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HISTOIRE – "Día de la constitución"

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Écrit par lepetitjournal.com Madrid
Publié le 5 décembre 2018, mis à jour le 5 décembre 2018

6 décembre. Alors qu'on offre des friandises aux enfants allemands et alsaciens pour la Saint Nicolas, les Espagnols commémorent le referendum pour leur constitution de 1978. À l'occasion de ce jour de fête nationale, petit retour sur l'avènement de la démocratie en Espagne


Le matin du 6 décembre 1978, toute la population espagnole en âge de voter se dirige vers les urnes. Après 40 ans de dictature, le peuple approuve massivement le texte constitutionnel avec 87% de "oui". Ce référendum s'inscrit dans le processus de transition démocratique de l'Espagne, plus connu sous le nom de "Transición".
Dès la mort du général Franco en 1975, le jeune roi Juan Carlos, nommé et formé par le Caudillo, entreprend des négociations pour une reforme de l'Etat. Le parti communiste (PCE) est légalisé et on célèbre les premières élections démocratiques depuis 1936. La Constitution, née d'une véritable volonté de consensus, sera rédigée par un groupe de sept parlementaires issus de tous les partis politiques confondus (les dits "pères de la constitution"). Seuls les nationalistes régionaux, aspirant à plus d'autonomie, se montreront véritablement mécontents. Le parti nationaliste basque (PNV) donnera même la consigne de boycotter le referendum.

 

Éléments clés


La Constitution s'articule autour de trois éléments clés : la réglementation du rôle du monarque, l'instauration des statuts d'autonomie et la séparation de l'Eglise et de l'Etat. Ces thèmes se retrouvent aujourd'hui sous les feux de l'actualité. Tandis que certains contestent la légitimité du roi et appellent à la République, les nationalistes basques et catalans ont remis à plusieurs reprises sur le tapis leurs statuts d'autonomie. Quant aux relations entre l'Etat et l'Eglise catholique, elles ne sont pas dénuées d'ambiguïté : le catholicisme est le seul culte financé par une quote-part de l'impôt sur le revenu. La Constitution demeure cependant la base de la démocratie espagnole et a subi son unique modification pour s'adapter aux lois de l'Union européenne. Particulièrement "europhiles", les Espagnols voient l'Union comme un vecteur important de la démocratisation et de la croissance économique de leur pays.


Amélie STRAUB