Le projet d’un pont reliant l’Irlande du Nord à l’Ecosse continue de faire parler à travers le Royaume-Uni. Mais malgré un enthousiasme général, de nombreuses interrogations demeurent sur la réalisation de ce « Celtic Bridge ».
Alan Dunlop, membre de la Royal Incorporation of Architects, a été le premier à émettre l’idée d’un pont entre l’Irlande du Nord et l’Ecosse. deux ans après, il continue de se battre pour son idée et a demandé publiquement à Nicola Sturgeon, Première ministre écossaise « de laisser de côté les divergences politiques » avec le Premier ministre Boris Johnson pour mener à bien ce projet.
De son côté, le leader britannique, très enthousiaste à l’idée d’un pont, travaille avec Alan Dunlop à son développement. Son gouvernement a même récemment commandé des travaux pour examiner la faisabilité du projet. Pour ses partisans, la structure entre l’Irlande du Nord et l’Ecosse permettrait de créer des liens, autant physiques qu’économiques, entre les deux régions. De nombreux politiques nord-irlandais et écossais semblent emballés par la proposition, qui permettrait de créer une nouvelle voie commerciale d’envergure. Le Parti Unioniste Démocrate Nord-Irlandais (DUP), a même inclus le pont dans ses récents programmes électoraux. Pour Dunlop, « le potentiel commercial est exceptionnel, c’est la chance d’investir dans ce qui deviendra le vrai nord. »
Financé par l’Union Européenne ?
Pour son ingénieur, le budget du « Celtic Bridge » avoisinerait les 15 milliards de livres (17,5 milliards d’euros). Une somme importante qui freine de nombreux acteurs, notamment le Sinn Fein, parti irlandais et nord-irlandais, qui a qualifié l’idée de « politique fantaisiste ».
Se pose alors la question de savoir qui va payer cette somme ? Le Premier ministre Irlandais, Leo Varadkar, a déclaré qu’il n’était pas contre l’idée à condition que tout soit financé par le Royaume-Uni. Mais Boris Johnson semble lui, avoir une autre solution. Toujours selon Leo Varadkar, son homologue britannique envisage « que l’UE paye pour le pont ». Avec la sortie du Royaume-Unis de l’Union Européenne, le projet du leader anglais semble compliqué, voire utopique comme l’a souligné le dirigeant Irlandais « Ni l’Irlande du Nord, ni l’Ecosse ne seront bientôt dans l’UE, cela n’arrivera donc définitivement pas. »
En plus de l’agitation marine, le mauvais temps et la profondeur de l’eau, un autre problème est mis en évidence par les détracteurs du projet : la présence de nombreuses munitions et armes datant de la Seconde Guerre mondiale enfouies dans la mer. Très mal répertorié, cet arsenal pourrait devenir un nouvel obstacle lors d’une éventuelle construction.