Généralisé par Louis Pasteur, le principe de vaccination tire pourtant son origine d’un médecin de campagne anglais, dès la fin du 18 ème siècle.
Né en 1749 à Berkeley, Edward Jenner est apprenti chez un chirurgien local pendant huit ans avant de partir exercer à Londres. Il retournera dans sa campagne natale alors que le pays est ravagé par la variole.
Le vaccin découvert grâce... aux vaches
Edward Jenner remarque alors que certains de ses patients développent une forme moins sévère de la maladie. Leur point commun ? Ils sont tous vachers. “Ceux-là ne tombent jamais malades de formes sévères de la variole. Ils ont notamment des pustules sur les mains, ce qui laisse entendre à Jenner que le contact avec le virus se fait par les mains. Il fait le lien avec le fait que ces gens-là traient des vaches. Or, il existe chez la vache une maladie qui ressemble très fortement à la variole (...)” explique l’historien des sciences Laurent-Henri Vignaud au micro de France Culture.
Le médecin britannique entreprend dès lors l’élaboration un nouveau traitement préventif. Il commence à inoculer à des patients non infectés une forme inoffensive de la maladie de la vache, pour que ceux-ci soient plus résistants face à la variole. Ses premiers essais s'avèrent concluants : les patients ayant reçu une injection de cette contamination bénigne ne contractent pas la variole, bien qu’ils soient légèrement malades les jours suivants.
En 1798, deux ans après ses premières tentatives fructueuses, Edward Jenner publie officiellement ses résultats. Il intitule son procédé “vaccine” d’après le mot latin “vacca”, soit “vache”.
Diminution drastique du nombre de morts grâce au vaccin
A l’époque, les travaux de Jenner furent mal reçus par les communautés scientifiques et religieuses, qui méprisent un rustre indigne de son métier pour l’une, et un pécheur pour l’autre.
Malgré tout, la vaccination contre la variole débute en Angleterre et porte rapidement ses fruits : en un demi-siècle, les morts dues à la variole sont divisées par dix.
Puis, à la fin du 19e siècle, le docteur français Louis Pasteur étend ce processus à d’autres types de maladies. En l’honneur d’Edward Jenner, il invente le terme “vaccin” et publie le principe de la vaccination en 1881 consistant à inoculer “des virus affaiblis ayant le caractère de ne jamais tuer, de donner une maladie bénigne qui préserve de la maladie mortelle”.