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Au Royaume-Uni, le mouvement « Don’t pay » prend de l’ampleur

le mouvement don't pay au Royaume Uni se fait entendre avec des banderoles le mouvement don't pay au Royaume Uni se fait entendre avec des banderoles
Écrit par Capucine Canonne
Publié le 6 octobre 2022, mis à jour le 6 octobre 2022

 

Face à la flambée des prix et dans un climat politique et économique très tendu, de nombreux Britanniques rejoignent le mouvement « don’t pay » et estiment que Liz Truss devrait démissionner.  

 

Le « feu de joie » des factures énergétiques grossit un peu plus chaque jour au Royaume-Uni. Avec 200.000 Britanniques adhérents à « Don’t pay », le mouvement se rapproche de son objectif de réunir au moins un million de signataires, excédés par l’inflation et la hausse des prix de l’énergie. Samedi, les protestataires sont allés jusqu’à brûler des factures en pleine rue. 

 

« Don’t pay », mouvement populaire qui exige un prix équitable de l’énergie 

Selon le site du mouvement , il y a trois principales revendications. Tout d’abord, « don’t pay » milite pour la réduction des factures d’énergie « à un niveau abordable ». Selon le mouvement le plafonnement des prix de l’énergie est encore trop élevé pour « des millions de personnes ». Par ailleurs, le mouvement demande la fin des compteurs à prépaiement car « les compteurs à prépaiement signifient que les plus pauvres de la société paient le plus pour leur énergie et sont automatiquement coupés s'ils ne peuvent pas se le permettre ». Enfin, « don’t pay » milite pour « un tarif social d’urgence » pour que « personne n’ait froid cet hiver ». Concrètement « le chauffage d'une boîte de haricots ne devrait pas coûter le même prix que le chauffage d'une piscine. » précise le site. Pour financer ces revendications, le mouvement propose que les compagnies de gaz et pétrole passent à la caisse « grâce à leurs bénéfices records. » 

 

le mouvement don't pay à Londres
"Don't pay" s'affiche sur Twitter 

 

« Don’t pay » se donne pour objectif d’atteindre un million de signataires pour commencer un mouvement de grève, caractérisé par l’arrêt total de paiement du fournisseur d’énergie. L’organisation espère générer un effet de levier fort et faire entendre ses revendications. Aux récalcitrants, « don’t pay » veut rassurer sur l’improbabilité d’une coupure d’alimentation en cas de refus de paiement : « Les coupures totales de l'alimentation électrique sont extrêmement rares. Si vous ne payez pas votre facture d'énergie, il est plus fréquent que votre fournisseur d'énergie vous menace de vous mettre sur un compteur à prépaiement. ». Au Royaume-Uni, ne pas payer ses factures d’énergie peut mener les fraudeurs devant un juge. 

 

Des protestations qui illustrent une situation tendue au Royaume-Uni 

Si le premier acte politique de Liz Truss – débloquer des milliards de livres pour soulager les factures énergétiques – a été salué, le plan de croissance annoncé il y a quelques jours affole les marchés, la monnaie et la Banque d’Angleterre. L’annonce de réformes économiques profitant majoritairement aux riches pour faire face à l’inflation sont jugées incompréhensibles, maladroites et injustes. Parmi elles, la suppression du taux supérieur de l'impôt sur le revenu et le plafonnement des bonus des banquiers. Marche arrière toute lundi :  Le gouvernement est revenu sur la baisse d’impôts pour les plus riches.

 

Liz Truss Première ministre britannique
Liz Truss, Première ministre britannique 

 

 La Première ministre a même dû admettre publiquement une erreur de communication au micro de la BBC : "Je m'en tiens toujours au plan que nous avons annoncé et je maintiens que nous l'avons annoncé rapidement car nous devions agir, mais je reconnais que nous aurions dû mieux préparer le terrain". 

Le couperet est tombé vendredi, via un sondage YouGov : Un Britannique sur deux estime que Liz Truss devrait démissionner (51%). La grogne sociale s’intensifie, à l’image du mouvement « don’t pay » …