L'organisme Ecologistas en acción a publié son rapport sur la qualité de l'air durant l'année écoulée. Selon les écologistes espagnols, la pollution atmosphérique a chuté en 2020 aux niveaux les plus faibles de toute la décennie.
L'analyse menée par l'organisme Ecologistas en acción s'appuie sur les données collectées par 800 stations de mesure de la qualité de l'air réparties sur tout le territoire espagnol. La pollution atmosphérique est un fléau pour la santé des habitants. Un fléau qui ne cesse d'augmenter avec le développement du trafic routier et de l'industrie. Selon les données de l'Organisation Mondiale de la Santé, la pollution de l'air serait à l'origine de 7 millions de décès prématurés dans le monde, dont 400.000 en Europe. En Espagne, près de 30.000 personnes trouveraient la mort suite à des maladies dérivées de la pollution atmosphérique, selon l'agence européenne de l'environnement.
La crise du Covid-19, bénéfique pour la qualité de l'air
La pandémie de Covid-19 a provoqué une situation économique et sociale dramatique en Espagne. Mais nous pouvons cependant lui attribuer un bénéfice : les restrictions de mobilité et la réduction de l'activité économique imposées pour freiner la propagation du virus ont permis de réduire considérablement la pollution de l'air. Selon le rapport des écologistes, on peut observer une baisse notable des niveaux d'émission de dioxyde de nitrogène (NO2) en 2020, ainsi que des émissions de dioxyde de souffre (SO2) et des particules en suspension (PM10 et PM2,5) : tous ces indicateurs sont tombés aux niveaux les plus faibles jamais enregistrés depuis que les mesures sont effectuées dans le pays. Ecologistas en acción précise que la fermeture des principales centrales thermiques à charbon a aussi contribué localement à diminuer de manière drastique les émissions polluantes : "La crise du COVID–19 a démontré que la réduction structurelle du transport et la décarbonisation de l'industrie sont les uniques moyens d'améliorer la qualité de l'air".
88% de la population a tout de même respiré de l'air contaminé
Si la qualité de l'air s'est améliorée durant le confinement, la pollution n'a pas disparu pour autant, d'autant plus que le trafic routier a rapidement repris son volume habituel. En prenant comme référence les valeurs maximales de pollution recommandées par l'OMS, le rapport de Ecologistas en acción chiffre à 42 millions le nombre d'habitants qui ont respiré de l'air contaminé l'année dernière, soit 88% de la population. Cette pollution affecterait 402.000 kilomètres carrés, soit 80% du territoire espagnol.
Malgré la diminution drastique de la pollution de l'air durant la crise sanitaire, Madrid est la seule ville espagnole dont les émissions de NO2 sont restées au-dessus des limites légales établies pour préserver la santé des habitants.
D'autre part, certaines zones d'Espagne ont été affectées par une hausse des particules contaminantes en suspension, principalement due à des épisodes d'entrée de poussières de sable en provenance d'Afrique. C'est le cas des Îles Canaries, qui ont enregistré le pire épisode de pollution de la décennie lors du premier trimestre 2020.