Les élections législatives se tiendront les 5 et 19 juin 2022. Le vote internet sera également ouvert du vendredi 27 mai au 1er juin 2022 pour le 1er tour, puis du vendredi 10 juin au mercredi 15 juin pour le 2e tour. C´est dans ce contexte que Lepetitjournal présente les différents candidats à ces élections. Les questions posées lors des différentes interviews sont les mêmes pour chacun des candidats. En ce qui concerne la 5ème circonscription qui regroupe l'Andorre, l'Espagne, Monaco et le Portugal, cette série d'interviews continue avec Manuel Valls, candidat "Ensemble!" qui regroupe les partis de la majorité présidentielle.
Lepetitjournal : Pourquoi avez-vous souhaité vous présenter aux prochaines élections législatives ?
Manuel Valls : Ma conception de la politique c’est l’action, basée sur la légitimité démocratique que confère le suffrage universel, le vote des électeurs. Les enjeux actuels sont passionnants mais la période est aussi inquiétante. Avec une question essentielle : quel monde laissons-nous à nos enfants? Les défis sont donc immenses : changement climatique, guerre en Ukraine et avenir de l’Europe, enjeux en Méditerranée avec le drame des migrants, nécessité pour l’Union Européenne et la France d’acquérir une souveraineté énergétique, pouvoir d’achat et pérennité de notre système de retraites, terrorisme et insécurité, lutte contre les inégalités, risques pour notre démocratie… Je ne veux pas être un commentateur mais un acteur en mettant mon expérience au service de la France. J’ai été désigné par Emmanuel Macron et LREM pour être candidat dans une circonscription où je suis pleinement légitime.
Quel est votre rapport avec cette circonscription ?
Charnel ! Je suis né à Barcelone, j’ai une double culture, deux nationalités, je suis marié à Susana, une espagnole, je parle les langues de nos terres et je connais beaucoup de nos compatriotes d’Espagne, du Portugal, d’Andorre et de Monaco. Vous le savez, et c’est un cas unique, j'ai été conseiller municipal de Barcelone, cette ville extraordinaire dans laquelle j’ai voulu défendre les valeurs européennes et où je vis en partie.
En quoi votre parcours est-il marqué par les préoccupations des Français de l'étranger ?
Mais d’abord nous nous connaissons bien et c’est aussi parce que nous nous ressemblons. Nous sommes résolument français mais nous sommes aussi attachés à une autre terre. Et puis dans mes fonctions j’ai agi pour eux : en 2013 déjà, avec la volonté de mieux vous représenter et alors que j'étais ministre de l'Intérieur, nous avons réformé le système de représentation et permis l'installation des conseillers des Français de l'Étranger. La majorité présidentielle a d'ailleurs renforcé les compétences de vos élus de proximité, au cours du dernier quinquennat. Je veux me battre pour eux en partageant leur quotidien et en défendant leurs intérêts.
Comment voyez-vous le mandat de député ?
J’ai déjà été député. Je connais bien les rouages du Parlement. Mes fonctions antérieures - ministre de l'Intérieur et Premier ministre - m’aideront à me faire entendre et à porter les attentes des Français qui vivent à l’étranger, des Français à part entière. Ils peuvent compter sur une voix forte. Mais, comme je l’ai toujours été, je serai d’abord un député de proximité.
Quels sont, selon vous, les défis qui attendent les Français de votre circonscription ? Quels sont les axes de travail qui vous semblent prioritaires de mener à bien, sur les 4 pays de votre circonscription, si vous êtes élu ?
Faciliter l’accès aux services publics, poursuivre sur la voie de la généralisation et dématérialisation du renouvellement des titres d’identité, du dépôt de procuration, et de l’établissement des certificats de vie qui sont des demandes très fortes de nos concitoyens. Je pense à notre réseau d’enseignement français à l’étranger en continuant à le renforcer, le conforter et le moderniser. Je pense également aux jeunes de la circonscription : dans son programme pour les Français de l’étranger, le Président s’est engagé à leur permettre l’accès au Service National Universel et à les faire bénéficier d’un Pass Éducation Langue Française pour qu’ils puissent garder un lien fort avec notre langue. Enfin, je n’oublie pas le réseau associatif très présent dans les 4 pays de la circonscription, nous devons le conforter.
Comment est organisée votre campagne et qui sont vos soutiens ?
Je lance une campagne de proximité. J’irai partout. Je vais me démultiplier. Le premier soutien est celui d’Emmanuel Macron, celui de toute la majorité et de LREM.. Mais je compte sur l’enthousiasme de mon suppléant Thierry Bertin qui vit au Portugal, fondateur notamment de la French Radio. Je bénéficie du soutien de plusieurs personnalités de notre circonscription qui incarnent le dynamisme des français : Yohann Castro, Romain Fornell, Françoise Laborde, Gerard Giroud, Alicia Gilet, Marlène Harnois, Olivier Bécognée, Christelle Lafaury... Et je suis très fier de l’engagement de Samantha Cazebonne à mes côtés.
Comment jugez-vous le mandat du député sortant ?
Je respecte le travail effectué mais c’est évidemment le bilan de Samantha Cazebonne qu’il faut rappeler. Sénatrice depuis septembre, elle a été la députée de la circonscription pendant plus de quatre ans. Et son bilan est remarquable : on lui doit entre autres un rapport interministériel sur l’enseignement français à l’étranger, des amendements sur l’école inclusive, la lutte contre le harcèlement scolaire, le soutien de tout le réseau scolaire pendant la crise COVID et au niveau national l’amendement sur la mise en place des menus végétariens dans les cantines scolaires, qui était d’ailleurs inspiré d’une mesure portugaise. C'est aussi celui de la majorité présidentielle dont je suis le seul candidat.
Propos recueillis par Armelle Pape Van Dyck.