Mercredi, le roi Felipe VI a prononcé au prestigieux World Economic Forum de Davos, un discours devant l’élite économique et financière, pour défendre et vanter l’image d’une Espagne compétitive, moderne et stable.
Accompagné des ministres des Affaires étrangères, Alfonso Dastis, et de Economie, Luis de Guindos, le roi d'Espagne Felipe VI a participé mercredi au 48e forum de Davos, qui se tient jusqu'au 26 janvier et dont la thématique cette année est "Construire un avenir commun dans un monde fracturé". Pendant 4 jours, 350 responsables politiques, dont 60 chefs d’Etat et de Gouvernement, les plus grands responsables des principales entreprises au monde et quelque 1.000 leaders de la société civile et du monde académique, débattent chaque année à Davos sur les solutions possibles aux principaux défis mondiaux. C’est la première fois qu’un monarque espagnol assiste au forum et mercredi, Felipe VI est intervenu devant un parterre de décideurs, sur le thème "Espagne et Europe : présent et futur".
Le roi a tout d’abord demandé lors de son intervention d’oublier les vieux clichés et les stéréotypes du passé et a assuré vouloir dissiper tout doute concernant la compétitivité du pays. "Permettez-moi une dose raisonnable de fierté nationale (…) Qui peut nier que l’Espagne -sans surprise- est un grand pays ?" C’est ainsi que le roi Felipe VI a débuté son discours lors de sa première intervention au forum économique de Davos.
L'Espagne se trouve parmi les 10 premiers pays du rapport sur la compétitivité globale 2015-2016
Il a mis un accent particulier sur les vertus de l’Espagne pour les investisseurs, insistant sur la reprise économique du pays qui est maintenant la quatorzième économie mondiale et la quatrième économie européenne, avec depuis 2014 une croissance dépassant les 3%, au-dessus la moyenne européenne, et la création de deux millions d'emplois. "L'Espagne se trouve parmi les 10 premiers pays du rapport sur la compétitivité globale 2015-2016", a-t-il déclaré. Il a souligné le leadership et la présence globale des multinationales espagnoles dans des secteurs comme l'énergie, les finances, le textile, les télécommunications, la gestion des infrastructures ou du transport.
Le secteur du tourisme a aussi été vanté car le pays est devenu la deuxième destination mondiale devant les Etats-Unis en 2017. Le roi a souligné l'intérêt des visiteurs pour la gastronomie locale et plus particulièrement pour le caractère ouvert, aimable et accueillant des Espagnols.
La Constitution espagnole a 40 ans en 2018
Le monarque espagnol a voulu envoyer un message de tranquillité aux investisseurs qui pourraient se détourner du pays à cause de la crise politique catalane, qui divise l’Espagne. Felipe VI a abordé la situation en Catalogne en parlant de "tentative de miner les règles de base de notre système démocratique". Il a assuré que depuis 40 ans, le peuple espagnol avait choisi la manière de vivre librement et démocratiquement, claire référence à la Constitution espagnole dont le 40e anniversaire aura lieu cette année. Il a aussi souligné que l’Espagne était un pays "où la loi est respectée et où règne la certitude" et que les Espagnols étaient "conscients que le bien être et le progrès ne viendront pas de la solitude, de l’isolement et de la division mais d’objectifs communs, d’actions concertées et d’objectifs lucides pour l’avenir".
Il faut préserver l’Etat de droit comme pilier du système démocratique et respecter le pluralisme politique
Ce discours a envoyé un message de confiance aux investisseurs mondiaux et a permis au roi de réaffirmer sa confiance au système judiciaire espagnol pour la résolution de la crise catalane. Il a affirmé que la "leçon que les démocraties doivent apprendre de la Catalogne", c’est qu’il faut "préserver l’Etat de droit comme pilier du système démocratique et respecter le pluralisme politique".
Le roi Felipe VI devait notamment rencontrer le président français Emmanuel Macron lors d’une interview dans la journée de mardi, ainsi que le roi de Jordanie.