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LEGISLATIVES 2022 - Claire Behar: " J’ai choisi d’être candidate sans étiquette"

Claire BEHAR et Lara RINCONClaire BEHAR et Lara RINCON
Claire BEHAR, à droite, et sa suppléante Lara RINCON
Écrit par lepetitjournal.com Madrid
Publié le 22 mai 2022, mis à jour le 17 juillet 2023

Les élections législatives se tiendront les 5 et 19 juin 2022. Le vote internet sera également ouvert du vendredi 27 mai au 1er juin 2022 pour le 1er tour, puis du vendredi 10 juin au mercredi 15 juin pour le 2e tour. C´est dans ce contexte que Lepetitjournal présente les différents candidats à ces élections. Les questions posées lors des différentes interviews sont les mêmes pour chacun des candidats. En ce qui concerne la 5ème circonscription qui regroupe l'Andorre, l'Espagne, Monaco et le Portugal, cette série d'interviews continue avec Claire Behar, "candidate citoyenne, sans étiquette ni parti politique".

 

Lepetitjournal : Pourquoi avez-vous souhaité vous présenter aux prochaines élections législatives ?
Claire Behar : 
Ma candidature part d’un constat qui m’a interpellé. D'après le site Diplomatie, "Seulement 7,97% des citoyens français et des citoyennes françaises inscrits dans cette circonscription se sont déplacés aux urnes en 2017 lors des élections législatives". C’est un coup dur pour notre démocratie, alors que des dizaines de milliers de Françaises et Français vivent en Espagne, au Portugal, en Andorre et à Monaco.

C’est devant ce désintérêt croissant pour les partis traditionnels, peu enclins à comprendre nos véritables problématiques et qui ont montré leurs limites, que j’ai décidé de me présenter. Et c’est par choix et par conviction, qu’après ma formation au sein de l’association "Tous Élus", j’ai choisi d’être candidate citoyenne, c’est à dire sans étiquette ni parti politique.

Attachée à l’éducation, à la culture française, à l’Europe et ses valeurs, ainsi qu’à l’avenir de notre planète, ma démarche consiste, avec mon équipe, à réinventer une démocratie plus proche des préoccupations quotidiennes des citoyennes et des citoyens afin de mettre en place rapidement les actions concrètes qu’ils attendent.

 

Quel est votre rapport avec cette circonscription ?

Ayant exercé à Monaco, étant mariée à un Espagnol et travaillant actuellement entre la France et l'Espagne, pays où j'ai de fortes attaches familiales, mes convictions sont naturellement rattachées à notre 5ème circonscription.
Ma suppléante Lara Rincon, expatriée à Madrid depuis 7 ans, a fondé plusieurs sociétés dont une entreprise d’Escape Game qui lui a valu d’être finaliste du Trophée Entrepreneur des Français de l’étranger 2022.

 

En quoi votre parcours est-il marqué par les préoccupations des Français de l'étranger ?

Française de l’étranger, j’ai connu les joies mais aussi les difficultés de l’expatriation : intégration dans le pays d’accueil, recherche d’emploi, éloignement familial, perte du lien avec la culture française, différences culturelles et linguistiques...
Ancienne entrepreneuse, je sais également à quel point les entreprises françaises à l’étranger peuvent contribuer au rayonnement de la France si elles sont soutenues. Fondatrice d’une épicerie innovante solidaire, ancienne Managing Director et Directrice marketing bénévole pour différents hubs Girls in Tech en Europe ou encore présidente d’UTC Alumni, je m’engage bénévolement dans l’écosystème associatif depuis plus de 10 ans en France et à l'étranger pour les causes qui me tiennent à cœur : lutte contre la pauvreté, égalité des genres, accès au numérique et environnement.

Rien qu’en 2022, avec mes équipes, j’ai déjà organisé des événements autour de l'expatriation : un dédié à l’écosystème d’accompagnement des expatriées et des expatriés, une table ronde sur l’entrepreneuriat en Espagne ou encore une conférence sur l’expatriation au féminin.

 

Comment voyez-vous le mandat de député ?

La transparence démocratique et l’utilisation d’outils numériques innovants seront au cœur de mon mandat de députée, au plus proche de nos concitoyennes et concitoyens.
Il est pour moi essentiel de recréer un lien de confiance avec les Françaises et Français de notre circonscription afin de les réengager dans une relation de proximité avec l’Assemblée nationale.

