À la fois fleuron du système de santé britannique et symbole de ses tensions, St Thomas’ Hospital incarne les paradoxes du NHS. Classé parmi les meilleurs hôpitaux du monde, ce géant londonien fait face à une réalité bien plus contrastée, où l’excellence médicale cohabite avec la saturation des services et des pratiques alarmantes comme les "soins couloirs".


Situé face au majestueux palais de Westminster, St Thomas’ Hospital est l’un des plus anciens et emblématiques établissements hospitaliers de Londres. Rattaché au Service national de santé britannique (NHS), il est administré par le Guy’s & St Thomas’ NHS Foundation Trust, l’un des plus grands groupes hospitaliers du Royaume-Uni. Classé 33e meilleur hôpital du monde selon Newsweek, il incarne à la fois l’excellence médicale britannique et les défis systématiques d’un service de santé en crise.
St Thomas : un hôpital de renommée internationale
Dans son classement World’s Best Hospital 2025, réalisé en partenariat avec Statista, Newsweek place St Thomas à la 33e position mondiale. Ce palmarès, dominé par des établissements nord-américains, suédois, israéliens, suisses et singapouriens, reflète l’importance de l’hôpital londonien sur la scène internationale.
L'établissement offre aujourd'hui un large éventail de spécialités médicales, mais se distingue particulièrement par ses services de maternité, qui enregistrent plus de 6.000 naissances chaque année, ainsi que son expertise en cardiologie fœtale. Il abrite également la Dreadnought Unit, une unité unique au Royaume-Uni, dédiée aux soins des marins de la marine marchande.
Un système hospitalier sous pression
Derrière cette réputation d’excellence, St Thomas n’échappe pas aux difficultés structurelles croissantes du NHS. Dans son rapport On the Frontline of the UK's Corridor Care Crisis, le Royal College of Nursing (RCN), principal syndicat et ordre professionnel des infirmiers et infirmières britanniques, tire la sonnette d’alarme sur la généralisation des “soins couloirs” (“corridor care”).
Cette pratique symptomatique de la saturation des hôpitaux, consiste à soigner ou héberger temporairement des patients dans les couloirs, faute de lits disponibles dans les services adaptés. Elle met en péril la sécurité, la dignité et la qualité des soins, entraînant des retards de traitement, un manque d’intimité pour les patients, et un risque accru d’erreurs médicales.
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