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Taxe de 20% sur les écoles internationales : inquiétudes des expatriés au Royaume-Uni

La nouvelle taxe sur les écoles privées au Royaume-Uni devrait entrer en vigueur dès janvier 2025, et elle pourrait bien pousser des centaines d’élèves à quitter ces établissements… Les ambassadeurs d’Allemagne et de France au Royaume-Uni montent au créneau contre le gouvernement britannique, bien décidés à faire entendre les voix de milliers de parents d’élèves expatriés, inquiets pour l’avenir scolaire de leurs enfants.

établissement lycée vat 20%établissement lycée vat 20%
Écrit par Ewan Petris
Publié le 28 octobre 2024

L'heure est à la frayeur pour les parents expatriés à Londres. Le gouvernement britannique souhaite introduire une taxe de 20 % sur les frais de scolarité des écoles privées et internationales, visant à lever des fonds pour le secteur éducatif public. Cette taxe, qui prendrait la forme de la TVA, s’appliquerait à l’ensemble des écoles privées présentes sur le territoire britannique. 

 

En imposant cette taxe, le gouvernement espère générer des revenus supplémentaires, estimés à 1,3 milliard de livres sterling par an par le gouvernement. La mesure a pour objectif de financer l’embauche de 6 500 nouveaux enseignants dans les écoles publiques, dans un contexte où le secteur public éducatif subit une pression croissante due au manque de ressources. 

 

VAT à 20 %, à quoi s’attendre d’ici janvier 2025 ? 

 

Concrètement, à partir de janvier 2025, la taxe alourdira les frais de scolarité de 20 %, impactant directement les familles des élèves du secteur privé, notamment dans les écoles internationales, où le surcoût pourrait mettre en difficulté de nombreuses familles expatriées. Pour aller plus loin, la réforme pourrait bien inciter des centaines d'élèves à quitter ces établissements, préviennent les diplomates européens, qui plaident pour que ces institutions, qui ne suivent pas le programme britannique, ne soient pas sujettes à cette nouvelle taxe. “Nous ne demandons pas d'exemption : nous ne sommes pas la cible de cette mesure de TVA. Nos écoles sont différentes de celles visées puisque nous suivons des cours spéciaux préparant aux examens français. Ces parents n'ont pas de plan B, car les autres écoles ne suivent pas le programme français”, a ainsi expliqué Hélène Duchêne, ambassadrice de France au Royaume-Uni à The Times

 

Miguel Berger, ambassadeur d’Allemagne, désire aussi: “que le gouvernement britannique reconnaisse l'importance de ces écoles, non seulement pour nos relations politiques et culturelles, mais aussi pour les familles directement concernées." 


 

Une mesure diplomatique plus qu’économique ?

 

Cela va sans dire que la nouvelle ne réjouit personne, car au-delà de l’aspect financier, cette nouvelle taxation apparaît comme une manœuvre politique et économique potentiellement nuisible aux relations internationales et à l’attractivité du Royaume-Uni en tant que destination pour les expatriés et les investisseurs. L’ambassadrice de France au Royaume-Uni précise : “Cela pourrait également être un problème pour nos entreprises, car elles ont besoin de ces écoles pour les employés qui viennent travailler ici.” Selon elle, plus de 6.300 élèves pourraient être affectés au Royaume-Uni, ajoutant que : “ce changement n'était pas conforme à la réinitialisation de nos relations que le gouvernement britannique a initiée”.


Même son de cloche du côté de l’Ambassadeur allemand qui atteste à The Times : “que les cadres des entreprises qui investissent au Royaume-Uni doivent savoir s'ils peuvent envoyer leurs enfants dans une école allemande”.

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