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Investiture de Sanchez : La 1e en démocratie avec le Congrès blindé face aux manifs

Jamais dans l'histoire démocratique de l'Espagne, l'investiture d'un président n'avait suscité autant de controverses et de divisions. Pedro Sánchez arrive au Congrès avec une majorité absolue mais avec la plus grande contestation sociale en dehors de l'hémicycle.

les alentours du congrès à Madrid sont blindésles alentours du congrès à Madrid sont blindés
Les alentours du Congrès des députés sont fermés depuis des jours pour éviter les manifestations /LPJ
Écrit par Armelle Pape Van Dyck
Publié le 15 novembre 2023, mis à jour le 16 novembre 2023

Pedro Sánchez obtiendra ce jeudi 16 novembre le soutien de 179 députés (la majorité absolue est fixée à 176), grâce aux accords obtenus avec les partis indépendantistes qui ont suscité la plus grande protestation sociale lors d'une investiture, dans l'histoire de la démocratie espagnole.

 

Le coût de l'investiture de Pedro Sanchez

 

En effet, depuis l'annonce du pacte d'investiture entre PSOE et Junts, des centaines de milliers d'Espagnols, ainsi que de nombreuses associations (juges, magistrats, notaires, avocats, inspecteurs des impôts, du travail, de la sécurité sociale, Guardia civil, etc) ont manifesté dans tout le pays pour montrer leur désaccord face à une loi d'amnistie qui effacera tous les délits des indépendantistes entre 2012 et 2023 et permettra en échange à Pedro Sanchez de devenir président du gouvernement.

 

La possibilité d'une amnistie : Un avant et après élections

Il convient de rappeler, pour comprendre cette colère grandissante, ce qu'affirmait Pedro Sanchez au sujet l'amnistie et du referendum avant les élections du 23 juillet. En novembre 2022, Pedro Sanchez assurait dans une interview à La Sexta: "Ils demandent l'amnistie, quelque chose que ce gouvernement ne va pas accepter et qui n'entre certainement pas dans la législation ni dans la Constitution". Le 20 juillet dernier, en pleine campagne électorale, il déclarait que l'indépendantisme "a demandé l'amnistie et demande un référendum". "Il n'y a pas eu d'amnistie et il n'y a pas eu de référendum, et il n'y en aura pas non plus". Dans le même ordre d'idées, Pedro Sanchez affirmait le 3 octobre lors d'une conférence de presse à la Moncloa qu'il n'y aurait pas de référendum car "il n'est pas prévu dans la Constitution". "C'est contraire à ce que j'ai défendu par mes paroles et mes actes", avait-il déclaré.

 

manifestation contre l'amnistie madrid
Des manifestation contre l'amnistie ont eu lieu dans toute l'Espagne le 12 novembre dernier

 

Dernière protestation: Manifeste d'hommes politiques de tous bords

Les derniers signes de rejet des pactes du PSOE avec Junts et ERC ont eu lieu juste avant l'investiture. Une centaine d'anciens députés, 18 anciens ministres et quatre anciens présidents du Congrès et du Sénat (issus de partis tels que le PSOE, le CDS, le PP, l'UPyD et Ciudadanos) ont signé un manifeste dans lequel ils dénoncent le fait que "la démocratie constitutionnelle est confrontée à de graves défis et dangers".

 

Pour les signataires du manifeste, le contenu des pactes d'investiture et la présentation d'une loi d'amnistie "représentent une fracture des principes fondamentaux de l'État de droit que les Espagnols" ont établi dans la Constitution "comme piliers de notre coexistence, surtout". Ils critiquent également "l'établissement de privilèges économiques et financiers" pour certaines régions "qui violent le principe de solidarité inscrit" dans la Magna Carta (la Constitution espagnole). Ces questions, ajoute le texte, "accroîtront les inégalités territoriales existantes".

 

Parmi les signataires figurent des personnalités de la Transition. C'est le cas du porte-parole socialiste au Congrès et ministre de Felipe González, Javier Sáenz de Cosculluela ou de Pedro Bofill, député du PSOE depuis 1979 et directeur de El Socialista. D'autres anciens socialistes ont rejoint la cause: l'ancien président du Sénat, Javier Rojo, ou l'ancien ministre de l'intérieur, José Luis Corcuera.

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