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Chute du prix des locations à Londres, jusqu’à -25%

Chute prix immobilier londresChute prix immobilier londres
Laurent Colin
Écrit par Laurent Colin
Publié le 21 janvier 2021

Crise sanitaire, incertitudes liées au Brexit, confinement, fermeture des restaurants et des attractions, morosité ambiante… la vie à Londres a beaucoup changé. Et il en va de même pour les prix de l’immobilier qui ont tendance à baisser. Les explications de Hanane Dawson, directrice de l’agence Dolce Vita – Luxury Real Estate à Mayfair.

 

Hanane, c’est le prix des appartements premium du centre de Londres qui dégringole le plus, avec parfois une baisse de prix de l’ordre de 25 %. Vous confirmez ?

Oui c’est ce que nous constatons. Cela s’explique pour plusieurs raisons : la demande diminue proportionnellement à l’éloignement du centre-ville ainsi qu’aux conversions de nombreuses propriétés AirBNB en locations à long terme. Ces deux facteurs cumulés expliquent l’important nombre de biens disponibles sur le marché.

 

Quels quartiers sont concernés en particulier ?

On note cette tendance un peu partout dans les zones 1 et 2, mais les quartiers les plus chers sont les plus impactés : Knightsbridge, Mayfair, South Kensington, etc. La règle voulant que plus l’on s’éloigne du centre-ville, moins les prix baissent.

 

Est-il possible aujourd’hui d’avoir un appartement de 3 chambres pour le prix de 2 chambres auparavant ?

Oui cela est tout à fait possible avec le réajustement des prix dû à la Covid-19. Dans un autre registre, les appartements de 2 chambres sont plus prisés par les couples que les appartements ne disposant que d’une seule chambre. Ces derniers cherchent désormais une seconde chambre qu’ils convertissent en bureau pour travailler depuis la maison tous les deux.

 

Peut-on dire que beaucoup d’appartements sont vides à Londres aujourd’hui ?

Oui, beaucoup sont vides plus longtemps surtout s’ils ne disposent pas de balcon ou de jardin et si le propriétaire refuse de baisser le montant du loyer. Les locataires recherchent en effet plus d'espace à un prix moindre. Néanmoins toutes les propriétés locatives que nous avons mises sur le marché récemment se sont mêmes louées très rapidement car ces dernières correspondaient parfaitement aux nouveaux critères de sélection de nos locataires. Certaines se sont mêmes louées en faisant des visites virtuelles. Ce genre de propriétés ne restent pas plus de 24h sur le marché !

De nos jours, les locataires ne ressentent plus la pression due à la rareté des biens à louer, le processus de décision porte désormais sur le confort, la luminosité de l’appartement, ainsi que le fait d’avoir un balcon ou un jardin. Les propriétés ne disposant pas de ces critères peuvent effectivement rester plusieurs semaines sur le marché si le propriétaire ne se décide pas à baisser le prix.

 

Pour les appartements standards, la baisse est plus de l’ordre de 10 à 15 % ?

Tout à fait, c’est ce qui est constaté en moyenne. Il n’est pas exclu d’avoir des prix encore plus bas en fonction de l'évolution de la crise sanitaire dans les semaines et les mois à venir.

 

Selon le site spécialisé Rightmove, les recherches ont augmenté de 30 % (fréquentation du site en janvier 2021 en comparaison janvier 2020). Comment l’expliquez-vous ? Les locataires cherchent-ils LA bonne affaire et à déménager pour mieux et moins cher ?

Nos locataires recherchent avant tout plus d'espace (intérieur et extérieur), de la luminosité, un balcon ou un jardin et leur motivation n’est pas forcément de réaliser des économies. Les professionnels qui ont eu la chance de continuer à travailler malgré la Covid-19 sont disposés à dépenser plus pour un meilleur espace de vie vu qu’ils se sont retrouvés à économiser beaucoup plus sans les voyages et sorties.

 

Peut-on renégocier un contrat à la baisse avec son propriétaire ? Comment faire ? Quels motifs évoquer ? Qu’est-ce qu’il est raisonnable de demander ?

C'est possible dans certains cas, en particulier à la date d'anniversaire de son bail. Il faut garder à l’esprit que chaque propriétaire est différent. La meilleure approche consiste à passer par votre agent immobilier s'il gère la propriété ou à voir directement avec le propriétaire le cas échéant. Fournir des exemples de propriétés similaires dans le quartier avec des prix annoncés plus bas vous aidera à justifier votre demande. Si un locataire aime sa propriété actuelle, s’entend bien avec son propriétaire et ne souhaite pas déménager, il est recommandé de demander une « réduction raisonnable » mais également de promettre de rester plus longtemps. C’est la meilleure approche à avoir.

Au final, peu de locataires ont demandé une réduction de prix et les propriétaires préféreraient probablement remettre la propriété sur le marché avec plusieurs agents avant d'accepter une baisse de prix.

 

Quels sont les produits les plus recherchés ?

Au printemps ou durant l’été, les biens avec jardin ou terrasse sont très prisés. Durant les mois les plus chauds l’espace extérieur demeure la première exigence. En hiver, un bureau ou une seconde chambre sont devenus les fonctionnalités les plus demandées.

 

Les personnes qui le peuvent délaissent la colocation (peur du virus). Est-il plus facile de trouver un studio ou un appartement avec une chambre, pour le prix il y a un an d’une simple chambre partagée dans une maison ?

Oui, j'ai pu observer des cas où des locataires sont passés du paiement de £2400/mois pour 3 chambres à des studios de £900 chacun. J'ai également vu des colocataires passer de grandes maisons de 5 chambres à des maisons de 2 ou 3 chambres pour gagner plus d'espace à des prix similaires.

 

Le centre de Londres se vide. Pourquoi ? Les Anglais repartent chez leurs parents à la campagne et beaucoup d’Européens dans leur pays d’origine ?

C’est exact. De nombreux Anglais sont repartis vivre chez leurs parents car ils peuvent travailler à distance tout en économisant des mois de loyer en attendant de revenir à une vie normale. De plus, les Européens ont majoritairement quitté Londres pour retourner dans leur pays d’origine pour de multiples raisons (télétravail, diminution des charges quotidiennes etc.).

La grande question pour le marché immobilier londonien est la suivante : après COVID reviendront-ils à Londres ? Si oui, est-ce que les prix de la location vont flamber de nouveau ?

Chute prix immobilier Londres
Hanane Dawson • Dolce Vita Luxury Real Estate

 

Merci à Hanane Dawson pour son temps et ses réponses

Dolce Vita – Luxury Real Estate

contact@dolcevita.vip

Tél. +44 (0) 20 8870 5665

 

 

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