Cette magnifique ville des Asturies, entre mer et montagne, est la destination culinaire de l'année. Mais avant de savourer ses plats, une promenade dans son magnifique centre historique vous mettra en appétit. Petit tour d'horizon de ses mets et des principales attractions de la ville, reine de la gastronomie en 2024.
Le titre de Capitale espagnole de la gastronomie a été créé en 2012, dans le but de promouvoir le tourisme en Espagne par la cuisine. Organisé par la Fédération espagnole des journalistes et écrivains du tourisme, en collaboration avec l'association Hostelería de España, cette reconnaissance prestigieuse est décernée chaque année une ville qui s'est le plus distinguée dans la promotion nationale et internationale de la gastronomie comme l'un des principaux attraits touristiques. Lors de sa treizième édition, le jury a mis en avant la richesse gastronomique des Asturies, qui disposent à Oviedo du "standard d'excellence de la cuisine asturienne", qui conquiert les palais les plus exigeants. Avant Oviedo, d'autres villes telles que Sanlúcar de Barramenda, Murcia, Almería, León, Cáceres et Huelva ont également reçu ce titre.
Et rien de plus surprenant lorsque l'on connait la richesse de la cuisine asturienne. De nombreux plats font partie d'une carte imbattable que l'on peut déguster dans toute sa splendeur dans les restaurants et les cidreries d'Oviedo. A commencer par la fabada, considérée comme l'une des dix recettes typiques de la cuisine espagnole.
Il s'agit d'une sorte de cassoulet à base de gros haricots blancs, boudin noir, chorizo et lard (en hiver, il fait froid dans le Nord de l'Espagne!). Parmi les centaines de restaurants d'Oviedo, qui ont presque tous de bonnes fabadas, le guide Michelin a mis en avant les suivants: Ca'Suso, Cocina Cabal, Casa Fermín, Mestura, NM et Gloria. Mais il y en a beaucoup d'autres tels que Bocamina, Tierra Astur, Del Arco, Casa El Gaiterín, Casa Lobato, La mar del medio, etc.
Autres plats typiques des Asturies: le cachopo (un énorme filet fin de bœuf pané avec du jambon et du fromage), le riz au pitu caleya (une sorte de poulet fermier); des poissons comme le merlu, la lotte, le rouget ou le maquereau, des fruits de mer comme l'araignée de mer, le pouce-pied, le homard, le poulpe, le crabe ou le calmar (rappelons que la mer n'est qu'à 20 minutes d'Oviedo), et sans oublier le fromage! Les Asturies est la région d'Espagne qui en compte le plus, avec plus de 300 fromages, dont certains sont parmi les meilleurs du monde (le plus célèbre est le cabrales -sorte de roquefort).
Pour ceux qui veulent finir sur une note de douceur, s'ils y arrivent car les portions sont toujours très abondantes) rien de tel que le riz au lait caramélisé ou les carbayones, dont la fine base de pâte feuilletée est remplie d'amandes, recouverte d'un jaune d'œuf sucré et glacée au blanc d'œuf. La popularité de ce dessert est telle qu'il est aussi le surnom des habitants d'Oviedo. Un autre dessert est le biscuit connu sous le nom de "moscovita", fabriqué à partir d'amandes et recouvert de chocolat. Les confiseurs centenaires Camilo de Blas et Rialto sont le symbole de la confiserie asturienne raffinée.
Le boulevard du cidre
Les Asturies riment également avec Cidrerie. Les Celtes buvaient du cidre bien avant l'arrivée des Romains dans les Asturies en l'an 19 avant J.-C., à la recherche d'or. Aujourd'hui, il existe une nouvelle génération de cidres AOC, fruit d'une grande évolution dans les "llagares" (caves à cidre), comme "Herminio Alonso", fondée en 1943. Boire le cidre (cidra natural) aux Asturies est un rituel: après l'avoir savamment versé dans un large verre, à un mètre de hauteur, pour l'oxygéner, il faut immédiatement le boire. Oviedo possède le plus grand nombre de bars à cidre au monde.
