Édition internationale

Touristes anglais, s’il vous plaît… ne venez pas !

Alors que tout le monde peaufine déjà ses départs en vacances, de plus en plus de pays ne souhaitent plus accueillir un type de touristes : les Anglais. Mais que se passe-t-il avec nos collègues britanniques ? Pourquoi les pays leurs ferment-ils tour-à-tour la porte ? La presse londonienne essaye de répondre à ces questions.

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Les touristes anglais sont mal vus en Europe ?
Écrit par Ewan Petris
Publié le 12 juillet 2023, mis à jour le 6 novembre 2023

“S’il vous plaît, ne venez pas”. Voici ce que la municipalité d’Amsterdam demande cette année aux touristes anglais. Pas très grave, d’autres destinations sont disponibles comme les Canaries, par exemple : “Nous aimerions nous défaire de la dépendance aux touristes britanniques” (affirme la présidente de Lanzarote, quatrième île de l’archipel). Heureusement, cela doit sûrement être la seule ville d’Espagne qui souhaite se débarrasser du tourisme britannique ? Ou pas : “nous voulons nous passer des touristes low cost venus d’Outre-Manche” affirment les autorités de Majorque (The Daily Telegraph). Ça commence à faire beaucoup. 


Les touristes anglais se croient-ils tout permis ? 

En 2020 déjà, une enquête révélait que certains pays se passeraient bien des touristes anglais.

 

Certains pays européens préféreraient se passer des touristes venant du territoire britannique.

 

Mais a-t-on des faits qui justifient cet acharnement ? 

Amsterdam a publié dernièrement une campagne ciblant les hommes britanniques âgés de 18 à 35 ans, catégorie fortement impliquée dans les nuisances provoquées dans le centre-ville de la capitale néerlandaise, notamment dans le sulfureux Quartier rouge, selon un communiqué de la mairie

Il y avait aussi cette affaire qui avait suscité une profonde indignation en Italie, avec la dégradation du Colisée par un touriste anglais. Outre les touristes qui sèment le chaos dans un aéroport grec ou encore la “débauche cauchemardesque des Britons à Ibiza” (relatée par Quora), le tourisme anglais a acquis une bien mauvaise réputation ces cinq dernières années. 

 

Des mesures contre l’alcool, principal problème des touristes britanniques

Les excès lors des enterrements de vie de garçon, les happy hours qui commencent dès le petit déjeuner et les bagarres animées entre groupes de fêtards ont amené une méfiance des principales destinations balnéaires. La presse londonienne conteste pourtant ces accusations : “Si c’étaient là des péchés, on pourrait envoyer la moitié de l’Europe à la prison des touristes”, soutient le tabloïd Daily Mail.

Les médias britanniques jouent la carte du double discours. Certains d’entre eux soutiennent que la fête et l’alcool sont dans l’ADN anglais, quand d’autres suggèrent que les Brits agissent dans l'excès. Selon The Independent, ces abus sont également le résultat de “notre propension nationale à réprimer constamment nos émotions, sans oublier le rôle prépondérant de l'alcool dans nos vies. Un mélange explosif qui pousse à franchir les limites dès que l'on part en vacances.”

De réelles mesures ont été mises en place contre l’alcool dans certaines destinations, comme à Amsterdam où en décembre 2022, le conseil municipal a adopté un ensemble de mesures pour lutter contre les excès du tourisme, comme l'interdiction de vente d'alcool dans certaines zones. À partir de mai prochain, fumer du cannabis en public dans le Quartier rouge sera interdit. 

 

 

 

Une animosité du voyageur britannique causée par la gentrification du tourisme 

Le tourisme mondial connaît une phase de gentrification. Les destinations balnéaires ne cherchent plus à accueillir en masse, mais plutôt à accueillir “mieux”. Dans cette optique, la présidente de Lanzarote (Canaries) affirme : “l’objectif est d’attirer des touristes de meilleure qualité et qui dépensent davantage”.

Un autre problème est "les destinations peu onéreuses qui permettent aux catégories populaires britanniques de s’offrir une échappée belle, en vol Ryanair (entre autres, ndlr).” Le Daily Mail soutient : “Tant de ces villégiatures et zones touristiques mettent en avant leurs côtés bon marché, puis le reprochent aux Britanniques quand arrive la clientèle qui a peu de budget”.

Ewan Petris
Publié le 12 juillet 2023, mis à jour le 6 novembre 2023