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Après le Brexit, comment faire garder ses enfants au Royaume-Uni ?

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Minnie Zhou - Unsplash
Écrit par Colin Porhel
Publié le 7 avril 2021

Largement plébiscité au Royaume-Uni, le système des jeunes au pair pourrait disparaître dans les prochains mois, faute de visa de travail adéquat pour les travailleurs. Près de 24 % des bénéficiaires de ce programme sont originaires de l’Hexagone.

 

Depuis 2017 et les premières négociations sur le Brexit, la peur de ne plus voyager librement au Royaume-Uni revient inlassablement dans l’esprit des jeunes au pair, au moment de choisir leur pays d’accueil. Entre 2019 et 2020, le nombre de demandes déposées par ces travailleurs clés pour la garde d’enfants a chuté de 70 % dans le royaume de Sa Majesté, selon la British Au Pair Agencies Association (BAPPA).

Bien que la pandémie actuelle complique encore davantage la situation, elle ne constitue pas la plus grande inquiétude des familles habituées à faire appel à ce système. Dans un sondage commandé par la BAPPA en août 2020, 79 % des parents interrogés jugeaient nécessaire l’adoption d’un programme officiel de visa au pair par le Royaume-Uni, par delà le Brexit.

 

Le système des jeunes au pair, grand perdant du Brexit

A l’image des stagiaires, les jeunes au pair ne peuvent actuellement prétendre à aucun visa. Leur salaire de £100 par semaine ne suffit pas à remplir les conditions de revenu minimum (£20 000 par an) exigé par le pays. Selon les règles édictées par le gouvernement, seuls les citoyens britanniques ou irlandais, ainsi que les personnes bénéficiant d’un (pre)settled status ou d’un Youth Mobility Scheme visa -programme inaccessible aux ressortissants européens-, peuvent actuellement postuler pour devenir au pair.

Si le recours massif au télétravail permet pour le moment aux parents de garder leurs enfants eux-mêmes, 26 % estiment qu’ils devront arrêter de travailler à l’avenir, d’après la BAPPA. La majorité des familles ne peuvent, de fait, pas supporter le coût d’une nounou privée, qui peut grimper jusqu’à £2500 par mois.

 

Les agences spécialisées en première ligne

Face à ce contexte particulier, l’agence French Nanny London, que nous vous avions introduite récemment, propose désormais un nouveau service de garde d’enfant, à mi-chemin entre les jeunes au pair et les nourrices traditionnelles. « Nous nous sommes rapidement adaptées à la situation, affirme Fanny Di Domenicantonio, la directrice de l’agence. Aujourd’hui, nous proposons aux familles un système de “junior live-in”, qui complète notre offre originelle ». Les nounous sont rémunérées entre £250 et £350 net par semaine, soit £1300 par mois.

Les nounous, qui peuvent être d’anciens jeunes au pair, doivent disposer d’une expérience d’au moins dix-huit mois dans le domaine de la petite enfance. Nourries et logées, elles bénéficient du même suivi prodigué par les équipes de French Nanny London que celui dont il est question avec les nourrices classiques.

« Malheureusement, ce schéma ne nous permet pas de recruter des candidats en France. Les demandes de visas ne sont pas possibles pour les nounous venant de France : ni les parents ni les agences ne peuvent devenir sponsor de la demande de visa. Les nounous françaises doivent donc déjà être en Angleterre et posséder un droit de travail pour pouvoir postuler. Nous espérons que les règles vont changer, ajoute Fanny, qui souhaite que le Youth mobility visa sera étendu aux ressortissants de l’Union Européenne dans les années à venir. »

 

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