D'après les informations du Guardian, une femme aurait signalé aux cadres des Tories avoir été victime d’agression sexuelle de la part d’un député conservateur. Elle déclare avoir reçu £15.000 de frais d’aide psychologique, mais aucune enquête interne n’a été entreprise par le parti.
À l’origine de la controverse, une grave accusation d’agression sexuelle
Le mardi 27 février 20243, le quotidien The Guardian a publié le témoignage exclusif de la victime présumée d’une agression sexuelle qui se serait produite au sein du parti conservateur britannique.
Ayant tenu à préserver son anonymat pour des raisons légales, cette femme a indiqué avoir subi de “sérieuses” violences sexuelles de la part d’un député conservateur. Elle aurait rapporté les faits aux cadres du parti “presque immédiatement”. Malgré tout, ces derniers auraient choisi de ne pas engager d'enquête interne.
“Aucune mesure n'a été prise”, regrette la plaignante. “J'ai eu l'impression que le système central du parti ne se souciait de rien d'autre que de protéger sa propre réputation", a-t-elle déclaré aux journalistes du Guardian.
À défaut d'enquêter, le parti conservateur couvre les frais de soins en santé mentale de la victime à hauteur de £15.000
Consternée par la réaction du parti mené par Rishi Sunak, elle dénonce un système de plaintes “incroyablement opaque" qui “doit changer maintenant”, mais qui “ne changera jamais si le parti reste plus préoccupé par la dissimulation de ce genre d'affaires que par le bien-être des personnes impliquées”.
Décidés à ne pas ouvrir d'enquête, les cadres du parti auraient en effet préféré payer les frais de santé de la victime présumée, qui a nécessité une prise en charge psychologique en raison du traumatisme engendré par l’agression. Plutôt que d’entacher sa réputation d’une enquête interne pour agression sexuelle, le parti aurait souhaité étouffer l’affaire en participant au règlement de ces frais médicaux à hauteur de 15.000 livres, d’après les informations du Guardian.
Préoccupée par la possibilité que d’autres victimes de violences sexuelles aient vécu la même situation qu’elle, la victime présumée a fait part de sa grande souffrance face à l'inaction du parti : “Sous la direction actuelle, contrairement aux administrations précédentes, j'ai eu l'impression d'être devenue un problème et non une personne, ce qui a affecté ma santé presque autant que l'incident initial", déplore-t-elle.
La direction du parti conservateur se défend de toute tentative d'étouffement de l’affaire
Interrogés sur les déclarations de cette femme - qui est toujours couverte par l’anonymat - les porte-parole du parti conservateur se sont défendus d’avoir essayé d’étouffer l’affaire. D'après eux, l'enquête interne n’a pas été déclenchée en raison de l’absence d’un dépôt de plainte de la victime auprès de la police.
Si les Tories disposent d'un “code de conduite établi et de procédures formelles permettant de déposer des plaintes en toute confidentialité”, ils ne mènent "pas d'enquêtes lorsque le parti ne serait pas considéré comme ayant une compétence primaire sur une autre autorité, telle que la police”, ont-ils déclaré.
De son côté, la femme qui s’est confiée au Guardian a expliqué avoir rapporté l’incident à la police, avant de se retirer de l’enquête, particulièrement éprouvante pour elle. Quant au député visé par l’investigation, il s’est depuis retiré de ses activités parlementaires. Selon The Guardian, plusieurs autres accusations pèsent sur ce dernier.