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Je ne suis pas Tanguy, mais je vis à nouveau chez mes parents !

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Ben Blennerhassett - UNSPLASH
Écrit par Vanessa Arnal
Publié le 21 février 2021, mis à jour le 21 février 2021

Retour à la case départ, retour chez mes parents ! Je ne m’appelle pas Tanguy et je n’ai pas 28 ans, mais comme beaucoup d’étudiants je retourne vivre chez mes parents. Un mal pour un bien pour certains. Une catastrophe pour d’autres.

 

Le Covid-19 a fortement impacté nos vies ces derniers mois, notamment celles des étudiants. D’un point de vue universitaire comme personnel, ces derniers ont dû faire face à de nombreux challenges. Selon un sondage réalisé par les équipes du site Save The Student, sur plus de 1 300 étudiants interrogés au Royaume-Uni, un tiers est retourné vivre chez ses parents depuis les dernières vacances de Noël.

La pandémie a contraint beaucoup de jeunes à délaisser leur appartement. Pour des raisons financières ou de santé mentale, ils ont fait leurs valises et sont retournés dans leur maison familiale. Je suis moi-même dans ce cas. J’ai 22 ans, et je suis repartie vivre chez mes parents. J’ai passé le premier confinement seule dans mon 18m², je vous laisse imaginer la solitude et la sensation d’étouffement que j’ai pu ressentir. Pour effectuer mon stage en télétravail, deux choix s’offraient à moi : mon petit appartement ou la maison de mon enfance. Pas question de répéter mes erreurs du passé, j’ai donc décidé de revenir dans le cocon où j’ai grandi.

 

La malédiction cachée du retour à la maison

Je vous le concède, retourner à la case départ ne faisait pas partie de mes plans initiaux. Alors certes, vivre chez mes parents possède des avantages. Cela me permet d’économiser un peu d’argent, ou encore de ne jamais être seule. Mais est-ce que je me vois sérieusement vivre à leurs côtés jusqu’à mes 40 ans ? Non merci. Malgré les joies de retrouver un grand jardin, de pouvoir courir derrière mon chien et de respirer le bon air de la campagne, j’ai besoin de me retrouver avec moi-même.

Même si j’aime ma mère et mon père du plus profond de mon cœur, je préfère ne pas habiter chez eux. Difficile de renoncer à son indépendance une fois qu’on y a goûté, n’est-ce pas ? Maintenant, je dois faire attention au moindre bruit que je fais après 23 heures. Pouvoir manger dans mon lit sans que personne n’y voit d’inconvénient me manque. Le simple fait de sortir de chez moi sans en dire un mot à qui que ce soit me manque. Mon indépendance me manque.

 

Une année d’indépendance de perdue, dix de retrouvées ?

Ma situation actuelle ne me permet pas d’être complètement indépendante. Malgré tout, je me dis que je ne vivrai pas de la sorte indéfiniment. Tout cela reste temporaire, et heureusement. J’essaye de ne pas percevoir ces derniers mois comme du temps perdu. Même si ma vie d’adulte s’est volatilisée aussi vite qu’elle a débarqué, le goût de l’indépendance ne s’oublie pas totalement.

Contrairement à ce que j’aurais pu penser avant de revenir chez mes parents, je ne suis pas retournée à cette impression d’être une enfant. Bien au contraire, j’ai fait des choses qui m’ont prouvé à moi-même, mais aussi à mes parents, que j’étais bel et bien une adulte. Alors, oui, je le clame haut et fort, il est tout à fait possible d’être indépendant tout en vivant chez ses géniteurs. Cette indépendance se traduit dans les petits gestes du quotidien. Effectuer les tâches ménagères, se rendre à un rendez-vous médical seule, ou tout simplement préparer un bon repas pour tout le monde. Même si j’ai hâte de reprendre ces activités dans mon petit nid à moi, en fin de compte, je ne suis pas si mal chez mes parents…

 

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