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Quel avenir pour la monarchie espagnole ?

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© Casa de S.M. el Rey
Écrit par Perrine Laffon
Publié le 2 décembre 2020, mis à jour le 3 décembre 2020

Les scandales à répétition touchant la famille royale mettent en péril l'avenir et la crédibilité de la Couronne. 

 

La Princesse Leonor de Borbón, qui vient tout juste de fêter ses 15 ans, est l'héritière du trône d'Espagne. Mais quel avenir attend la monarchie espagnole ? La famille royale emploie de grands efforts de communication pour souligner la droiture et la formation du Roi Felipe VI et de sa jeune fille Leonor. Mais les scandales hérités ces dernières années compromettent fortement l'avenir de la couronne espagnole, dans une Espagne perturbée par l'instabilité économique.


Chronologie d'un prestige en chute libre

La côte de popularité de la famille royale auprès des Espagnols a commencé à baisser en 2012 : alors que l'Espagne en pleine crise économique fait face à un taux de chômage historique, le train de vie du Roi émérite Juan Carlos Ier qui chasse l'éléphant au Botswana éclate au grand jour, choquant l'opinion publique. Plusieurs scandales de corruption et de relations extraconjugales de l'ancien Roi d'Espagne entacheront encore l'image de la famille royale les années suivantes. Juan Carlos fait l'objet d'une enquête pour une commission illégale de 100 millions de dollars versée par la famille royale saoudienne pour le contrat de construction du TGV entre La Mecque et Médine. La justice espagnole s'intéresse à des sommes millionnaires sur des comptes en Suisse, dont l'existence a été révélée par d'importants virements de la part de Juan Carlos à son ex-maîtresse Corinna Larsen. Sans oublier le mari de l'Infante Cristina, le beau-frère du Roi Felipe VI, condamné en 2017 pour détournements de fonds publics, fraude fiscale et trafic d'influence.

Le dernier scandale date de cet automne, avec l'annonce de l'ouverture d'une nouvelle enquête pour corruption à l'encontre de Juan Carlos, suite à la révélation de cartes de crédit "black" liées à des comptes secrets, dont auraient également bénéficié la reine Sofía et d’autres membres de la famille royale.


Les efforts pour redorer l'image de la monarchie 

La stratégie de Felipe VI, arrivé au pouvoir en 2014 suite à l'abdication de Juan Carlos, est de se démarquer totalement des agissements de son père pour redresser l'image de la couronne espagnole. En mars 2020, Felipe VI a renoncé à l'héritage de son père et lui a supprimé sa dotation annuelle de près de 200.000 euros. L'été dernier Juan Carlos a finalement choisi de quitter l'Espagne, une décision justifiée par "la répercussion publique" que pourraient avoir les événements liés à sa vie privée sur son fils le roi Felipe VI et sur la monarchie espagnole. Mais cela sera-t-il suffisant pour regagner la confiance des Espagnols ? Cela fait maintenant cinq ans que le centre national d'études sociologues se garde bien d'interroger les habitants sur la monarchie, mais selon plusieurs enquêtes d'opinion d'organismes privés, la réponse est non. Un sondage réalisé cet été par l'Institut 40dB révèle que 40,9% des Espagnols seraient favorables à la mise en place d'une République en Espagne, en cas d'éventuel référendum sur le sujet, alors que seuls 34,9% des interrogés se disent en faveur du maintien de la monarchie. Selon l''organisme Sináptica qui réalise des enquêtes en ligne, la pandémie aurait même fait baisser encore davantage la côte de popularité de la famille royale, avec 52% des citoyens qui affirmeraient opter pour une République s'ils le pouvaient.

La famille royale mise sur la figure de la Princesse Leonor pour sauver la monarchie. Un documentaire à la gloire de Leonor vient même d'être mis en ligne sur la plateforme Prime Video, pour faire grimper sa cote de popularité en présentant les goûts et les qualités de la jeune fille.

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