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Pollution de l’air: la place de l’Espagne au classement international

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Creative Commons 3.0 Guisval https://es.wikipedia.org/wiki/Archivo:AtascoGuisval2.jpg
Écrit par Léa Surugue
Publié le 6 novembre 2018, mis à jour le 6 mars 2024

Les niveaux de pollution de l’air et les concentrations en particules néfastes pour la santé sont élevés dans certaines villes comme Séville ou Barcelone, mais l’Espagne fait mieux qu’un bon nombre de pays à travers le monde.


Les études scientifiques sur la pollution de l’air dans les villes espagnoles, et le lien avec les maladies respiratoires, peut parfois s'avérer inquiétantes. En mai dernier, un rapport de l’Institut de Santé Carlos III soulignait que la pollution atmosphérique pouvait être associée à 10.000 morts par an en Espagne.

Le niveau de pollution dans le pays est-il réellement préoccupant ? Et comment les villes espagnoles se positionnent-elles par rapport aux autres espaces urbains à travers le monde?


Championnes espagnoles de la qualité de l’air

De manière générale, les scientifiques ont relevé que les polluants environnementaux les plus présents dans le pays, et les plus dangereux pour la santé sont les oxydes d'azote (NO2) (environ 6.000 décès par an), suivis des particules fines en suspension (2.600) et de l'ozone troposphérique (plus de 500). Toutefois, la situation en Espagne est en fait très différente d’une ville à l’autre.

Si on s'intéresse aux particules fines PM10, ces particules issues de la combustion de combustibles fossiles dans les véhicules, les centrales thermiques et dans de nombreux procédés industriels, on peut se rendre compte de ces inégalités. Des données importantes à connaître, quand on sait que les PM10 et autres particules fines ont été associées à des problèmes d'inflammation, à l’aggravation de l’état de santé des personnes atteintes de maladies cardiaques et pulmonaires et à un risque plus élevé de cancer.

Selon les données de l’Organisation Mondiale de la Santé, une ville comme Madrid enregistre une concentration moyenne annuelle de 19 ug/m3 (microgrammes par mètre cube d’air) de particules PM10. Barcelone en contrepartie enregistre des concentrations annuelles de 24 ug/m3 et Séville 31 ug/m3. Mais d’autres villes, comme Benicassim (Castellón), font beaucoup mieux : avec une moyenne de 6 ug/m3 par an. A proximité de Gibraltar, la ville de La Linea de la Concepcion et près de Tarragone, Alcanar seraient les plus polluées au niveau national, avec non seulement des concentrations élevées de particules fines, mais aussi en particules de NO2.

Les experts sont toutefois optimistes, estimant que de nombreuses villes ont fait des progrès ces dernières années sur le plan de la qualité de l’air. C’est le cas notamment de Pontevedra, Madrid, Bilbao, Saint-Sébastien, Barcelone, Huesca et meme Séville. Pour consulter en temps réel la qualité de l’air dans les villes espagnoles, des cartes interactives sont mises à disposition sur Internet, et régulièrement mises à jour.

qualité air espagne


L’Espagne et le monde

Comparée au reste du monde, la situation espagnole reste toutefois globalement positive. Madrid est l’une des capitales européennes qui enregistre les meilleurs scores en matière de concentrations de particules fines en suspension.

A Paris, les niveaux de pollution de l’air sont plus préoccupants qu'à Madrid, avec les concentrations annuelles en PM10 comprises entre 26 et 34 ug/m3. La plupart des villes européennes enregistrent des données similaires.
 
Dans certains pays, la situation est toute autre. En Inde ou au Bangladesh par exemple, il n’est pas rare d’observer des concentrations annuelles moyennes en particules fines dépassant les 100 voire les 200 ug/m3. L’exemple de Delhi illustre bien le problème : les concentrations de particules fines sont comprises entre 215 et 292 ug/m3. En cause: l'activité industrielle et la circulation des véhicules mais également la pollution domestique (provenant de la cuisson des aliments par exemple).

Les risques pour la santé sont majeurs, et même avec des niveaux de pollutions de l’air relativement bas par rapport au reste du monde, ceux-ci influent sur la mortalité respiratoire et cardiovasculaire dans le pays, comme le soulignent toutes les recentes etudes sur le sujet. Les efforts pour établir des réglementations pour limiter la circulation des véhicules, pour sanctionner les industries les plus polluantes et pour prévenir les risques chez les personnes les plus vulnerables doivent etre poursuivis.

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