J’organiserai ainsi des permanences parlementaires en Espagne, au Portugal, en Andorre et à Monaco, et serait facilement joignable à mon bureau à l’Assemblée ainsi que via les réseaux sociaux pour répondre à leurs attentes au plus près du terrain.
Pour favoriser la transparence et la pédagogie autour du travail parlementaire, mon agenda de députée sera mis en ligne.

Enfin, j’utiliserai l’application citoyenne "Nos Lois" pour que les Françaises et les Français de notre circonscription puissent avoir une information factuelle sur mes travaux parlementaires et participer activement, eux aussi, à la fabrication de nos lois.

 

Quels sont, selon vous, les défis qui attendent les Français de votre circonscription ?

Dans le contexte de pandémie qui nous a toutes et tous profondément marqué, nous devons soutenir l’ensemble des Françaises et Français de l’étranger dans leur (re)construction, de la jeunesse en passant par les entrepreneuses et les entrepreneurs.
Face aux nombreuses difficultés administratives, numérisons les échanges et accentuons l’accompagnement.

Renforcer le lien avec la France via une mobilité facilitée est notre priorité. Je souhaite créer un dispositif destiné à financer une partie des titres de transport des résidentes Françaises et des résidents Français de l’étranger vers la France métropolitaine.
Ensemble, nous relèverons ces défis et bien d’autres !

 

Comment est organisée votre campagne et qui sont vos soutiens ?

J‘ai le plaisir d’être entourée par une équipe de bénévoles, issus de tous milieux et de tous âges, aussi diverse que motivée par le projet citoyen que nous portons pour cette circonscription.
Lors de nos déplacements, nous privilégions train et transports en commun afin de limiter notre impact sur le climat.

Sensibles à la souveraineté numérique française, nous avons choisi d’utiliser des outils informatiques 100% français, de notre site web, à la messagerie instantanée en passant par notre cloud.
Nous menons ensemble une campagne citoyenne et allons à la rencontre des Françaises et Français aux 4 coins de la circonscription. Notre plus grand soutien, vous, les citoyennes et les citoyens !

 

Quels sont les axes de travail qui vous semblent prioritaires de mener à bien, sur les 4 pays de votre circonscription, si vous êtes élue ?

Outre ceux précédemment mentionnés, les chantiers de l’éducation, de l’emploi, de l’innovation et de l’écologie sont clés pour nos concitoyennes et nos concitoyennes vivants à l’étranger.
Nous soutiendrons des démarches respectueuses de l’environnement, en rendant accessibles des trains de nuit à travers l’Europe. De plus, nous mettrons en place une éco- détaxe sur les moyens de transports les moins polluants pour les trajets vers la France. Enfin, l’égalité des genres, que nous sommes fières de représenter avec cette - encore trop rare - candidature féminine, est un sujet que nous défendrons. Cela passe par l’éducation, mais également par l’encouragement de l’entrepreneuriat des femmes, ou encore l’aide aux victimes de violences.

 

Comment jugez-vous le mandat du député sortant ?

Monsieur Stéphane Vojetta a pris ses fonctions il y a 7 mois en remplacement de Madame Samantha Cazebonne. Sur un mandat aussi court, il est difficile de porter un jugement. Mais peu importe la personne qui a occupé ce siège à l’Assemblée, il faut souligner que depuis 2017, 10 des 11 députées et députés des Français de l’étranger sont rattachés à La République En Marche.

Avec les possibilités que donne cette majorité, malheureusement aucune commission dédiée aux Françaises et Français de l’étranger n’a été créée à l’Assemblée, où nos intérêts sont encore traités au sein de la commission des affaires étrangères.
Inspirons-nous du Sénat, où les ressortissantes françaises et les ressortissants français y sont représentés depuis 1946 et où un groupe d'études "Statut, rôle et place des Français établis hors de France", a été mis en place.
Je m’engage donc à la création de cette commission dédiée à nos concitoyennes et concitoyens vivants à l’étranger, afin de défendre leur voix et leurs intérêts à l’Assemblée nationale.

 

Propos recueillis par Armelle Pape Van Dyck.