Alors que des militants pro-Gaza ont tenté d’acheminer une aide humanitaire vers l’enclave palestinienne, les relations diplomatiques entre le Royaume-Uni et Israël se dégradent, marquées par une prise de distance notable de Londres.


Une flottille pour briser le blocus
Le 1er juin, douze militants, parmi lesquels des ressortissants français, allemands, brésiliens, turcs, suédois, espagnols et néerlandais, ont embarqué à bord du Madleen, un voilier de la Flottille de la liberté, dans le but affiché de “briser le blocus israélien” imposé à Gaza depuis 2007.
Affrété par la Coalition de la flottille pour la liberté, le navire a été intercepté par les forces armées israéliennes le 9 juin, à 185 kilomètres des côtes de Gaza, dans les eaux internationales. Trois activistes, dont Greta Thunberg, ont été renvoyés par avion. Les neuf autres sont actuellement en attente d’un passage devant un tribunal israélien, étape préalable à leur expulsion.
Le gouvernement britannique hausse le ton
Dans un geste diplomatique fort, le Royaume-Uni a récemment imposé des sanctions ciblées à l’encontre de deux ministres israéliens d’extrême droite, Bezalel Smotrich (Finances) et Itamar Ben-Gvir (Sécurité nationale). Le ministre britannique des Affaires étrangères, David Lammy, a justifié ces mesures par leurs “incitations répétées à la violence contre les communautés palestiniennes” en Cisjordanie occupée.
“Ben-Gvir and Smotrich have been inciting violence against the Palestinian people. That’s why we’re acting with Australia, Canada, New Zealand and Norway today.”
— Foreign, Commonwealth & Development Office (@FCDOGovUK) June 10, 2025
– Foreign Secretary @DavidLammy pic.twitter.com/rq68oPPNjG
Les deux responsables sont désormais interdits d’entrée au Royaume-Uni et leurs avoirs gelés. Cette décision s’inscrit dans une initiative conjointe avec l’Australie, la Norvège, le Canada et la Nouvelle-Zélande, annoncée mardi par les autorités britanniques.
Ces sanctions marquent un tournant dans la posture diplomatique britannique, traditionnellement proche d’Israël. Londres a récemment exprimé son inquiétude quant à l’évolution de la situation humanitaire et sécuritaire dans les territoires palestiniens.
Guerre à Gaza : Londres “réexamine sa coopération” avec Israël
Vives réactions du côté israélien
La réponse de Tel-Aviv ne s’est pas faite attendre. Le ministère israélien des Affaires étrangères a dénoncé une décision “scandaleuse” visant des membres élus du gouvernement.
Le chef de la diplomatie israélienne, Gideon Saar, a annoncé la tenue prochaine d’un conseil des ministres exceptionnel pour déterminer les mesures de rétorsion à adopter face à ce qu’il qualifie de “décision inacceptable”.
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