avons accueilli des milliers de compatriotes au Portugal. Nous avons fait et refait des présentations sur la santé, les procédures, les impôts, l'éducation. Nous intervenons quand les gens n'en peuvent plus, face à des administrations qui font parfois preuve de mauvaise volonté. Nous connaissons donc très bien les problèmes, d'ailleurs chaque mois j'ai le plaisir d'écrire une chronique pour le Petit Journal sur ces thèmes.


Comment voyez-vous le mandat de député ?

Je choisis l'option « député de terrain ». Certes, il y a des thèmes nationaux fondamentaux, il faut des valeurs et des idées claires, mais ce que je veux faire, c'est « monter à Paris » chaque semaine avec les dossiers de ma circonscription. Je passerai un week-end sur deux au moins en circonscription, ce qui me permettra de visiter la douzaine de villes principales chaque six mois. Je réunirai les entrepreneurs, les parents, les associations. Nous ferons le bilan de ce qui a été fait, de ce qui reste à faire, et avancerons. C'est ça, être député. Les ministres sont sur le premier banc à l'Assemblée, s'il faut aller leur rappeler qu'ils sont en dette avec mes électeurs, je le ferai chaque semaine sans aucun état d'âme, c'est ça le job. Je suis directeur des ventes d'un grand groupe, j'ai l'habitude d'exiger, de structurer des demandes, et de suivre mes dossiers.


Quels sont, selon vous, les défis qui attendent les Français de votre circonscription ?

Il y a des points concrets mais je crois que le principal défi, c'est pouvoir vivre en Espagne, en Andorre, au Portugal ou à Monaco avec la même facilité, la même qualité de service que si on vivait en France... dans une ville qui fonctionne bien ! Contrairement à ce que certains disent, nous payons plus d'impôts en France que ce que nous coûtons. Donc, pas de restriction sur les retraites, sur la santé, sur l'accès aux services consulaires, sur l'entreprenariat, sur l'éducation. Le défi, c'est faire fonctionner nos administrations à l'étranger – et en France – avec la qualité de service que nous sommes en droit de lui exiger. Un exemple : à Lisbonne, Madrid et Barcelone nous avons des valises « Consuleo » pour pouvoir faire des tournées consulaires et donc faire et renouveler les documents d'identité de nos compatriotes. Si ces valises étaient 100 jours par an dans les villes moyennes de notre circonscription, tous nos compatriotes seraient servis sans devoir se rendre au Consulat. Comment admettre qu'on fait déplacer des centaines de personnes quand un fonctionnaire est payé pour se déplacer ? J'en fais une question de principe.


Comment est organisée votre campagne et qui sont vos soutiens ?

J'ai reçu l'investiture des Républicains en décembre et je viens de recevoir celle de l'UDI et des Centristes, qui m'honorent. Dans toute la circonscription, nous avons des relais et des élus, nous avons beaucoup d'amis dans les associations. Je fais des réunions publiques, des déjeuners et des dîners, dans un maximum de villes, et également quelques conférences sur Zoom. Nous avons un site (www.goater2022.org) avec beaucoup d'information, et nous utilisons la liste électorale pour communiquer. Tout doit être clair, sincère et détaillé. Je joue cartes sur table, avec ma suppléante, Yusil Gascon, née à Cuba dont sa famille a dû fuir la dictature, et qui a trouvé la liberté en devenant française. Elle vit à Barcelone. Le Sénateur Christophe-André Frassa, de Monaco, me fait l'honneur de présider mon comité de soutien. Notre seul programme, c'est l'intérêt des Français de cette circonscription.


Quels sont les axes de travail qui vous semblent prioritaires de mener à bien sur les quatres pays de la circonscription, si vous êtes élu ?
Je l'ai dit, l'accueil des retraités, la réforme des services consulaires pour qu'ils fonctionnent, la santé, l'entreprenariat, l'éducation. Je veux qu'un Français qui choisit de s'installer parmi nous se sente soutenu et accueilli. Nous avons vocation d'être beaucoup plus nombreux encore, c'est excellent pour nos pays d'accueil, et pour le rayonnement de la France. Nous pouvons ici développer la « Floride de l'Europe » et nous appuyer sur tous les jeunes qui décident de venir profiter de cet environnement magnifique. Et je souhaite aussi être vigilant pour que les Français d'origine portugaise ou espagnole, ou les binationaux, conservent toute leur faculté d'aller et venir, sans souffrir d'une tension xénophobe dans notre pays. Les Français qui vivent ici ont un devoir de respect et d'intégration, que je rappelle systématiquement, et seront vus « de travers » si nous soutenons des idées protestataires. Sachons être déterminés sur nos valeurs et nos intérêts, mais restons des européens enthousiastes.


Comment jugez-vous le mandat du député sortant ?

Il est le suppléant de Mme Cazebonne, qu'il a fallu exfiltrer tant elle s'était rendue antipathique. Comme élu, en quatre ans, elle m'a reçu une fois, sans s'excuser pour son retard de près d'une heure. Sa majorité gouvernait avec tous les pouvoirs, elle n'a rien fait pour les services consulaires. Les frais de scolarité ont augmenté de façon inadmissible, la communauté française est presque devenue « persona non grata » dans notre Ambassade. La Covid n'explique pas tout. Plutôt que de travailler avec les élus, elle a organisé ses grands débats, dont elle n'a pas tenu compte. Les élus en Espagne qui ont essayé de collaborer avec elle ont compris, ils me soutiennent. Donc un suppléant qui arrive six mois avant l'élection, et veut nous convaincre qu'il va changer quoi que ce soit, c'est de la poudre aux yeux. Son parti ne l'a d'ailleurs pas investi. Les entrepreneurs, les parents et les usagers de nos services consulaires ne doivent pas se tromper d'élection, et savoir élire celui ou celle qui sera effectivement le plus qualifié et déterminé pour résoudre leurs problèmes.

 

Propos recueillis par Maria Sobral

Flash infos

    Pensez aussi à découvrir nos autres éditions