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MADRID EMBLÉMATIQUE – Retrouvez les lieux de la Movida

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Écrit par lepetitjournal.com Madrid
Publié le 15 novembre 2018, mis à jour le 15 novembre 2018

Mouvement artistique né dans les années 1980, accompagnant la libération politique après la mort de Franco, la période de la Movida reste inscrite dans l'imaginaire de beaucoup de Madrilènes. On peut en apercevoir les traces dans plusieurs endroits de la ville devenus emblématiques. Voyage dans le temps des fêtes, de la drogue facile, de la création artistique déjantée.



Le quartier de Malasaña est le quartier de la Movida. Il est d'autant plus chéri des artistes qu'il avait failli être détruit par l'Opus Dei dans les années 1940-50 sous l'ordre de Franco, qui voulait moderniser ce quartier perçu comme inutile. Beaucoup de protestations avaient réussi à sauver le "Barrio de Las Maravillas" (le quartier des merveilles, son surnom), qui est devenu un lieu de rendez-vous underground à la mort du dictateur. Quelques adresses ont subsisté :  

El Pentagrama (C/ de la Palma, 4) : ce bar et salle de concert est cité par le groupe de rock espagnol mythique Nacha Pop dans l'une de ses chansons les plus connues "Chica de Ayer" :"Luego por la noche al Penta, a escuchar canciones que consiguen que te pueda amar?" C'est dire que le lieu servait aux rendez-vous en tous genre.
Horaires : dimanche à jeudi de 21h-3h ? vendredi et samedi 21h-3h30

La Vía Lactea (C/ Calle de Velarde, 18) : cette ancienne charbonnerie a vu défiler tous les grands noms de la Movida dans un décor qui combine reproductions de la chapelle Sixtine et photos d'artistes d'Hollywood. La décoration n'a pas changé depuis 1979, date de son ouverture, et le bar est resté dans la famille du propriétaire.
Horaires : lundi à jeudi 19h30-3h ? vendredi et samedi 19h30-3h30

El Sol (C/ Jardines, 3) : encore une salle de concert emblématique, qui accueille toujours des groupes de rock alternatifs.
Horaires : quand il y a des concerts.

Il faut aussi mentionner le Rock Ola, la salle de concert la plus mythique qui a vu défiler TOUS les groupes de rock de la Movida : Alaska y Los Pergamoides, Nacha Pop, Paralísis Permanente?  Mais aussi Depeche Mode, Iggy Pop et d'autres groupes anglo-saxons. Elle est fermée en 1985, en même temps que s'achève le mouvement culturel. Vous pouvez passer devant calle Padre Xifré, 3.

La Plaza Dos de Mayo : en plein c?ur de Malasaña, cette ancienne place qui abritait une caserne militaire est le symbole de la révolution espagnole contre l'occupant français. Parsemée de petits bars aux terrasses agréables, elle servait de rendez-vous pour l'apéro, notamment le bar El 2D.  

L'appartement des Costus (C/ Palma, 14) : l'atelier du couple de peintres Enrique Naya et Juan Carrero (appelés "les Costus") était un vrai lieu de convivialité où passaient tour à tour leurs amis artistes. Des scènes de "Pepi, Luci, Bom et autres filles du quartier" de Pedro Almodóvar y sont tournées. L'appartement a changé de propriétaire, les deux artistes étant morts en 1989, mais on peut encore passer sous les fenêtres.

Le marché du Rastro (autour de la Plaza de Cascorro) : changement de décor, nous sommes à Lavapiés. Avant d'investir le quartier de Malasaña, les artistes se retrouvaient dans le marché bigarré le dimanche matin au terme de leurs nuits blanches. Le générique et la première scène du "Labyrinthe des Passions" d'Almodóvar y sont tournés. Le café La Bobia (C/ Duque de Alba, 3), aujourd'hui disparu, servait les petits déjeuners.

Pour se plonger dans les années 1980 : Madrid Me Mata (C/ Corredera Alta de San Pablo, 31) est un bar- musée entièrement dédié à la Movida. On trouve des vêtements ayant appartenu aux groupes de musique phares, de vieilles photos, des ?uvres des artistes comme Guillermo Pérez-Villalta, El Hortejano, Carlos Bloch, Carlos Berlanga?

Voilà pour les nostalgiques. À noter tout de même, tous ces endroits sont volontairement restés dans leur jus? Mais ont perdu de leur authenticité. Vous n'y croiserez ni Pedro Almodóvar ni Moncho Alpuente, qui ont pris leurs quartiers dans d'autres endroits depuis longtemps.  

Lison RABUEL