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LGV Bordeaux–Dax: connexion avec Hendaye et l'Espagne dans le viseur

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Creative Commons Alteo31300
Écrit par Camille Guil
Publié le 12 avril 2018, mis à jour le 12 avril 2018

Le tribunal administratif suprême français a validé mercredi, l'utilité publique et l'urgence des travaux entre Bordeaux et Dax, dont la future extension se connectera à Hendaye avec le Y basque (liaison Vitoria-Gasteiz-Bilbao/Saint-Sébastien).

 

Le Conseil d'Etat a rejeté les requêtes de la cinquantaine d'associations environnementales, municipalités, syndicats et représentants des terroirs viticoles, contre la déclaration d'utilité publique (DUP). Ils pointaient du doigt les nuisances environnementales que provoqueraient le tracé qui passe près des vignes du sauternais et l'absence de financement du projet. Le verdict a jugé au contraire que la LGV présentait un intérêt général, entre autres raisons, à cause de "la perspective d'un lien à grande vitesse entre la France et l'Espagne pour les voyageurs et les marchandises". 

 

Le Conseil d’État reconnaît donc l’intérêt public que présente ce projet pour l’aménagement du territoire. Il estime que les expropriations envisagées pour sa réalisation sont nécessaires pour atteindre les objectifs de l’opération : "l’aménagement des lignes ferroviaires existantes entre Bordeaux et Dax et entre Bordeaux et Toulouse ne présente pas en effet des avantages comparables aux lignes projetées", argumente-t-il.

 

Le projet de LGV entre Bordeaux et l'Espagne est principalement justifié par l'importance du transport routier sur cet axe et permettrait de délester les axes routiers entre la France et l'Espagne du nombre croissant de camions qui les occupent. 

 

En ce qui concerne le financement, le Conseil d'Etat répond que "si les coûts de construction des lignes ferroviaires reliant, d’une part, Bordeaux à Toulouse et, d’autre part, Bordeaux à Dax, sont évalués à, respectivement, 5,9 et 2,4 milliards d’euros, l’évaluation de la rentabilité économique et sociale de ces lignes est supérieure au niveau habituellement retenu pour apprécier si une opération peut être regardée comme utile, en principe, pour la collectivité".

 

L'expérience de la LGV entre la France et l'Espagne, avec la connexion entre Barcelone et Paris lancée en grande pompe fin 2013, ne joue pourtant à ce jour pas en faveur du rail. La faiblesse du trafic, tant concernant les marchandises que les voyageurs, largement en-deça des prévisions, ajoutée aux surcoûts liés à la construction de la ligne, entraînaient 2 ans après son inauguration, au dépôt de bilan du consortium franco-espagnol en charge de l'exploitation du trajet.

 

Toujours est-il que pour les voyageurs, la ligne à grande vitesse permettrait de rallier Bordeaux à Toulouse (en 65 minutes) en 2024, Bordeaux à Dax (en gagnant 20 minutes) en 2027 et Dax à l'Espagne en 2032, si les plans sont respectés. Pour ce qui est de la connexion entre Bordeaux et Madrid, il faudra compter sur 6 heures de trajet, au lieu de 7 aujourd'hui.