D’après un sondage récent entrepris sous l’impulsion de l’institut YouGov, seulement 12% des Britanniques se considèrent comme étant « woke ». Traduit littéralement par « éveillé », le terme est importé des courants de pensée états-uniens progressistes, précurseurs des mouvances anti-racistes, féministes, alliés des droits des LGBTQ+ … Ainsi, ce mot signifie que tu vivras ta vie en ouvrant les yeux sur les problématiques sociales et raciales susmentionnées, en gardant à l’esprit l’importance d’une certaine intersectionnalité. Une véritable philosophie du 21ème siècle !
Qu'est-ce que le wokisme ?
L’expression provient, en somme, d’activistes qui se sont basés sur des écrits sociologiques importés d’outre-Atlantique pour appuyer leurs convictions. Au Royaume-Uni, si 23% du pays ne se définit pas comme « woke » et 12%, a contrario, revendiquent leur appartenance au mouvement, c’est que quasiment tout le reste des sondés ne connaissaient pas le sens du propos.
Pourtant, le mot n’a de cesse de gagner en popularité durant ces dernières années, notamment depuis l’essor des combats féministes et anti-racistes comme Black Lives Matter. L’évolution du nombre de recherches Google pour « woke » au Royaume-Uni sur les 5 dernières années
Êtes-vous woke ?
Pour clarifier, du côté hexagonal, on pourrait rapprocher l’expression des idées d’ « alliés » et de « déconstruction », prisés par la gauche progressiste française qui s’intéresse tout particulièrement à ces grandes causes sociétales.
Ce qu’il faut retenir pour comprendre le wokisme, c’est la dimension intersectionnelle de celui-ci. À savoir : les droits des femmes ne seraient rien sans une égalité totale avec les personnes non-blanches. Cette égalité ne doit surtout pas exclure les minorités du spectre des genres et des sexualités, ainsi que les catégories défavorisées comme les migrants. Le wokisme entend combattre les problématiques présentes à l’intérieur même de notre système.
Le wokisme dérange les politiques
En revanche, le mouvement s’oppose à un grand nombre de détracteurs sur la scène internationale et, à l’échelle du Royaume-Uni, les Tories n’y sont pas pour rien puisqu’ils ont récemment sommé Boris Johnson de tout faire pour endiguer ces combattants. Pourtant le conservateur avait déclaré en janvier, suite à l’investiture de Joe Biden aux Etats-Unis, « qu’il n’y a aucun problème à être woke », le plus important étant de défendre les valeurs auxquelles on croit. Une déclaration quelque peu surprenante étant donné la réputation du leader auprès de la gauche britannique, tandis que l’étude indique que seuls 2% des sondés le considèrent lui-même comme étant woke. La concordance de cette opposition et des méconnaissances autour du champ lexical expliqueraient donc potentiellement les résultats obtenus par YouGov.
À notre tour de vous interroger chers lecteurs, vous considérez-vous comme des personnes woke ?