Édition internationale
Radio les français dans le monde
--:--
--:--

French Nanny London : une rentrée particulière pour les familles et les nounous

Fanny di DomenicantonioFanny di Domenicantonio
Fanny di Domenicantonio
Écrit par Marie Benhalassa-Bury
Publié le 8 décembre 2021

Les demandes de nanny francophones ont été nombreuses en ce début d'année scolaire, pourtant marquée par la pandémie et le Brexit. Fanny Di Domenicantonio s’est entretenue avec notre rédaction pour éclaircir les nouveaux enjeux de la profession.

 

Après le Freedom Day et la rentrée effective, de plus en plus de parents reprennent des activités professionnelles en dehors de leur logis. Comment ce contexte influe-t-il sur la demande de nannies ?

Nous avons reçu une proportion importante de demandes d’after-school en Août et Septembre, à hauteur de 60% des sollicitations. L’an dernier, les parents se débrouillaient beaucoup par eux-mêmes pour garder leurs enfants, et ce y compris en télétravail. De nombreux parents nous ont fait part de leur difficulté à trouver des nanny par eux même depuis le Brexit et se sont donc dirigés vers l’agence. Le challenge de French Nanny London s’en trouve exacerbé, notre équipe met en contact les parents et les candidats extrêmement rapidement pour permettre aux parents de rencontrer un maximum de profils au plus vite et de 'sécuriser' une nanny. Au vu des demandes, il faut faire attention à la réactivité du côté des parents car les nannies reçoivent beaucoup d’offres.

 

Qu’en est-il des responsabilités d’une nanny, s’en retrouvent-elles décuplées ?

C’est plutôt le cadre qui change, un certain nombre de parents restent à la maison ce qui induit une garde parfois en share care, par opposition au sole care. Pour exemple, les parents chez qui Célia (LIEN) travaille sont à domicile depuis la crise. Cela peut parfois complexifier le métier, l’enfant est toujours plus sage lorsque ses parents ne sont pas là, et tend à aller les solliciter alors même qu’ils télétravaillent…

 

Après une période que l’on imagine donc plus creuse, comment faire pour que la reprise se déroule dans les meilleurs conditions possibles ?

La période était plus creuse sur 2020 mais nous avons eu beaucoup de demandes en 2021 et surtout depuis Mai / Juin. Nous avons d’ailleurs embauché 3 personnes pour travailler au sein de l’agence en 2021. Par ailleurs, nous avons diversifié et internationalisé le profil des nounous en recrutant parmi les britanniques et d’autres nationalités, et ce pour répondre aux besoins des familles francophones qui ne souhaitent pas forcément une nanny francophone.

 

Vous nous aviez transmis une offre d’emploi en date du 17 juin : la recherche a-t-elle été fructueuse? Comment s’est préparée la rentrée, continuez-vous de recruter?

Nous n’arrêtons jamais de recruter. La difficulté depuis Brexit est que les nounous ne peuvent plus arriver de France, il faut donc trouver les nanny qui sont déjà sur place avec un pre settled / settled status. Pour vous donner un exemple, les étudiants de Londres avec lesquels nous conversons nous ont confirmé une présence moins importante d’étudiants français (70% en moins !) depuis le Brexit, surtout en raison de l’augmentation des frais de scolarité !

Nous avons donc travaillé en continu et surtout axé nos efforts sur le recrutement afin d’inscrire à l'agence toutes les nanny francophones de Londres, et de pouvoir proposer aux parents des profils qui correspondent à leurs attentes: nous recherchons des nannies continuellement (nous comptons en moyenne 3 à 4 nouvelles recrues par jour !). C’est la ou est notre force et c’est la raison pour laquelle les familles sont satisfaites.

 

Face aux conséquences du Brexit, vous lanciez un système de junior-live in : où en est-on quant à ce projet? Comment a-t-il permis de pallier les difficultés de recrutement de nounous multilingues?

Au fond, c’est surtout l’internationalisation dont je vous faisais état qui nous a permis de pallier les conséquences du Brexit et de la pandémie. Il y a une pénurie de live-in sur tout le territoire depuis le retrait du Royaume de l’Union Européenne !

 

Considérez-vous qu’il y a un savoir-faire français de la nanny ?

Peut-être bien en ce qui concerne la cuisine et les temps de repas. Les enfants mangent globalement de façon plus équilibrée avec une nounou française. Par conséquent, si une nanny anglaise travaille pour une famille, on demandera à cette dernière de lui planifier des menus-type dans un premier temps, afin d’aiguiller la préparation et de compenser les différences culinaires culturelles. L’objectif est que chaque enfant ait accès à des menus les plus équilibrés possibles. Quant au style éducatif, la routine peut s’avérer différente, avec un aspect moins strict, moins routinier chez les parents anglais. Les nounous françaises vont être très à l’écoute des besoins des parents. Tout est une question d’adaptation !

 

Pensez aussi à découvrir nos autres éditions