Avec plus de 60.000 personnes présentes lors du match féminin Atlético Madrid-FC Barcelone (0-2), c'est un nouveau record du monde en termes d’affluence qui a été atteint. Dans le football féminin, les sponsors sont de plus en plus importants, et les moyens mis en place grandissent, de quoi aider à améliorer la visibilité des sportives, en Espagne et ailleurs.
C’est un nouveau record du monde de spectateurs pour une partie de football féminin. 60.739 personnes étaient présentes dans les gradins du stade Wanda Metropolitano à Madrid, pour encourager les équipes de l’Atlético de Madrid et du FC Barcelona ce dimanche 17 mars, lors de la 24e journée de la Ligue Iberdrola. Un chiffre qui dépasse donc les 48.121 spectateurs du précédent record, établi en janvier dernier lors d’une rencontre entre Athlétic Club et Atlético de Madrid, à l’occasion des quarts de finale de la Coupe de la Reine, à San Mames, Bilbao. Des chiffres encourageants qui ont de quoi rendre fière l’Espagne et qui marque l’essor de l’intérêt pour le football féminin.
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— FIFA Women's World Cup ?? (@FIFAWWC) March 17, 2019
It’s a new world attendance record for a women’s club match ? ?@AtletiFemenino - @FCBfemeni ? pic.twitter.com/7lSJzDFjoT
Mediapro retransmet au moins trois matchs féminins par jour
Barcelona, Real Madrid… Tout le monde connaît ces grands noms du football. On peut citer facilement des joueurs célèbres qui y sont passés ou qui y jouent, on entend parler des résultats de leurs matchs un peu partout. Ou avouons-le : leur actualité en Espagne est plutôt même omniprésente. Mais qu’en est-il de leurs équipes féminines ? Tout de suite, on est un peu perdu, et encore. Jouissant de la renommée de leurs clubs, les joueuses ont une identité propre, une communauté présente et supportrice. Mais qu’en est-il des autres clubs un peu plus petits, un peu moins célèbres ? La vérité, c’est qu’ils commencent à attirer l’attention autant que les grands clubs. C’est finalement une question de visibilité : il faut mettre en route la machine et pour ça rien de mieux que des sponsors, et pas des moindres. Ainsi, la société de gaz naturel Iberdrola est devenue le sponsor principal du foot féminin espagnol en août 2016. Une manière de donner du poids à ce sport qui veut se faire remarquer. Mais quand un aussi gros sponsor se penche sur le cas du football féminin, d’autres regards se tournent petit à petit, et d’autres entreprises se rattachent à l’aventure. La télévision espagnole est ainsi devenue un vecteur de popularisation du sport féminin, avec par exemple Mediapro, groupe audiovisuel présent à l’international, qui retransmet au moins trois matchs féminins par jour.
Le sponsoring dans le sport féminin a augmenté de 49%
Depuis 5 ans, le sponsoring dans le sport féminin a augmenté de 49%, selon une étude de Nielsen (compagnie de mesures d’audience et de marketing). En Espagne, Iberdrola se pose toujours en leader. Son soutient est précieux pour les clubs féminins. Il lutte pour l’égalité dans le sport et notamment dans le foot, où l’écart est encore le plus visible. Grâce à ce parrainage sportif, les structures se professionnalisent, et les équipes peuvent ainsi mieux avancer. Du côté des salaires -car là aussi il reste beaucoup d’inégalités- une réforme est passée l’année dernière, plaçant désormais le salaire minimum des femmes de la Ligue Iberdrola et Segunda au même niveau que celui des hommes.
En France, même combat mais pour moins de résultats
Dans les autres pays et notamment en France, le problème et le même, mais les solutions moins envisagées. Très voire trop peu de visibilité et des salaires de misères pour des joueuses qui ont un niveau de sélection nationale. L’année dernière, les joueuses de de Guingamp étaient même allées jusqu’à boycotter un entraînement avec l’entraîneuse de l’équipe de France féminine pour dénoncer le manque de moyens. Le salaire, les conditions d’entraînements, des infrastructures en piètre état etc. Des inégalités énormes qui subsistent entre footballeurs et footballeuses. Peu de solutions sont appliquées pour aider ces joueuses au même mérite que les hommes. De même pour la visibilité qui reste encore difficile et faiblarde. Cependant, on note quand même que pour le Mondial 2019, les Bleues vont avoir leur propre maillots, différents de celui des hommes. Sans les deux étoiles mais une fierté quand même pour ces joueuses qui peuvent s’approprier leurs maillots désormais, comme c’est le cas aussi pour l’Allemagne, la Suède et… l’Espagne.
Aux États-Unis, le pays semble donner autant d’importance à ses joueurs qu’à ses joueuses de "soccer". Cela est entre autres dû à la loi Title IX, qui interdit toute discrimination de genre dans les écoles et universités, dans quelque activité que ce soit. Et c’est dans les écoles et universités que sont formés la plupart des sportifs américains.
Le salaire de Neymar, équivalent de celui cumulé de toutes les joueuses de 7 ligues nationales
Évidemment, il reste encore de grosses inégalités. Une enquête sur les salaires dans le football a montré que le salaire combiné de toutes les joueuses des sept ligues de football parmi les mieux dotées financièrement dans le monde serait égal au salaire d’un seul joueur : Neymar Jr. En Espagne, les choses changent, les mentalités évoluent, et petit à petit le football féminin commence à se faire une place dans le monde du sport. Elles apparaissent plus à la télévision, sont désormais plus reconnues grâce à leurs sponsors et peuvent donc mieux évoluer. Mais il faut que cela continue et que la pratique s’élargisse aux autres sports.
Le record d’affluence absolu reste la finale du Mondial féminin de 1999, où 90.185 personnes avaient assisté au match entre les États-Unis et la Chine. Mais qui sait, ce Mondial 2019 s’avère aussi très attendu, et avec l’affluence exponentielle de spectateurs aux matchs, on peut s’attendre à de nouveaux records. Réponse dans moins de 80 jours.