Né à Montréal dans une famille italienne et installé depuis plus de vingt ans en Californie, Sandro Oliverio incarne un magnifique mélange de générosité québécoise et d’hospitalité méditerranéenne. À la tête d’Attitude Café, son restaurant de quartier près du Grove, il retrace un parcours façonné par les migrations, les cuisines du monde, et l’envie farouche de créer un lieu qui rassemble. Rencontre.


C’est chez Attitude Café, autour d’un authentique bagel québécois signé « St-Viateur » (la marque de bagel préférée des canadiens), que nous rencontrons Sandro Oliverio. Il a le sourire tranquille de ceux qui ont beaucoup vécu et encore plus observé. Né à Montréal dans une famille italienne ayant fui la pauvreté du sud de l’Italie, il grandit au croisement de trois langues et trois cultures : l’italien à la maison, le français dans les rues, et l’anglais à l’école. Une identité multiple qui deviendra, des années plus tard, la clé de son succès en Californie.
Après des études à San Diego puis à Villefranche-sur-Mer dans les années 1990, Sandro Oliverio comprend rapidement que le vieux continent, avec son népotisme et ses barrières sociales, n’offre pas les mêmes perspectives que l’Amérique du Nord. Dans les années 2000, et après plusieurs allers-retours entre Montréal et Los Angeles, encore à une époque où Canadiens et Américains circulent facilement - presque comme dans un même pays -, le froid canadien finit d’achever la décision : Sandro Oliverio pose ses valises en Californie, avec son soleil, ses montagnes, sa mer, et surtout l’impression qu’ici, tout est possible.
Les vedettes se pressent chez « Amarone » sur Sunset Boulevard
En 2012, il saute le pas et ouvre son premier restaurant italien « Amarone » à Los Angeles, sur Sunset à côté du Viper Room, haut lieu du rock. Le succès est immédiat. Musiciens, acteurs, toutes les vedettes défilent. « J’en ai tellement vu que ma femme a une liste avec tous les noms », sourit-il. Kiss, Monica Bellucci, Taylor Swift… Tous ont un jour poussé la porte de son établissement. Dix ans plus tard, « Amarone » reste à West Hollywood mais change d’adresse, et c’est au 7149 Beverly Blvd que nous pouvons à présent retrouver la mythique enseigne italienne.

Aujourd’hui, en plus d'« Amarone », Sandro Oliverio écrit un nouveau chapitre avec « Attitude Café », un restaurant de quartier situé à quelques pas du Grove (Attitude Café, 6009 W 3rd St). Un lieu lumineux, spacieux, pensé comme une maison ouverte. On y croise des voisins, des habitués accompagnés de leurs chiens, et un nombre croissant de Canadiens heureux d’y retrouver les saveurs du pays : smoked meat, poutine, « et du vrai sirop d'érable », dit-il fièrement. À cela s’ajoutent les classiques américains du petit-déjeuner, avec pancakes, mais aussi notre pain perdu et nos crêpes, et même bientôt quelques pâtes italiennes sur le menu du déjeuner « parce que parfois, j’ai juste envie de pâtes », nous confie t-il, et cela tombe bien car nous aussi !
« Il ne faut pas trop s’américaniser »
« Attitude Café » est une petite institution en devenir, portée par l’énergie généreuse de Sandro Oliverio, sa bonté de québécois, et son sens inné de l’accueil méditerranéen. De nombreux événements y sont organisés : prochaine date à retenir, le jeudi 18 décembre pour une Holiday Party organisée par Canadians Abroad avec le vernissage de l’artiste canadien Pete Kasprzak. Et au printemps prochain, la traditionnelle Cabane à Sucre est déjà prévue - car Sandro Oliverio revendique ses origines et offre un conseil simple aux Québécois et francophones tentés par l’aventure californienne : ne pas perdre son identité. « Il ne faut pas trop s’américaniser. Il faut être fier de ce qu’on est, fier de ce qu’on fait. Quand les Québécois font quelque chose, ils le font bien ! » Une philosophie qui résume parfaitement son parcours, authentique et profondément humain.

En pratique. Rendez-vous chez Attitude Café, au 6009 W 3rd St Los Angeles, CA 90036. Contact : laattitudecafe@gmail.com (323)-433-4333. Ouvert du lundu au vendredi, 8am-2pm et du samedi au dimanche, 8am-3pm.














