La situation au Royaume-Uni n’est décidément pas facile à anticiper et à comprendre. Pour être le plus clair possible, les députés britanniques n’acceptent pas le deal proposé en l’état par l’Union européenne, mais n’acceptent pas non plus de quitter l’UE sans un accord. Ils ont d’ailleurs voté un amendement (passé de justesse, à 318 voix contre 310) qui exclut une sortie de l'Union européenne sans accord, à deux mois de la date butoir du 29 mars. Après des heures de débat, c’est donc le statu quo.
En parallèle, un autre amendement demandant la modification de l'accord de Brexit négocié avec l'Union Européenne a également été voté, dont une disposition visant à éviter le retour d’une frontière physique entre la province britannique d'Irlande du Nord et la République d'Irlande. Fort de ce vote, Theresa May estime avoir la main pour rouvrir les négociations avec Bruxelles sur ce point. Dans la foulée, le porte-parole de l'Union européenne a fait savoir que l'accord de Brexit n'était pas renégociable. Même son de cloche pour Emmanuel Macron qui s’est exprimé depuis Chypre. Le président français a répété que l’accord proposé était « le meilleur possible » et qu’il n’était pas renégociable. Un « non deal » étant pour lui le pire des scénarios, mais une éventualité à laquelle l’Europe doit se préparer.
Le Maire de Londre n'a pas tardé à réagir
Sadiq Khan a déclaré : « Le Parlement s'est contredit ce soir. Les députés ont eu raison de voter pour rejeter un Brexit sans accord. Mais ils ont également voté pour renvoyer Theresa May à Bruxelles afin de renégocier l'accord de retrait, ce que l'UE se refuse à faire ». Cela ne fait que retarder l'inévitable et en réalité, cela rend encore plus probable la possibilité d'un Brexit sans accord. Il précise « qu’il est temps de retirer cette décision des mains des politiciens et de donner le dernier mot sur le Brexit aux citoyens avec la possibilité de rester dans l'UE et de se prononcer via un second référendum », ce qu’il réclame maintenant depuis des semaines.