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UNIFORME SCOLAIRE - Une tradition qui divise

Écrit par Lepetitjournal Londres
Publié le 1 janvier 1970, mis à jour le 6 janvier 2018

 

En se baladant dans les rues de la capitale, en prenant un café ou même en visitant un musée, on peut difficilement passer à côté de ces élèves en uniforme, qui font la réputation des écoles anglaises. Mais d'où vient cette tradition que l'on retrouve aujourd'hui dans les cours de récrées?  

(source photo: Luc MacGregor, Reuters)

Le port généralisé de l'uniforme

C'est un fait  : 98% des écoles publiques secondaires anglaises imposent le port de l'uniforme. Une pratique (quasi) générale, en somme, que l'on retrouve chez les enfants de 4 à 16 ans. Néanmoins, elle semble moins répandue dans les écoles primaires, puisque seulement 79% de ces écoles obligent l'uniforme, ainsi qu'un règlement strict sur le maquillage ou les accessoires. Les écoliers anglais sont donc fortement encadrés au niveau de leur tenue, et ce depuis des générations.

Une tradition qui remonte au XIXème siècle

En 1870, l'Angleterre met en place the Education Act, qui permet de financer un système moderne scolaire pour tous les enfants. Ce système moderne, il se doit d'être encadré, afin d'être efficace. C'est en partie ce qui motive la création du port d'uniforme, même si on lui trouva d'autres avantages plus tardivement. Ce qui, en France, est considéré comme étant relatif aux écoles privées et à la religion apparait ici comme la mise en avant d'un statut social, et d'un symbole visible aux yeux des autres. D'ailleurs, dans l'Hexagone, le port de l'uniforme n'est plus obligatoire depuis 1968, à quelques exceptions près, comme l'école de la Légion d'honneur. 

Alors, l'uniforme, créateur de polémique?

Et dans les lycées français de Londres, comment jongle t-on avec ces deux traditions presque contradictoires ? Un étudiant du lycée Charles de Gaulle, à South Kensington, nous assure que les élèves de cette école n'ont pas à porter d'uniforme. Ce qui permet à de nombreux élèves de porter ce qu'ils veulent, la liste incluant souvent de grandes marques françaises : "Chanel, par exemple", ajoute ce même étudiant. Car c'est bien là que se pose l'enjeu de l'uniforme, en Angleterre ou en France : si tous les élèves sont habillés de la même façon, ils ne peuvent être discriminés de par leur tenue, ou le budget de celle ci. Une question d'égalité, qui permet aussi de créer un sentiment d'appartenance entre les élèves d'une même école. Au niveau parental, on voit également l'avantage du coût, puisque le reste de la garde robe est moins fourni. 

(source photo: élèves français de l'internat d'excellence de Sourdun, l'un des rare établissement français à porter un uniforme. T. Samson, AFP)

Néanmoins, on oppose à ces théories celle de l'épanouissement personnel de l'enfant, notamment au collège, période charnière qui permet à l'enfant de se "découvrir", et de mettre en avant ses envies, ses idées, et souvent ses choix vestimentaires. Imposer le port de l'uniforme reviendrait-il à empêcher les enfants de revendiquer leur différence? 

Il n'y a pas de bonne ou de mauvaise réponse, seulement une différence de moeurs : la liberté d'expression et l'égalité sont deux valeurs majeures dans les modèles anglais et français, qui se cristallisent toutes deux dans le débat sur le port de l'uniforme, d'une façon différente. En France, il arrive qu'on pose la question du retour de l'uniforme, comme l'avait fait l'UMP en 2011, sans réelle avancée. Pour le moment ?

Cindy Jaury (www.lepetitjournal.com/londres) mardi 4 mars 2014

 

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Publié le 3 mars 2014, mis à jour le 6 janvier 2018
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