Pendant que d’un côté de la frontière, le déconfinement s’accélère, de l’autre les restrictions sanitaires sont maintenues. Deux politiques sanitaires différentes entre l’Ecosse et l’Angleterre, sources de tension.
Le torchon brûle entre Nicola Sturgeon et Boris Johnson. La première ministre écossaise ne manque pas une occasion de critiquer son homologue britannique, en particulier sur sa gestion de la crise sanitaire qui frappe le pays depuis plusieurs mois. Sa dernière sortie en date visait le flou qui règne en Angleterre quant au port du masque dans les magasins : si le Premier Ministre donne l’impression de vouloir le rendre obligatoire, la position officielle de son gouvernement n’est pas claire. Sturgeon, qui a rendu le port du masque obligatoire en Ecosse, joue clairement autour de son image de « championne » de la santé, là où Johnson semble se concentrer davantage sur le déconfinement du pays.
Des divergences administratives qui affectent les relations entre les deux dirigeants, mais aussi des populations. Le long de la frontière écossaise, des manifestations indépendantistes sont menées par quelques Ecossais, qui affichent haut et fort leur drapeau accompagné du slogan « restez chez vous » à destination des Anglais qui souhaiteraient franchir la frontière.
Les dissensions sont nombreuses entre l’Ecosse et l’Angleterre. Du confinement tardif à la quarantaine obligatoire, les Ecossais ne se sont pas retrouvés dans les mesures mises en place par le gouvernement britannique. Doté d’une certaine autonomie sur le plan sanitaire, le gouvernement local a pu apprécier la situation à sa manière. Toujours est-il que la question du déconfinement pose un nouveau problème, et fait ressurgir des tensions passées.
Une fracture plus profonde qu’il n’y paraît et qui, si elle prend ses racines dans la gestion du virus, prend une ampleur toute autre. Les récents sondages, réalisés par le Sunday Times entre le 30 juin et le 3 juillet 2020, montrent que 50% des Ecossais interrogés se disent en faveur de l’indépendance de l’Ecosse, tandis que 43% rejettent l’indépendance et 7% n’ont pas d’avis sur la question.
Pour rappel, lors du référendum sur l’indépendance de l’Ecosse en 2014, le non l’avait emporté avec 55.3% des voix contre 44.7%. Mais les récents évènements, couplés à la sortie de l’Union Européenne à laquelle les Ecossais étaient majoritairement opposés, ont inversé la tendance. Désormais, le coronavirus semble avoir ravivé la soif d’indépendance écossaise, et a sans aucun doute aggravé un peu plus les tensions sous-jacentes.
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