L’inscription des étudiants européens dans des universités britanniques aurait chuté de 53% depuis 2020. Le Brexit y aurait sa grande part de responsabilité.
Le Brexit, la pandémie, le coût des études, l’inflation, pleins de raisons qui amènent aujourd’hui le Royaume-Uni à constater une perte significative d’étudiants issus de l’Union européenne. Les étudiants internationaux, hors UE, ont eux augmenté. Le Brexit semble donc avoir modifié le profil des étudiants étrangers qui viennent au Royaume-Uni.
Le Brexit, raison principale de la baisse d’étudiants issus de l’UE?
Les étudiants européens étaient 64.120 en 2020-2021 contre 31.400 en 2021-2022 soit une baisse de 53%. Cette diminution s’aligne exactement avec la sortie du Brexit. Ce dernier a empêché les étudiants de l’Union européenne de venir étudier au Royaume-Uni pour plusieurs raisons:
Les étudiants ressortissants de l’UE payaient beaucoup moins de frais que les étudiants internationaux avant 2020. Avec le Brexit, les frais scolaires des universités pour les Européens se sont alignés aux frais des internationaux. Désormais un étudiant ressortissant d’Italie, d’Allemagne ou de France paie le même montant qu’un étudiant étasunien, brésilien ou chinois.
Beaucoup d’étudiants sont en situation de précarité et n’ont pas les moyens de se payer des études aussi chères. Bien que certains prennent des prêts, tous ne s’engagent pas dans ce chemin-là et préfèrent troquer le Royaume-Uni pour d’autres pays. Les étudiants internationaux, eux, ont toujours connu des frais de scolarité relativement importants au Royaume-Uni. Leur nombre dans les universités britanniques a même augmenté.
Les difficultés liées aux visas suite au Brexit
Les étudiants souhaitant entrer sur le territoire ont désormais besoin d’un visa. Mais les démarches administratives pour en faire la demande en effraient plus d’un. Les étudiants français font d’ailleurs partie de ceux qui ont le plus dégringolés dans la liste des nationalités passant de la 3e à la 8e place. Refroidis par les démarches d’obtention du visa et surtout par les coûts engendrés, ils ne sont plus autant qu’avant dans les universités anglaises.
La réinstauration du visa engendre un tas de nouveaux questionnements et de frais: les étudiants partis pour plus de 6 mois peuvent faire la demande d’un visa étudiant et pourront donc travailler au rythme de 20h par semaine à côté de leurs études. Mais les étudiants partis pour moins de 6 mois, sans visa étudiant ne seront pas habilités à travailler sur place. Cette absence de revenus refroidit beaucoup d’étudiants qui ne peuvent pas se payer leurs études sans travailler.
Cependant, si votre rêve ultime est de partir étudier dans une université anglaise, voici quelques conseils pour financer vos études au Royaume-Uni.
L’Ecosse, malheureuse de cette situation
Quid de l’Ecosse qui avait voté pour rester au sein de l’UE? La nation connaît elle aussi une baisse d’étudiants européens au sein de ses universités et en est très mécontente. La porte-parole du parti national écossais regrette ce qu’elle voit comme une perte d’étudiants brillants à former. Elle ajoute même que la seule solution pour remédier à ce problème serait l’indépendance.
La situation ne semble pas près de changer dans les universités britanniques et écosaises. Cependant, face à la pénurie de main d’oeuvre à laquelle le Royaume-Uni est confrontée, le Premier ministre Rishi Sunak a récemment fait part de sa volonté de favoriser le travail des étudiants étrangers. Peut-être que le gouvernement britannique en profitera par la même occasion pour faciliter l’obtention des visas étudiants.