Édition internationale

Londres dévoile sa nouvelle stratégie de défense face à “une nouvelle ère de menaces”

Dans un contexte géopolitique de plus en plus menaçant, le Royaume-Uni revoit en profondeur sa stratégie de défense. Le gouvernement de Keir Starmer a adopté une série de recommandations formulées par George Robertson, pour adapter l’armée britannique aux menaces modernes, investir massivement dans l’industrie de l’armement et s’imposer à nouveau comme une puissance militaire de premier plan...

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Écrit par Hermine Pinoteau
Publié le 4 juin 2025, mis à jour le 5 juin 2025

 

Un investissement stratégique pour la défense britannique

 

Alors que les États-Unis accentuent leur pression sur les membres de l’OTAN pour qu’ils augmentent leurs budgets militaires, le gouvernement de Keir Starmer a annoncé en février 2025 son intention de porter les dépenses de défense du Royaume-Uni à 2,5 % du PIB d’ici 2027. Un objectif affirmé pour faire face aux nouvelles menaces sécuritaires en Europe et repositionner le pays comme une puissance militaire de premier plan.

 

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Une nouvelle stratégie de défense proposée par George Robertson

 

Ce lundi 2 juin, Downing Street a officiellement reçu un rapport stratégique commandé à l’ancien secrétaire général de l’OTAN, George Robertson. Ce document de 130 pages, composé d’une soixantaine de recommandations, dessine les contours d’une nouvelle doctrine militaire adaptée aux nouvelles menaces auxquelles fait face le Royaume-Uni.

 

Le rapport met en lumière l’émergence d’“une nouvelle ère de menaces” et l’impératif de pouvoir “répondre à une guerre à rythme élevé”, à l’heure où l’intelligence artificielle, les drones et les technologies de pointe redéfinissent la nature même des conflits. 

 

Parmi les mesures phares précisées par le ministère de la Défense : le développement d’”une capacité de production de munitions toujours plus active au Royaume-Uni, permettant d'augmenter rapidement la production si nécessaire” et la nécessité de “jeter les bases industrielles d'une augmentation des stocks de munitions”.

 

 

La volonté politique affirmée du gouvernement travailliste

 

Dans une tribune publiée le dimanche 1 juin dans The Sun, Keir Starmer a souligné : “Nous allons restaurer la capacité de combat de la Grande-Bretagne comme point central de nos forces armées”, avant d’ajouter : “L’objectif est de rassembler toutes les capacités dont nous disposons – des drones à l’artillerie, en passant par l’instinct humain et l’intelligence humaine – et de construire une machine militaire imposante et complète”.

 

Keir Starmer a également alerté sur la montée des menaces auxquelles est confronté le Royaume-Uni : “Nous sommes sous la menace imminente d'États dotés de forces militaires avancées, nous devons donc être préparés”, faisant référence à la Russie, à l'Iran, à la Corée du Nord et à la Chine.

 

 

De son côté, le ministre de la Défense, John Healy, a insisté sur le lien entre puissance militaire et capacité industrielle : “Nous renforçons la base industrielle du Royaume-Uni pour mieux dissuader nos adversaires et rendre le Royaume-Uni plus sûr sur le plan intérieur et plus fort à l'étranger”, avant d’ajouter : “les leçons durement tirées de l'invasion illégale de l'Ukraine par Poutine, montrent qu'une armée n'est forte que si l'industrie qui la soutient l'est aussi”.

 

Interviewé par la BBC, il a même déclaré que cette stratégie constituait “un message adressé à Moscou”, dans un contexte où la Russie est perçue comme une menace de plus en plus pressante.

 

 

1,5 milliard de livres pour renforcer l’arsenal britannique

 

Le plan de défense présenté par Keir Starmer prévoit un investissement immédiat de 1,5 milliard de livres sterling (environ 1,8 milliard d’euros), en vue d’atteindre un budget de défense équivalent à 3% du PIB au-delà de 2029.

 

Parmi les projets annoncés : la construction de six nouvelles usines de fabrication d’armes et de munitions, la production de jusqu’à 7.000 armes à longue portée et le développement de nouveaux sous-marins de combat.

 

Selon le ministère de la Défense, ces initiatives permettront la création de près de 1.800 emplois sur le sol britannique.

 

En parallèle, Londres entend renforcer la formation de ses forces armées à l’usage des technologies émergentes, notamment l’IA et les systèmes autonomes, tout en consolidant ses capacités cyberdéfensives et offensives. 

 

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