Édition internationale

Le Royaume-Uni veut relancer l’exploitation du gaz et du pétrole en mer du Nord

Le Premier ministre britannique, Rishi Sunak, a annoncé, ce lundi, que le Royaume-Uni allait se relancer dans l’exploration et l’exploitation gazières et pétrolières de la mer du nord pour assurer la sécurité énergétique du pays ; mais cette annonce ne fait pas l’unanimité, notamment du point de vue environnemental…

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Londres compte se servir du pétrole mer du nord
Écrit par Ewan Petris
Publié le 31 juillet 2023, mis à jour le 1 août 2023

Malgré le Brexit, le Royaume-Uni est toujours en course niveau exploitation d'énergie fossile ! Ce lundi, le gouvernement britannique a promis des « centaines » de nouvelles licences d'exploration et d'exploitation pétrolières et gazières en mer du Nord.

Étrangement, cette annonce intervient après l'engagement du Premier ministre Rishi Sunak d'agir de manière « pragmatique et proportionnée » contre le réchauffement climatique. Le gouvernement a dévoilé deux sites de capture et de stockage de CO2 en mer du Nord, secteur susceptible de soutenir 50.000 emplois, selon Downing Street.

D'après Rishi Sunak, l'exploitation de ces ressources fossiles britanniques pourrait même aider le pays dans son cheminement vers la neutralité carbone : « Je pense qu'il est absolument insensé, comme le suggère le parti travailliste, d'interdire le pétrole et le gaz de la mer du Nord », a-t-il déclaré, samedi 29 juillet, en faisant référence aux eaux situées au large de la côte est de la Grande-Bretagne. Il ajoute que cela pourrait « mettre en péril 200.000 emplois dans quelque 30 secteurs différents de l'économie et menacer 80 milliards de livres sterling (93 milliards d'euros) de recettes fiscales ».


 

Assurer la sécurité énergétique du Royaume-Uni

L'objectif pour Rishi Sunak est de garantir la sécurité énergétique du pays, qui semble avoir un besoin continuelle en énergie : « Nous avons tous été témoins de la manière dont (le président russe Vladimir, ndlr) Poutine a instrumentalisé l'énergie, perturbant les approvisionnements et faisant caler la croissance dans des pays du monde entier », a déclaré le Premier ministre britannique.

« Maintenant plus que jamais, il est vital que nous renforcions notre sécurité énergétique et capitalisions sur cette indépendance pour procurer de l'énergie plus abordable et propre aux foyers et entreprises britanniques », a-t-il conclu.

 

L’enjeu environnemental au cœur du projet 

L'annonce faite par le Premier ministre anglais ne fait pas l’unanimité. En effet, elle intervient en pleine remise en question, au sein de la majorité conservatrice, mais aussi dans l'opposition travailliste, de certaines politiques vertes en raison de leur coût pour les Britanniques, en pleine inflation. Le Labour, donné vainqueur dans les sondages des prochaines élections générales l'année prochaine, veut mettre fin à l'exploitation pétrolière et gazière en mer du Nord.

Les organisations écologistes, elles aussi, critiquent le sérieux de l'engagement de l'exécutif pour l'environnement. La capture et le stockage de CO2 sont des technologies très critiquées par certains écologistes.

 

Une exploitation perçue différemment selon les partis  

L'ONG Greenpeace Royaume-Uni a contesté les arguments avancés par l'exécutif en déclarant : « Les carburants fossiles ne sont pas nationalisés au Royaume-Uni » ; elle souligne qu'ils appartiennent aux entreprises qui les extraient et qu'ils seront vendus au plus offrant sur les marchés internationaux. L'association accuse Rishi Sunak de chercher à « polariser le débat climatique et à marquer des points politiques bon marché ».


En ce qui concerne les entreprises pétrolières, le groupe Shell, fortement impliqué dans l'un des projets énoncés, a exprimé son soutien envers un « projet central » visant à « décarboner les opérations en mer du Nord ». Pourtant, 65 % des Britanniques se disent inquiets des conséquences du changement climatique selon un sondage YouGov.