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Fusillade de Plymouth : des membres de la police mis en cause

Jake Davison se filmant sur YoutubeJake Davison se filmant sur Youtube
Capture d’écran Youtube
Écrit par Margaux Audinet
Publié le 7 octobre 2021, mis à jour le 8 octobre 2021

Le 12 août 2021, Jake Davison tuait cinq personnes à Plymouth. L’enquête questionnant sa possession d’un permis de tir et d’une arme continue, mettant en cause deux membres de la police.

 

Le tireur à l’origine de la tragédie de Plymouth était reconnu comme sévèrement dépressif, et « incel ». Il appartenait en effet à une communauté de célibataires involontaires s’enfermant dans un cercle de frustration et de misogynie. Jake Davison disposait d’un fusil ainsi que d’un permis de tir au moment des faits, qui lui avaient été retirés plusieurs mois auparavant à la suite d’agressions pour lesquelles il avait assumé la responsabilité. La question de la légitimité de ce jeune homme de 22 ans à récupérer son arme à feu malgré cet incident a immédiatement fait l’objet d’une enquête par l’IOPC (Independent Office for Police Conduct), qui donne ses premiers résultats.

 

Deux membres de la police de Devon et Cornwall ont reçu des avis disciplinaires

Le but de cette enquête est de déterminer si une faute a été commise par la police dans le cadre de l’obtention d’un permis de tir et d’une arme par Jake Davison. A ce propos, l’IOPC explique : "Nous enquêtons pour savoir s'ils ont partagé les informations de manière appropriée avec le département des licences d'armes à feu et d'explosifs de la force concernant l'implication de M. Davison dans une infraction violente, et s'ils ont pris les mesures appropriées pour saisir le certificat de fusil de chasse, le fusil de chasse et les munitions de M. Davison". Ainsi, un officier de police et un membre du personnel de la police de Devon et Cornwall ont reçu des avis de mauvaise conduite, ce qui signifie que l’équipe de la police va faire l’objet d’une enquête approfondie. Toutefois, des sanctions ne seront pas nécessairement à la clé.

 

La possession d’une arme remise en cause par des accusations d’agression

Le tireur de Plymouth a initialement obtenu sa licence de port d'armes en juillet 2017. Par la suite, il a été accusé à plusieurs reprises d’agression au cours de l’année 2020. Jake Davison a admis la véracité de ces allégations et a assisté à un cours sur la gestion de la violence lui permettant d’éviter une mise en garde ou une accusation. A cette période, il a pu conserver pendant trois mois son arme à feu, avant que des inquiétudes soient adressées à la police par un membre de l’équipe du programme. Cet été, Davison a pu récupérer son fusil, avec lequel il assassinera cinq personnes avant de se suicider quelques semaines plus tard.

L’enquête de l’IOPC se base donc à la fois sur les circonstances dans lesquelles l’arme a été rendue à son propriétaire, mais également sur la candidature initiale du jeune homme en 2017, dont l’état de santé mentale remet en cause l’obtention de sa licence. « Alors que l'enquête du FIPOL se poursuit, nous nous sommes déjà pleinement conformés à un examen national des procédures de délivrance de permis d'armes à feu, et nous avons commandé un examen indépendant de nos propres processus » explique le chef de police adjoint de Devon et Cornwall, Jimmy Nye.

De son côté, le gouvernement prévoit de nouvelles mesures statutaires concernant l’obtention d’un permis de port d'armes, dans un pays où les tueries de masse sont rares. Il s’agirait de réaliser des enquêtes sur l’utilisation des réseaux sociaux et la réalisation de comptes rendus médicaux pour les personnes candidatant aux dits-permis.