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God save the Queen : quand les Anglais empruntent leur hymne aux Français

L'hymne national anglais God save the QueenL'hymne national anglais God save the Queen
Karollyne Hubert - Unsplash
Écrit par Colin Porhel
Publié le 10 juin 2022, mis à jour le 10 juin 2022

Si l’origine exacte de cette ode à la gloire des souverains britanniques ne fait pas l’unanimité, l’hypothèse la plus probable est à chercher du côté de la royauté française.

 

Les Anglais, grands admirateurs cachés de leurs voisins d’Outre-Manche ? La question mérite d’être posée, tant le patrimoine culturel de l’archipel semble puiser son inspiration dans des créations françaises. Après leur propre langue, dont la moitié serait issue du français, leur célèbre hymne national est désormais soupçonné d’être une simple traduction d’une œuvre composée pour Louis XIV en 1686.

 

À l’époque, le Roi souffre d’une fistule anale particulièrement douloureuse pouvant entraîner de graves complications. Une intervention chirurgicale est nécessaire pour espérer une guérison, mais le monarque retarde l’échéance, de peur d’y trouver la mort. Pourtant, après plusieurs semaines d’hésitation, l’opération s’impose à lui. Un moment délicat, auquel il survit finalement, malgré la contraction d’une légère infection.

 

Un cantique à la gloire de Louis XIV

Soulagée du déroulement des évènements, Madame de Brinon, supérieure de la maison royale de Saint-Louis, à Saint-Cyr, décide alors d’écrire un cantique remerciant Dieu d’avoir protégé le Roi.

 

Les paroles disent alors ceci : « Grand Dieu sauve le Roi / Longs jours à notre Roi ! / Vive le Roi / À lui la victoire / Bonheur et gloire / Qu’il ait un règne heureux / et l’appui des cieux ! / Grand Dieu sauve le Roi / Grand Dieu venge le Roi / Vive le Roi / Que toujours glorieux / Louis victorieux voit ses ennemis toujours soumis ».

 

Adopté par le Roi d’Angleterre

Le texte, mis en musique par le célèbre compositeur italien Lully, plait immédiatement à Louis XIV, et devient très populaire à Versailles. À la mort du Roi-Soleil, ce tube de la royauté tombe peu à peu dans l’oubli avant que Georg Friedrich Haendel, compositeur à la cour d’Angleterre, n’en soit subjugué. Il traduit alors le cantique avant de le présenter au jeune couronné Georges II, sous le titre « God save the King ».

 

Là-bas aussi, le morceau rencontre un franc succès, au point d’en faire l’hymne officieux du pays depuis 1745. Une tradition qui perdure encore aujourd’hui, le mot « Queen » remplaçant « King » selon la personne assise sur le trône. Transformer un hommage à un arrière-train en une des chansons les plus connues au monde, ces Anglais ne manquent quand même pas d’air.