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Londres sera-t-elle la dernière ville du Royaume-Uni à se remettre de la pandémie ?

Les rues de LondresLes rues de Londres
Écrit par Lili Auriat
Publié le 12 octobre 2021

Après les confinements et le départ massif des travailleurs étrangers, Londres serait la ville du Royaume-Uni qui se remettra le plus difficilement de la pandémie.

 

D’habitude, la capitale britannique est la ville qui se remet le plus rapidement sur pied après une crise, mais « Cette fois, ce sera la dernière à rebondir » a déclaré Paul Scully le ministre de Londres.

 

Pourquoi Londres est-elle en grande difficulté ?

Londres abritait un grand nombre de travailleurs étrangers avant le début de la pandémie. Mais avec le Covid-19 et le Brexit, 700 000 d’entre eux - soit 8% de la population londonienne - ont quitté la capitale en 2020 selon l’Economic Statistics Centre for Excellence. Cet exode des travailleurs étrangers crée donc un manque à gagner important dans une ville où les entreprises peinent à embaucher, et où 125 000m2 de bureaux restent toujours inoccupés malgré la reprise du travail en présentiel.

Si la ville peine à se relever, c’est aussi parce que certains de ses quartiers figurent parmi les régions britanniques les plus durement touchées par le virus selon des chercheurs de la Warwick Business School. La situation se complique encore davantage lorsque ces régions s’avèrent aussi être les régions les plus pauvres du pays comme Barking, Dagenham, et Newham.

 

Un effort important du gouvernement…pas toujours bien perçu

Boris Johnson a ainsi mis en place un programme de mise à niveau qui vise particulièrement Londres et le Sud-est de l’Angleterre. Or, ces régions reçoivent déjà des investissements plus importants que le Nord du pays. Ce programme risque donc d’accentuer les disparités entre Londres et le Sud Est et le reste du Royaume-Uni. Les infrastructures à Londres sont bien plus importantes que dans le reste du pays et elles reçoivent beaucoup plus d’investissements. C’est également la ville qui attire le plus de travailleurs hautement diplômés. En 2020, le Northern Research Group a écrit au gouvernement pour lui faire part de ses craintes quant au plan de remise à niveau qui pourrait venir renforcer cette tendance. « Nous craignons (...) que les circonscriptions du nord comme la nôtre soient laissées pour compte », ont-ils écrit.

Les tensions entre Londres et le Nord s’intensifient donc alors qu’à l’automne dernier Andy Burnham, maire de Manchester, avait refusé de confiner sa ville, au prétexte que le gouvernement accordait davantage de soutien financier au Sud qu'au Nord. Une réaction qui lui a valu le surnom de "Roi du Nord".

 

Des efforts mis en place pour atténuer ces disparités

Le gouvernement entreprend donc des efforts afin de remettre Londres sur pied le plus rapidement possible, tout en atténuant ces inégalités territoriales. Paul Scully a ainsi expliqué que le programme de mise à niveau de Boris Johnson ne devrait pas être considéré comme opposant Londres et le Sud-Est au reste du Royaume-Uni. Il s’agirait non pas « d’opposer les gens les uns aux autres » mais de « comprendre les problèmes structurels qui peuvent se régler avec plus d'investissements ». Paul Scully insiste en rappelant qu’il est important de « Comprendre que ce n'est pas qu'une question de géographie ».

Le gouvernement s’est aussi engagé à ouvrir de nouvelles infrastructures dans le Nord, comme la National Infrastructure Bank à Leeds. Dans son discours d'ouverture à la conférence du parti conservateur cette année, Boris Johnson a pris position contre ces disparités Nord-Sud. "C'est une honte que vous ne puissiez toujours pas traverser rapidement les Pennines en train, une honte que Leeds soit la plus grande ville d'Europe sans système de métro approprié, un gaspillage de potentiel humain que tant d'endroits ne soient pas desservis par des réseaux de bus décents," a-t-il affirmé. Il a également annoncé des investissements à venir dans le secteur des transports notamment, avec la ligne Nothern Powerhouse reliant les villes des Midlands et du Nord.

Si ces déclarations semblent apaiser la situation, elles ne sont pas au goût de tous. Le maire de Londres, Sadiq Khan, a ainsi critiqué ce programme, dirigé selon lui « contre Londres ». « Vous n'obtiendrez pas de reprise nationale sans une reprise de Londres", a-t-il assuré.

 

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