Pour sortir de l’ennui et ne plus penser à la pandémie, la rédaction vous propose de visionner The Nest, film primé à Deauville, un nouveau drame psychologique saupoudré de féminisme autour d’une famille d’expatriés américains au Royaume-Uni.
Le film The Nest devait sortir en salle en Novembre dernier mais covid oblige, nous ne le découvrons que maintenant. Son réalisateur et scénariste, le jeune canadien Sean Durkin, revient sur le devant de la scène avec ce deuxième film, un drame intriguant se déroulant en Angleterre.
The Nest, très primé lors des festivals
Après un passage salué au festival Sundance début 2020, The Nest a été le grand vainqueur du festival du film américain de Deauville en septembre dernier avec l’attribution des trois prix principaux : Grand Prix, Prix de la critique internationale et prix de la Révélation.
Le film se déroule dans les années 1980 et suit Rory, un père de famille et trader britannique ayant fait fortune à New York qui décide de quitter les États-Unis avec sa femme Allison et ses enfants. La famille s’installe de l’autre côté de l’Atlantique, dans un vieux manoir anglais non loin de Londres. Rory espère s’y enrichir mais multiplie les échecs et s’endette dans le dos de son épouse. Toute la famille perd peu à peu ses repères et finit par imploser littéralement.
Un film qui relate l’expérience des expatriés au Royaume-Uni
Mettant en scène une famille d’expatriés américains, le film nous montre certains des éléments typiques de la vie au Royaume-Uni et les potentiels problèmes auxquels peuvent se confronter les nouveaux arrivants.
Les paysages ”so british” entre la campagne anglaise et le décor urbain de Londres depuis les bureaux de la City. Le mauvais côté du volant ou l’accent si différent, quelques nouveautés auxquelles il faut s’habituer sont montrées à l’écran. Mais surtout le film met en exergue le challenge que représente le fait de repartir à zéro et de s’intégrer dans un nouveau pays, tout particulièrement au royaume de sa majesté avec toutes ses coutumes bien ancrées dans les mœurs locales. Impossible pour nous expatriés de ne pas se reconnaître dans cette histoire.
Via le portrait d’une femme forte : un film éminemment féministe
Avant d’être la représentation d’une famille et des accrocs du couple en son sein, ce film est avant tout une satire de la société capitaliste et des classes supérieures interagissent dans un monde de faux semblant. La société des années 1980 pousse Rory à vouloir toujours plus, la motivation pécuniaire passe avant tout, même l’amour et la vérité ne font pas plus le poids.
A première vue, nous pourrions croire que le personnage principal se trouve en Rory, mais en réalité Allison est la vraie meneuse de la famille. Elle lutte contre le patriarcat toxique de cette période : elle soutient son mari mais ne veut pas être définie par son statut d’épouse.
Un film porté par des acteurs incroyables avec une mise en scène percutante
La réussite d’un drame psychologique avec de tels personnages dépend entre autres de la performance des acteurs. Les deux interprètes principaux sont excellents ! Jude Law dans le rôle du mari parvient à devenir effrayant et pathétique à la fois, Carrie Coon quant à elle est d’une rare prestance.
Les acteurs viennent s’ajouter une mise en scène magnifique. Sean Durkin alterne entre des cadres serrés qui enferment les personnages et des plans larges sur la nature, qui perdent les personnages et le public. Le réalisateur nous donne également à voir sa maîtrise du jeu de la lumière et de la symbolique. Ce film est esthétiquement très réussi et sert un propos universel. A voir absolument !
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