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Thrombose : le risque vaut-il la suspension de la vaccination ?

Statue de bronze portant une balanceStatue de bronze portant une balance
Tingey Injury Law Firm - Unsplash
Écrit par Maud Finance
Publié le 20 avril 2021, mis à jour le 21 avril 2021

Plusieurs cas de thromboses emboliques ont été découverts chez des patients récemment vaccinés avec les sérums d’immunité AstraZeneca ou Johnson & Johnson, ce qui a pour don de provoquer une suspension de son utilisation dans certains pays, voire un bannissement total.

Alors que la pandémie de Covid-19 bat toujours de tristes records de décès aux quatre coins du monde, ces quelques cas de caillots sanguins viennent mettre des bâtons dans les roues de la campagne vaccinale. Mais ce type de complications est-il vraiment fréquent ? Les suspensions sont-elles vraiment justifiées ?

 

Qu’est-ce qu’une thrombose ?

Une thrombose est une obstruction d’un vaisseau sanguin dû à la formation d’un caillot de sang lors d’une coagulation. Ces caillots sont composés de plusieurs types de cellules : des globules rouges, des globules blancs et des plaquettes. Lors d’un cas de thrombose, les plaquettes se prennent dans des mailles filamenteuses du vaisseau sanguin et viennent former une petite boule pouvant migrer dans le corps et par conséquent atteindre des organes vitaux, ou, dans le pire des cas, bloquer complètement la circulation sanguine.

La thrombose, lorsqu’elle est sévère, peut se manifester par des engourdissements, des lourdeurs dans les membres touchés, ou encore des gonflements.

Les données issues des thromboses de patients vaccinés à l’AstraZeneca révèlent que ces cas surviennent chez des individus plutôt jeunes et que les caillots sanguins sont généralement situés dans les sinus veineux cérébraux.

 

Qu’en est-il de la balance bénéfice-risque ?

Au Royaume-Uni, environ 80 cas de pathologies thrombotiques avaient été identifiés à la fin mars sur plus de 20 millions de vaccinations au sérum du laboratoire AstraZeneca, tandis que de l’autre côté de la Manche, les Français ont recensé 23 cas de troubles de la coagulation sur près de 3 millions d’injections. Mais alors de quel côté penche la balance ?

Au micro de France Info, Mathieu Molimard, chef du service pharmacologique du CHU de Bordeaux, insistait sur la rareté de ces complications : « ce risque est très faible puisque c’est de l’ordre de 1 cas pour 100 000 patients traités. » Puis, il ajoutait, « cela peut sembler beaucoup, mais le risque de se faire foudroyer est aussi un risque, et mourir de la foudre est un risque qui est de cet ordre de grandeur ».

En effet, sans que cela ne soit réellement connu de tous, il existe des événements dans notre quotidien qui encourent davantage de risques de développements de thromboses qu’une vaccination contre le Covid-19. C’est le cas par exemple des voyages en avion d’une durée de plus de huit heures.

Incidences comparées des risques de thromboses liées aux vaccins
Sources : Elsevier, Vidal, Medisite, OMS, APHP, fedecardio.org

 

Le 7 avril, l’Agence européenne de médicament (EMA) a réitéré sa confiance concernant le vaccin AstraZeneca, désormais réservé aux plus de 55 ans en France, tandis que la directrice générale de la Medicine & Healthcare products Regulatory Agency (MHRA) a insisté en déclarant que la population « devait continuer à se faire vacciner quand elle y était invitée ». Des deux côtés de la Manche, les autorités sanitaires insistent sur le rapport bénéfice-risque de l’injection qui plaide largement en faveur du vaccin d’Oxford, en vertu de la comparaison entre le nombre de complications graves développées, et le nombre de cas sévères de Covid-19 évités.

 

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