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Le réseau social Whatsapp entretient-il les théories du complot ?

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Pikrepo
Écrit par Clara Grouzis
Publié le 24 août 2020, mis à jour le 16 novembre 2020

Pendant la pandémie de Covid-19, Whatsapp est devenu le réseau social le plus prisé à travers le monde : son utilisation a augmenté de 40%. Pourtant, son rôle dans la diffusion de rumeurs et de fausses informations vient ternir le bilan de l’application.

Pendant la crise du nouveau coronavirus, des groupes d’entraide et de solidarité se sont créés sur Whatsapp, dans le but d’assister les plus vulnérables et de partager les informations sur la pandémie. Whatsapp a aussi été un moyen de communiquer avec la famille ou les amis, via la création de groupes ou les appels vidéo. En février c’étaient déjà 2 milliards de personnes dans le monde qui utilisaient la messagerie. Un chiffre qui a fortement augmenté avec la pandémie et le confinement mondial. L’application est appréciée car, contrairement aux autres réseaux sociaux, elle est construite de telle façon que toutes les communications sont privées. Les messages, qu’ils circulent à l‘intérieur d’un groupe ou entre deux personnes, ne sont visibles que par les personnes concernées et les appels sont chiffrés de bout en bout. Mais c’est peut-être aussi son point faible.

En effet, les utilisateurs se sentent en confiance et toutes les barrières qui existent dans la sphère publique tombent. Plus de « politiquement correct » pour empêcher les discours complotistes, voire discriminatoires. Lorsqu’un membre d’un groupe partage une information, les autres sont tentés soit d’approuver soit de rester passifs face à l’information partagée, ce qui a tendance à renforcer le sentiment exprimé par le premier utilisateur. Ainsi, au sein d’un groupe peut se développer très rapidement un ressentiment vis-à-vis d’une institution voire d’une information publique. La fonction « faire suivre » de l’application permet aussi de partager les messages d’un groupe à un autre et donc d’en accroître l’audience. Via Whatsapp circulent notamment des mèmes, des deep fakes ou simplement des rumeurs, qui participent à la formation des théories conspirationnistes. Par exemple, en mars était relayée une vidéo sur laquelle un soit-disant employé du NHS affirmait que les ambulances ne viendraient plus en aide aux personnes en difficulté respiratoire.

Si les scandales autour des élections de 2016 concernaient Facebook (qui détient Whatsapp), la messagerie a apparemment joué un rôle lors de l’élection de Jair Bolsonaro au Brésil et de Narenda Modi en Inde. Par ailleurs, depuis la mi-avril, Whatsapp est devenu le relais de fausses théories sur la pandémie. Une rumeur circulait activement sur Facebook et Whatsapp stipulant que la 5G était à l’origine du nouveau coronavirus. Durant le seul week-end de Pâques, vingt pylônes de 5G ont fait l’objet d’incendies criminels au Royaume-Uni.

Pour remédier à ce problème, Whatsapp a notamment tenté de travailler avec les Etats et les organisations internationales. Le gouvernement britannique a mis en place en mars dernier un chatbot sur l’application qui permet de se renseigner de manière sûre et de limiter la propagation de fausses informations concernant la pandémie. Un moyen peut-être insuffisant pour endiguer les théories complotistes.

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