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La Met Police met fin à son enquête sur les accusations de viol du Prince Andrew

Prince AndrewPrince Andrew
Écrit par Judith Chouzenoux
Publié le 11 octobre 2021, mis à jour le 12 octobre 2021

La Met police a décidé de ne pas donner suite à l’enquête qu’elle menait dans le cadre de l’action en justice menée par Virginia Giuffre contre le Prince Andrew, qu’elle accuse de viol.

 

La décision a été prise ce dimanche : le Duc de York ne fait plus l’objet d’enquêtes de la part de la police britannique. Ce dernier est sous le coup de plusieurs accusations de participation au réseau de trafic sexuel mené par le financier américain Jeffrey Epstein. Le second fils de la Reine avait « catégoriquement » démenti ces accusations lors d’une interview accordée à la BBC en novembre 2019.

 

Pour la Met police, cette décision intervient après avoir examiné certains documents relatifs au procès américain, encore en cours, concernant l’affaire et s’être entretenu avec Virginia Giuffre. Cette dernière affirme avoir été forcée à avoir des relations sexuelles avec le prince lorsqu’elle avait 17 ans.

 

La Met police examinait les documents depuis août dernier

En août, Cressida Dick, la commissaire du Met, s’était emparée de l’enquête suite à la plainte de V. Giuffre et avait assuré lors d’une interview que « personne n’était au-dessus de la loi » et qu'elle avait « demandé à son équipe de réexaminer les documents ».

 

Dans un communiqué publié ce lundi matin, la police britannique a affirmé avoir « analysé un document publié en août 2021 dans le cadre d’une procédure civile aux Etats-Unis », avant d’expliquer que « cette analyse est désormais terminée » et qu’elle n'engagera désormais « aucune autre action ». Toutefois, bien que l’enquête soit désormais close, les services de polices ont assuré qu’ils continueraient à coopérer et à « assurer la liaison avec d'autres organismes d’application de la loi - notamment américains - qui mènent l'enquête sur les questions liées à Jeffrey Epstein ».

 

Des accusations que le Prince Andrew dément depuis le début de l’affaire

Le Prince Andrew est poursuivi pour avoir abusé sexuellement Virginia Giuffre. Les faits se seraient déroulés alors qu’elle était encore mineure, au domicile de la mondaine londonienne Ghislaine Maxwell et dans des propriétés appartenant à son compagnon Jeffrey Epstein. Le financier est mort en prison en 2019 alors qu'il était accusé de trafic sexuel et d’agressions sexuelles.

 

Andrew n’a cessé de nier de façon « absolue et catégorique » avoir eu des relations sexuelles avec la jeune femme. Buckingham Palace avait à l’époque défendu l’honneur de la Couronne en qualifiant ces allégations de « fausses et sans fondement ».

 

Âgé de 61 ans, le Prince s'est retiré de ses fonctions royales en 2019, suite à une interview accordée à la présentatrice de la BBC Emily Maitlis. Dans son émission Newsnight, le Duc avait déclaré à Maitlis qu'il était impossible qu’il ait eu des relations sexuelles avec Giuffre au domicile londonien de Maxwell à la date en question, car il était à la maison après avoir assisté à une fête d'enfants chez Pizza Express dans la ville de Woking.

 

Des preuves qui sont toujours soumises à une enquête américaine

En août, la commissaire Dick avait déclaré que ce nouvel examen de l’affaire faisait suite à deux précédentes enquêtes. Cette fois, le but de la Met police était de déterminer s’il existait des preuves d’un crime commis par le Prince Andrew et s’il revenait à la juridiction britannique de traiter l’affaire. Parmi les documents à examiner, la photo désormais célèbre du Prince passant un bras autour de la taille de Giuffre encore adolescente.

 

 

Le cliché aurait été pris par Epstein, au domicile de Ghislaine Maxwell lors d’une visite à Londres en 2001. Des sources proches du prince avait alors accusé la photo d’être truquée, tandis qu’Andrew avait déclaré n’avoir « aucun souvenir » de sa rencontre avec Virginia.

 

Sigrid McCawley, l’avocate américaine de Giuffre, a réagi à la décision du service de police anglais en indiquant au Sunday Time que « compte tenu des preuves claires et convaincantes impliquant le prince Andrew, la police métropolitaine devrait rouvrir son enquête et s'en tenir à sa déclaration selon laquelle personne n'est au-dessus de la loi. »

 

Le Prince Andrew reste une « personne d’intérêt » dans l’affaire Epstein

Le Prince, même s’il ne fait plus l’objet d’une enquête anglaise, reste incriminé aux États-Unis. Le mois dernier, le Duc de York ne s’était pas présenté à son audience préalable, ralentissant le bon déroulé de l’enquête. Officiellement, Andrew a jusqu’au 29 octobre pour répondre officiellement à l’action en justice qui est menée à son égard, Giuffre lui réclamant des dommages et intérêts dont les montants sont encore méconnus.

 

En août, la justice avait également signalé que le Prince Andrew était considéré comme une « personne d’intérêt » dans l'enquête sur Epstein et Maxwell. Dans le jargon judiciaire, cette expression désigne une personne qui n’a pas été arrêtée ou qui n’a pas été formellement accusée d’un crime, mais qui détient potentiellement des informations susceptibles d’aider l’enquête.

 

Maxwell, qui sera pour sa part jugée à New York en novembre, a plaidé non coupable pour les accusations de trafic sexuel concernant son implication présumée avec Epstein.