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L’HydroFLEX, le premier train à l’hydrogène britannique, sera dévoilé à la COP26

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Adeline Adelski - H2 Mobile
Écrit par Judith Chouzenoux
Publié le 9 novembre 2021, mis à jour le 9 novembre 2021

Dans le cadre de la COP26, la société Porterbrook présentera prochainement son nouveau système HydroFLEX, un train fonctionnant à l’hydrogène, développé en collaboration avec l’université de Birmingham.

 

Les représentants du secteur ferroviaire sont présents à Glasgow pour tenter de tracer les contours d’un futur plus vert. Pour l’occasion, l’entreprise Porterbrook a défendu les plans du premier train britannique fonctionnant à l'hydrogène, HydroFLEX, qu’elle présentera en avant-première aux délégués et visiteurs du sommet mondial. Après avoir investi plus de 8 millions de livres dans ce projet, Mary Grant, la directrice générale de Porterbrook, s’est réjouie de cette opportunité, la COP26 étant selon elle la « plateforme parfaite » pour présenter le train.

 

Un train à l’hydrogène capable de fonctionner sur batterie

Ce nouveau système d’alimentation a été apposé sur un train vieux de plus de 30 ans. Ce dernier peut désormais, grâce à son nouveau système à hydrogène, atteindre une vitesse maximale de 160 km/h L’entreprise a également assuré que sa locomotive pourrait aussi fonctionner grâce à des batteries alimentées en électricité. Cette innovation britannique montre que l’objectif annoncé par gouvernement de décarboniser les chemins de fer d'ici 2050 est potentiellement réalisable.

 

L’hydrogène, grand absent de la présentation à la COP26

Bien que l’hydrogène soit l’enjeu et l’atout premier de l’HydroFLEX, sa présentation au public lors de la COP26 ne se fera pas au gaz mais à l’électricité. Mary Grant et sa directrice de l’innovation, Helen Simpson, ont expliqué que les capacités de production d'hydrogène du train ne seront pas présentées à la COP26 en raison des règles de santé et de sécurité en vigueur au Royaume-Uni.

 

Mme Simpson, la directrice de l’innovation chez Porterbrook, a précisé que, lorsque des bouteilles d'hydrogène sont installées dans le système du train, elles doivent être recouvertes de panneaux de protection. Les passagers, dont la sécurité est primordiale, ne sont pas autorisés à entrer dans la voiture où le système est stocké. La directrice s’est confiée à ce sujet sur iNews : « Comme vous pouvez l'imaginer, la gestion de la sécurité et des risques est une part importante du travail des entreprises ferroviaires - c’est pourquoi le public ne peut pas monter à bord lorsque de l’hydrogène est impliqué. » Comme tout combustible, l’hydrogène peut s’enflammer ou exploser en cas de fuite, il ne doit donc pas être manipulé en présence des passagers.

 

Celle qui est en charge de l’innovation chez Porterbrook a toutefois tenu à rassurer les visiteurs en assurant que l’entreprise serait capable de « montrer aux gens le fonctionnement interne de la chambre hydroélectrique, où se trouve toute la magie technique », et ce même sans hydrogène, précisant qu’en tant que passager, on ne « remarque vraiment rien de différent. »

 

L’hydrogène : la solution pour voyager plus vert ?

Il semble que les moteurs à hydrogène soient très prometteurs et plébiscités lorsqu’est envisagé un avenir plus écologique. Qu’il s’agisse de projets pour alimenter des avions, des trains ou le chauffage domestique, tous bénéficient d’un coup de pouce financier dans le cadre des plans pour un avenir vert. Mme Grant s’est félicitée que la création d'HydroFLEX contribue « à prouver que les trains fonctionnant à l'hydrogène peuvent faire partie d'un avenir plus vert », qui pourrait compléter d'autres technologies telles que l'électricité et les batteries.

 

HydroFLEX reste cependant un défi qui reste à relever, puisque le train fonctionne à l'hydrogène vert, un hydrogène généré par une énergie électrique renouvelable, et n'est pas produit à grande échelle au Royaume-Uni. Interrogée quant à ce challenge, Helen Simpson a confirmé que la « production locale d’hydrogène » était effectivement la partie « pas encore développée », mais que son entreprise avait déjà « le prototype » promettant de beaux jours à l’hydrogène sur le réseau ferroviaire britannique. Des trains semblables ont déjà été mis au point ailleurs en Europe Dès l’an prochain, l’Allemagne devrait être le premier pays à voir circuler des trains fonctionnant à l'hydrogène. Ces derniers, qui ont été mis au point par le constructeur ferroviaire français Alstom, sont équipés de piles à combustible et de réservoirs d'hydrogène montés sur leur toit. Questionnée quant à la nécessité de créer des trains à l’hydrogène britanniques, lorsque des prototypes étrangers existent déjà, Mme Grant a assuré que le Royaume-Uni ne pouvait pas acheter ce type de trains puisque de nombreux tunnels britanniques ne sont pas assez hauts pour permettre leur passage. Elle a ajouté : « Nous ne pouvons pas simplement acheter un train hydrogène étranger et l'installer au Royaume-Uni, il ne conviendrait pas [à cause des tunnels]. Le défi pour le Royaume-Uni est donc de savoir comment produire des trains à hydrogène dans le pays puisqu’aucun fabriqué ailleurs ne convient actuellement, rendant l’importation impossible. »