Édition internationale

ONG - Bertie Bosrédon dans la toile du cancer du sein

Écrit par Lepetitjournal Londres
Publié le 1 janvier 1970, mis à jour le 13 novembre 2012
Bertrand Bosrédon, plus connu sous le nom de Bertie, travaille pour la Breast Cancer Care et promène son regard tranquille sur les ONG anglaises. Les choses se vivent-elles différemment en tant que Français ? Pas vraiment, car l'intégration a été facile et joyeuse. Rencontre

Le job de Bertie Bosrédon : informer au quotidien sur le cancer du sein (Photo LR)

L'histoire d'amour entre Bertie et Londres a commencé il y a plus de 25 ans, lorsqu'il a visité pour la première fois la ville avec ses parents. A 9 ans, bien à l'abri sous son parapluie, il déclare qu'un jour il "vivra ici". Des années plus tard, il créé une agence multimédia mais a cette impression que Dijon ne lui offre pas assez de piquant? Il se souvient alors de cette ville anglaise où tout semble possible. Il embarque sa femme pour cette aventure qui dure maintenant depuis dix ans.

Qu'as-tu fait en arrivant à Londres ?
J'ai été engagé par une start-up sur Oxford Street : super ambiance mais trop courte vision des choses. J'y suis resté un an et demi puis j'ai cherché une entreprise plus stable. Je suis alors entré à la British Heart Foundation pour gérer leur site Internet. Je ne connaissais rien au monde des ONG et je suis resté là pendant cinq ans. C'est ça qui est magique à Londres : peu importe si tu n'as pas le diplôme ou l'expérience, on te donne ta chance.

Et aujourd'hui, tu travailles à Breast Cancer Care?
C'est une ONG qui s'occupe principalement d'informer les malades atteints par le cancer du sein et leur entourage. En tant que Head of New Media, j'ai mis en place plusieurs outils, comme un forum ou des chats. Il y a une forte communauté de malades qui se soutient et se renseigne via notre site web. Aujourd'hui, notre forum génère un message toutes les trois minutes, c'est un vrai succès.

Etre Français et travailler avec des Anglais, qu'est-ce que ça change dans le quotidien ?
Je crois que je suis plus direct lorsque je communique. Je pense aussi que j'ai une autre manière de manager. L'anglais n'étant pas ma langue naturelle, je m'appuie beaucoup sur mon staff : je me vois plutôt comme un capitaine sur le terrain avec son équipe que comme un coach qui reste sur le banc. Et puis j'ai instauré avec eux une tradition bien de chez nous : tous les vendredi midis, on va déjeuner ensemble au resto !

Comment les Anglais perçoivent-ils les ONG, surtout en ces temps de crise ?
Le secteur des charity organisations est réellement le secteur tertiaire ici. Il existe une vraie culture citoyenne de faire un don pour aider. Avec la situation actuelle, les Anglais continuent de donner à leurs ONG habituelles mais ne peuvent pas aider davantage de nouvelles organisations. Le vrai challenge est là : comment recruter de nouveaux donateurs. Mais le secteur web est plus favorisé car une campagne Internet coûte moins cher qu'une campagne pub. Les résultats seront sans doute moins importants, mais l'économie est réelle.

Tu es également conférencier?
Les ONG anglaises ne sont pas concurrentes les unes par rapport aux autres : elles partagent souvent entre elles leurs expériences, succès et "good practices". On me demande souvent d'intervenir pour parler d'Internet et du marketing online. Je crois qu'on apprécie autant mon travail que mon coté exotique.

Et à part le travail ?
Je suis bénévole pour d'autres ONG, je suis photographe indépendant, j'essaie de visiter des musées et d'aller à des concerts dès que je peux. Et une fois par mois, j'enregistre une chronique sur ma vision d'expatrié pour Radio Campus. Bref, je n'ai pas le temps de m'ennuyer.
Loyola Ranarison (www.lepetitjournal.com ? Londres) mardi 14 avril 2009


Le saviez-vous ?
En Angleterre, chaque année, 43 000 femmes sont touchées par le cancer du sein. Ce qu'on sait moins, c'est que 300 hommes par an sont aussi atteints par cette maladie.

Breast Cancer Care : http://www.breastcancercare.org.uk

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Publié le 14 avril 2009, mis à jour le 13 novembre 2012
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