Édition internationale
Radio les français dans le monde
--:--
--:--
  • 0
  • 0

Sans filtre, « Marie S’infiltre » se livre sur son spectacle à Londres

marie s'infiltre - spectacle - londres - youtube marie s'infiltre - spectacle - londres - youtube
Écrit par Lepetitjournal Londres
Publié le 8 février 2018, mis à jour le 9 février 2018

Des bancs de Sciences Po aux planches londoniennes, « Marie S’infiltre » revient sur son parcours exceptionnel tout en humour et légèreté et nous présente son premier spectacle !

 

Et si vous vous offriez de grands éclats de rire en assistant à un spectacle considéré par Télérama comme étant le « plus beau de l’année » ? Après avoir fait salle comble pendant plusieurs semaines à Paris, « Marie S’infiltre » se produit sur la scène du JW3 samedi 24 mars. Si le public est au rendez-vous, elle n’exclue pas de rajouter quelques dates à Londres, avant d’entamer une tournée dans toute la France. Une bonne raison de rencontrer cette comédienne pleine de talent, qui met le doigt sur les maux de notre société par des jeux de rôles hilarants.  

 

Sciences Po, Cours Florent et YouTube  

Alors qu’elle préparait le concours de l’ENA (Ecole nationale d’administration) à Sciences Po, après une prépa littéraire et des licences de philosophie et de droit, elle s’inscrit « par hasard » au Cours Florent, prestigieuse école de théâtre, pour un cours du soir. Et là, c’est la révélation : « je me dis : oh my god ! je suis comédienne ! » Et la découverte d’une nouvelle passion : le théâtre classique : « tout ce qui est 17e-18e siècles, Molière, tragédies, Racine… j’adore ! »  

Au bout d’un an et demi au Cours Florent, pragmatique, elle se heurte aux difficultés du métier de la scène : « je commence à comprendre que le métier de comédienne c’est très dur et moi je n’aime pas du tout ce qui est très dur. Donc je me dis qu’il va falloir que je me débrouille pour avoir une stabilité rapidement. A ce moment-là, je commence par lancer une vidéo par hasard, qui n’est pas mauvaise, et j’en fais un concept. » Marie S’infiltre est née.  

Marie S'Infiltre en spectacle à Londres

 

Le phénomène « Marie S’infiltre » 

Avec une première vidéo lancée il y a un an et visualisée plus de 60 000 fois, Marie S’infiltre compte 47 vidéos sur sa page, suivie par plus de 40 000 abonnés. Mais Marie S’infiltre fait-elle partie du monde des YouTubeurs ? « Certainement pas, quelle horreur ! Non, je suis comédienne. C’est mon métier. » YouTube, pour elle, ce n’est qu’un « super média », qui lui est utile pour booster sa popularité en tant que comédienne, mais dont elle s’est affranchie des standards, pour créer son propre concept, basé sur l’usurpation et l’infiltration. Comédienne, donc, elle revendique toute sa liberté dans son métier. Loin d’elle la volonté de gravir les marches de Cannes (elle s’y est déjà infiltrée de toute manière, à la fois côté fans et côté stars). Elle recherche avant tout son autonomie : « réaliser moi-même mes films et mes pièces de théâtre. C'est en cela que mon spectacle me convient très bien parce que j'ai tout fait, l'écriture, la mise en scène... C'est super gratifiant. » 

De ses études en politique, Marie garde un regard aiguisé sur l’actualité et un esprit critique sur la société, qui orientent son choix de sujets pour ses vidéos. « Il faut qu'il y ait des sujets qui posent problème, qui sont partagés par tous et qui font appel à l'émotionnel des gens. Puis se demander ce qu’il y a de particulièrement ridicule pour baser une belle satire. » Sans condamnation ni moralisation pour autant : « L'objectif n'est pas de montrer ce qu'il y a de bien ou de mal, mais de montrer que, dans cette dualité, on peut puiser un ressort collectif porté soit par des méchants, soit par des gentils ».

Marie S'Infiltre en spectacle à Londres

 

De la vidéo à la scène, il n'y a qu'un pas !  

Dans ses vidéos, à base de jeux de rôle, elle se met dans la peau d’un personnage « qui va permettre aux gens de s’exprimer de la façon la plus libre possible ou d’aller le plus loin dans leurs propos. Souvent je leur dis que je suis comme eux, et ça délie complètement les langues. Nous sommes entre nous, il est donc plus facile de se parler. Moi-même je dis des horreurs pour leur en faire dire aussi. » Un jeu entre mensonge et vérité, dont Marie S’infiltre se revendique : « dans ce que je fais, le mensonge est assumé, du début jusqu'à la fin. Il est mis en scène. C'est ça qui est très jouissif car l'illusion est souvent beaucoup plus belle que la réalité. […] ».  

C’est ce concept qu’elle souhaite présenter au public dans son spectacle : « Je trouve que le mensonge, qui est tellement galvanisé et parfois condamné par notre société, eh bien c'est au contraire l'arme la plus habile, la plus féroce pour avoir le pouvoir et pour pouvoir briller et réussir. » Un spectacle surprenant pour qui la connaît sur YouTube, nous dit-elle : « Ce qu'il y a de très fort avec ce spectacle, c'est que ça reste une surprise, et une surprise qui marche, c'est un peu mystérieux… »  Petit secret livré par Marie S’infiltre à notre rédaction : Marie S’infiltre joue différents personnages dans son spectacle, plusieurs rôles d’un même récit, et le personnage fondateur du spectacle est son metteur en scène ! 

 

Infos pratiques :  

Le spectacle aura lieu samedi 24 mars, à 20h45.  

Adresse : 341-351 Finchley Road, NW3 6ET (Station Finchley Road) 

Retrouvez la billetterie en ligne ici

 

Zoom sur la première vidéo de Marie S’infiltre : 

« Ma première vidéo, c’était une vidéo sur un camp de migrants dans le 16e arrondissement et la réaction du voisinage. Il y avait eu une grande manifestation à Dauphine. C’était la folie, des fachos dans tous les sens… C’était très marrant. »

 

Zoom sur une vidéo qui a fait le buzz : 

« Oh la la, quelle galère ! C'était à une heure et demi de Paris. Je voulais que cette vidéo tourne autour du cochon et je voulais avoir un petit cochon avec qui je passe la journée, avec qui je dors, avec qui je prends ma douche et mon petit-déjeuner... J'ai appelé pas mal d'éleveurs pour leur demander combien ça coûtait. Et en fait un cochon, même tout petit, ça pèse environ 100 kg. Tu ne peux pas le mettre comme ça dans ton ascenseur, le garder chez toi... En plus ça coûtait une blinde. Donc je suis allée directement dans l'élevage, on a trouvé un mec sympa. C'était marrant, ces cochons. Mais ça fait peur, un cochon ! C'est gros, ça mord... et puis l'odeur pendant le trajet retour... Je n’ai pas osé prendre le train ! »   

 

Vidéo préférée de la rédaction : 

lepetitjournal.com londres
Publié le 8 février 2018, mis à jour le 9 février 2018