La décision est désormais presque officielle, le secrétaire britannique au logement, Michael Gove, devrait approuver la Tulip Tower imaginée par le cabinet d’architectes Foster + Partners. Le contrat, s’il est effectivement conclu, devrait annuler la décision du maire de Londres, Sadiq Khan, qui refuse d’accorder un permis de construire à cet immeuble touristique.
Un projet de construction controversé
La tour, qui pourrait bien devenir un symbole phare du tourisme à Londres, est, depuis les prémices du projet, très controversée. En 2019, le maire de Londres, Sadiq Khan, s’était opposé à sa construction, craignant que la structure n’apporte « qu’un bénéfice public très limité » à la capitale. Son porte-parole avait ajouté que le maire de la capitale estimait que la conception de l’immeuble était « d’une qualité insuffisante pour un emplacement aussi proéminent » et qu’elle « entraînerait un préjudice pour la skyline - le panorama urbain, ndlr - de Londres. » Les informations rapportées par le Telegraph suggèrent toutefois que le projet pourrait bien se poursuivre, le secrétaire Gove devant donner son feu vert pour la construction de la tour de 300m d’ici un mois.
Les organismes aériens et l’aéroport de la ville de Londres ont pour leur part exprimé leur inquiétude quant à l’impact d’une telle structure sur les systèmes de radar et de localisation. M. Khan est allé plus loin dans ses déclarations, affirmant que la Tulip Tower « violerait les directives d’urbanisme de Londres. »
Norman Foster, le fondateur de Foster + Partners, avait à l’époque réagi aux déclaration de la mairie en reconnaissant que le projet était « inévitablement controversé » mais qu'il avait « la possibilité d'être un symbole au-delà de sa ville d’accueil. » Peter Murray, président de New London Architecture, a pour sa part soulevé un point intéressant, jugeant que la Tulipe pourrait « aider la ville à se remettre de la pandémie de coronavirus. » Il a étayé son propos en ajoutant que « l'ensemble de Londres a besoin d'un centre fort si elle veut rester une ville mondiale compétitive » et que « pour y parvenir, elle a plus que jamais besoin d'investissements comme la Tulipe. »
Une fleur en plein coeur du quartier d’affaires de Londres
L’édifice a été conçu par Foster + Partners en 2018. Haute de plus de 300 mètres, la Tulip Tower devrait être plantée à côté du fameux Cornichon londonien, lauréat du prix Stirling situé au 30 St Mary Axe, gratte-ciel également issu du studio d’architecte. S’il est construit, l’immeuble sera inscrit au panthéon des buildings londoniens aux surnoms étranges, rejoignant la célèbre Gratte-à-fromage et ses homologues, le Talkie-Walkie, le Héron et le Scalpel.
A l’intérieur de sa structure en fleur (ou de spermatozoïde, selon les points de vue), le building devrait abriter de nombreux bars et restaurants, ainsi qu’un pont d'observation accessible au public. Il deviendrait également la plus haute structure du quartier financier de la City à Londres.
Le Telegraph rapporte que le projet bénéficierait du soutien du gouvernement envers la City of London Corporation, l’organisme qui a initialement approuvé la structure. Westminster estimerait en effet que la Tulip Tower ferait de cette zone une « destination de classe mondiale. »
Un porte-parole de la City of London Corporation s’est ravi de la concrétisation d’un tel projet. Face au Telegraph, il a expliqué que « la Tulipe jouera un rôle important dans la concrétisation de la vision du Square Mile en tant que destination de classe mondiale animée 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7, et le bâtiment enverra un message fort indiquant que Londres reste ouverte à tous. »
Une décision officielle courant novembre
Toujours selon le Telegraph, la décision devrait être prise et annoncée au plus tard le 11 Novembre prochain. Initialement remise aux mains de Robert Jenrick, l’ancien secrétaire au logement, en septembre, elle a été repoussée à cause du remaniement ministériel.