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Pandémie : pendez-moi !

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Nick Bolton - Unsplash
Écrit par Laurent Colin
Publié le 21 septembre 2020, mis à jour le 22 septembre 2020

Où sont passés les plaisirs simples de la vie ? Je me suis réveillé ce matin avec cette question qui revient inlassablement, comme le bilan journalier du nombre de victimes liées au coronavirus.

 

Les plaisirs simples sont ces petites choses banales qui colorent notre quotidien et qui prennent depuis plusieurs mois une dimension un peu plus compliquée, voire contraignante. Des instants de joies pouvant presque, parfois, se transformer en supplice.

La carte postale qui arrive par le trou de la boîte aux lettres nichée dans la porte d’entrée. Je remercie mes amis de ne plus m’écrire ! En effet, par quel bout empoigner ce morceau rectangulaire de papier glacé, certainement touché par des dizaines de doigts ? Quelle horreur.

La pizza livrée par les petits hommes verts de Deliveroo. Si auparavant tout le monde se jetait pour ouvrir la boite et saisir une part en premier, aujourd’hui chacun se regarde en chien de fiance, laissant la responsabilité et l’initiative à son voisin d’ouvrir délicatement le carton avec une pointe de couteau. Je veux bien croquer dans cette double chorizo, mais le virus ne passera pas par moi.

L’accueil de ses amis pour l’apéro. Enfin, quand ils sont assez courageux pour traverser la ville en métro. En ouvrant la porte, on se trouve parfois fort dépourvus à l’heure où la bise n’est plus la bienvenue. Que faire ? A part peut-être se serrer les coudes quand la poignée de main est aussi révolue.

Les joies du shopping masqué. Quel bonheur de choisir une nouvelle cravate accordée au bleu clair de son masque chirurgical. Quel plaisir intense d’aller tester des parfums ou de choisir des épices sur les étales des marchés.

La découverte de l’utilité de certaines parties de son anatomie. Eh oui, mes genoux ouvrent aujourd’hui des poignées de portes, mes coudes actionnent le bouton des ascenseurs, mes fesses peuvent refermer la portière d’un taxi. La règle est avant tout de garder ses mains bien à l’abri !

L’obligation de passer plus de temps aux fourneaux, car rappelons une fois encore que les enfants boudent les boites de pizza. Les livreurs sont bannis de la maison. Donc les lasagnes, ça vous gagne ! Et il vaut mieux en prévoir des montagnes lorsqu’on a des ados affamés.

L’audace de commencer à préparer ses vacances de 2022. Il faut toujours être optimiste ! Lol. Dans 18 mois, l’épisode Covid-19 sera derrière nous et les pays du monde entier nous feront les yeux doux. Alors Thaïlande, Pérou, Australie, Kenya ? La vraie question est : finalement aurons-nous encore le virus du voyage ?

Bon, heureusement, il faut regarder le bon côté des choses

En maître cuistot, depuis combien de temps je n’avais pas pris le temps et réussi un bœuf bourguignon comme cela ? C’est toujours si bon de se surprendre.

Ma devise est également de toujours voir le verre à moitié plein. Une vraie philosophie de vie, bien française... Cela implique d’approvisionner régulièrement sa cave à vins car le niveau à tendance à vite descendre, surtout avec tous les amis courageux qui traversent Londres en métro (sourire).

Heureusement, au journal nous avons quelques bons contacts que nous n’hésitons pas à souvent solliciter. Comme Hugo, le fondateur de Provisions (qui livre aussi d’excellents fromages et de la charcuterie), Marc le créateur de Wine Affairs jamais à court de belles pépites (et de munitions), Pauline Lagarde manager opérationnelle de Dynamic Vines, intarissable sur les vins issus de l’agriculture biodynamique, sans oublier Thibault Lavergne, qui dirige de mains de maître Wine Story, une autre belle vitrine du vin, notamment français, au Royaume-Uni.

Bon, rassurez-vous. Pas question de broyer du noir. Oubliez le titre « Pandémie : pendez-moi » et retenez plutôt les paroles de Jacques Dutronc. « Si vous êtes comme ci, téléphonez-me, si vous êtes comme ça, téléphonez-moi ». Un coup de fil vaut bien mieux qu’une carte postale, surtout de nos jours.