L'emblématique rue Gascona, connue comme "le boulevard du cidre", est l'endroit parfait où déguster cette boisson. Les Asturiens attendent d'ailleurs avec impatience que le cidre soit déclaré patrimoine immatériel de l'humanité par l'Unesco cet automne. On retrouve encore les racines celtes des Asturies en écoutant les cornemuseurs de la vieille ville qui animent quotidiennement l'atmosphère avec de la musique et des chants du célèbre hymne de la principauté.
Oviedo, début du chemin primitif de Compostelle
Mais outre sa gastronomie, Oviedo, idéalement située à 20 minutes de la mer et 30 minutes de la montagne, est une ville riche en patrimoine. L'histoire fascinante de cette ville, où commença la "Reconquista" (reconquête des territoires face aux musulmans), menée par le roi Pelayo au VIIIe siècle, est liée à la chrétienté. C'est en effet à Oviedo que naquit le Chemin de Compostelle de la main du roi Alphonse II le Chaste, considéré comme le premier pèlerin, puisqu'en 834 il se rendit dans la ville galicienne, averti par l'évêque Teodomiro de la "découverte" de la tombe de l'apôtre Saint Jacques.
Ce "kilomètre 0" du Chemin de Compostelle marque le début de ce que l'on appelle le Chemin Primitif qui, deux siècles plus tard, sera remplacé par le Chemin Français, encore plus populaire. Le Chemin Primitif, outre sa valeur originelle, a l'avantage d'être beaucoup moins fréquenté et d'être plus naturel et accidenté. Aujourd'hui, il est reconnu par l'UNESCO comme un site du patrimoine mondial, au même titre que les autres "Caminos del Norte".
Flâner dans le vieux quartier médiéval d'Oviedo, connu sous le nom d'El Antiguo, c'est le faire entre des rues étroites et sinueuses, des bâtiments historiques et des places isolées, comme Fontán, le centre névralgique de la ville qui regorge de cafés et de restaurants, la place Paraguas et Alfonso II le Chaste. À l'intérieur de la cathédrale d'Oviedo (construite entre le XIIIe et XVIIe siècle), la "Sainte Arche", arrivée à Oviedo en provenance de Jérusalem au IXe siècle, est jalousement gardée, avec des reliques comme le Saint Suaire, qui, après celui de Turin, en Italie, est le deuxième plus important d'Europe. Pour les plus courageux, et histoire de digérer, l'une des options les plus attrayantes pour connaître la cathédrale est de visiter la tour gothique et de monter les 184 marches jusqu'au corps de la Renaissance, d'où l'on peut jouir d'une vue panoramique privilégiée à 360 degrés sur Oviedo et ses environs.
Le musée des beaux-arts, le célèbre théâtre Campoamor, épicentre culturel de la ville qui accueille chaque année les prix Princesse des Asturies, et l'ascension du mont Naranco, où se trouvent les sites préromans du palais de Santa María del Naranco et de l'église de San Miguel de Lillo, sont d'autres étapes obligatoires de la visite d'Oviedo. Il en va de même pour la célèbre Calle Uría, l'avenue commerçante par excellence de la ville, bordée de bâtiments historiques.
Oviedo est aussi une sorte de musée à l'air libre avec pas moins d'une centaine de statues de grands sculpteurs qui jalonnent les rues de la ville, avec parfois des clins d'œil à certaines personnalités qui ont reçu un Prix "princesa de Asturias", telles que Woody Allen.
Le Reconquista : d'hospice à hôtel cinq étoiles
À Oviedo, on estime qu'il y a un établissement hôtelier ou bar restaurant pour 120 habitants, ce qui signifie que le choix est vaste! Mais le plus connu et spectaculaire est sans nul doute l'hôtel Reconquista, ouvert depuis 51 ans. Fondé en 1777 en tant qu'hospice, il ferme dans les années 60 avant de devenir l'hôtel le plus emblématique d'Oviedo et le centre névralgique des Prix Princesse des Asturies.
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