Alors que la France croule sous les mouvements sociaux, la grève de la SNCF en tête, il semble que le Royaume-Uni est plutôt paisible. Cependant, vous rappelez-vous de l’épisode de grèves qui a secoué le Noël des Britanniques en 2016-2017 ? Postiers, cheminots, compagnies aériennes… Le secteur des services britanniques exprimait sa colère contre des conditions de travail jugées trop précaires et des baisses de salaires. Entre octobre 2014 et octobre 2015, l’Office for National Statistics (Office des statistiques nationales au Royaume-Uni) a enregistré 205 000 jours de grève, contre 304 000 entre octobre 2015 et octobre 2016.
L’année 2016 marque-t-elle un tournant dans la contestation salariale au Royaume-Uni, ou la France reste-t-elle grande championne des grèves ?
Presque cinq fois plus de jours de grève en France qu’au Royaume-Uni
En 2015, l’Institut d’études économiques et sociales de la fondation allemande Hans Böckler a établi des statistiques sur le nombre de jours d’absence causés par les grèves dans 14 pays d’Europe, les Etats-Unis et le Canada entre 2005 et 2013 (et entre 2005 et 2012 pour la France). Résultat : 139 jours d’absence pour 1 000 actifs en France, juste devant un autre pays bien connu pour sa contestation salariale, le Danemark (125 jours pour 1 000 actifs).
Viennent ensuite le Canada (102 jours d’absence pour 1 000 actifs), la Belgique (77 jours pour 1 000 actifs). L’Allemagne arrive loin derrière avec seulement 16 jours d’absence pour 1 000 actifs. Tout en bas de l’échelle se trouvent la Pologne et la Suède (5 jours), l’Autriche (2 jours) et la Suisse (1 jour d’absence seulement !)
Quid des pays anglo-saxons ? Ils se trouvent dans la moyenne : 28 jours d’absence comptabilisés pour l’Irlande, 23 pour le Royaume-Uni et 9 pour les Etats-Unis.
Quelques chiffres
La France n’est pas le pays le plus syndicalisé : seuls 8 % des travailleurs sont syndiqués, contre 28 % au Royaume-Uni. Les syndicats français sont très nombreux, et bien que leurs rangs ne soient pas très fournis, ils mobilisent beaucoup lors de manifestations ou de mouvements de grève. C’est ainsi que les syndicalistes français assurent une couverture de 98 % des négociations collectives, contre seulement 33 % au Royaume-Uni.