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Espagne: ce qu'il faut retenir du superdimanche électoral

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Écrit par Arthur Diaz
Publié le 27 mai 2019, mis à jour le 28 mai 2019

Alors que les socialistes s’imposent avec le plus haut score à toutes les élections espagnoles, la victoire ne se concrètisera pas forcément par une présidence des régions. Le parti dirigé par Sánchez devra composer, avec dans certains cas, des négociations allant vers une alliance avec C's ou Podemos, et dans d'autres, une coalition entre Ciudadanos, Vox et le Parti Populaire.


Les Européennes 

Le PSOE s’est imposé aux élections européennes avec 20 eurodéputés élus, avec un score total de 32,84%. Le Parti Populaire quant à lui arrive à la seconde place avec 20,1%, soit 12 sièges au parlement européen. Le parti d’extrême droite, Vox, fait son entrée avec 6,2% et trois sièges. 

Côté indépendantiste, Ahora Repúblicas, la coalition composée de l’ERC, Bildu et BNG remportent trois sièges. Junts de Puigdemont gagne deux sièges, alors que ce dernier est en exil. 

Bien qu’en France, le rassemblement National gagne la majorité aux élections européennes (23,3%), ce n’est pas le cas pour toute l’Europe, comme on aurait pu s’y attendre. En Allemagne l’AfD est seulement 4e avec 11% des votes. En revanche en Italie, la Ligue explose les scores avec 34,3%, et s’impose comme première force nationale, loin devant le Mouvement 5 étoiles qui ne réalise que 17,1%. 

Les Verts représentent la 4e force politique européenne. Alors qu’en France ils ont provoqué la surprise générale, en se positionnant 3e avec 13,5% des voix, en Espagne l’écologie n’a pas été le mot d’ordre de ces élections.


Élections autonomiques 

Le vote socialiste conquiert l’Espagne pour les élections autonomiques également. Avec une victoire dans 10 régions, le PSOE s'assure plusieurs gouvernements autonomes : Asturies, Castille-La Manche, Extrémadure et les Canaries. Dans certains cas les socialistes seront confrontés à une alliance entre Ciudadanos, le Parti Populaire et Vox. C'est notamment le cas en Castille et León, en Aragon ou dans la Communauté de Murcie, tandis que La Rioja donne la gauche vainqueure, une première après 24 ans de gouvernance Populaire.

À Madrid, la droite remporte l’autonomie, une frustration pour le PSOE qui a réalisé le plus gros score (27,36%). Derrière les socialistes, le Parti Populaire remporte 30 sièges et Ciudadanos 26. Encore une fois, l’extrême droite fait son entrée dans une autonomie en récupérant 12 sièges. Le PP devrait saisir l’opportunité et faire une alliance avec Ciudadanos et Vox, portant Isabel Díaz Ayuso à la tête de la région.


Municipales : Madrid, Barcelone et Valence

Le PSOE de nouveau en tête pour les élections municipales avec 29,26% des votes. C’est presque cinq points de plus qu’en 2015. Les socialistes se placent à la tête de Séville, Las Palmas, Palma, Valladolid ou encore Gijón. Le parti dirigé par Pablo Casado remporte 22,24% des voix. La droite prend position dans des lieux forts comme Madrid, Córdoba ou Saragosse. 

À Madrid, la maire sortante, Manuela Carmena a recueilli le plus grand pourcentage des voix avec 30,94% mais elle est battue par le bloc de droite. Le Parti progressiste Más Madrid n’aura été qu’une parenthèse, alors que le PP avait gouverné 26 ans jusqu’en 2015. C’est donc José Luis Martínez-Almeida du Parti Populaire, qui est déjà considéré nouveau Maire de Madrid avec le soutien de la droite. 

À Barcelone, Ada Colau est perdante face à Ernest Maragall de l’ERC. Avec 10 conseillers municipaux, il va être difficile de gouverner. Il pourrait trouver du soutien du côté des 5 élus de Junts, mais plus probablement devra composer avec les 10 conseillers proposés par Barcelona en Comú.  

Sans surprise, la coalition Compromís garde la tête à Valence avec Joan Ribó. La coalition de gauche améliore même ses résultats en gagnant un siège de plus. 


Le score du parti socialiste ouvrier permet à Sanchez d’affirmer sa légitimé en représentant le premier parti d’Espagne. Les socialistes gagnent la majorité à tous les niveaux. Cependant cette victoire reste à nuancer. Le Parti Populaire est en décrue, mais sauve les meubles en conquérant Madrid. Si la coalition entre Ciudadanos, Vox et le Parti Populaire se confirme, la droite pourrait devancer la gauche à la fois dans les autonomies et dans les mairies. Vox fait son entrée dans les Mairies et gagne du terrain dans de nouvelles autonomies, cependant le parti est en perte de vitesse par rapport au nombre de voix récoltées lors des élections générales. Le grand perdant de ses élections est Podemos, qui baisse dans les autonomies, les municipales et européennes.