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Le gouvernement britannique assure que la crise du carburant est terminée

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Écrit par Judith Chouzenoux
Publié le 1 octobre 2021, mis à jour le 1 octobre 2021

Le gouvernement britannique a assuré jeudi que la crise de pénurie de carburant était désormais terminée. Pourtant, le pays compte toujours près de 2 000 stations-services encore fermées et continue de voir sa chaîne d’approvisionnement en médicaments perturbée.

 

Cette crise, que nous vous décryptions en début de semaine, résultait du mauvais cocktail créé par les conséquences du Brexit, la pandémie de Covid-19, et le manque de chauffeurs routiers en Angleterre. Conséquence : toutes les chaînes d’approvisionnement du pays étaient retardées, notamment celles de produits alimentaires et de carburant.

 

Pour le gouvernement, la crise du carburant est terminée

Depuis le départ, le gouvernement se veut rassurant sur ce dossier. En début de semaine, le ministre des Transports Grant Shapps avait appelé la population à continuer à consommer normalement, et sans céder à la panique. Le gouvernement a toutefois décidé mercredi de faire appel à l’armée pour acheminer de l’essence via des camions-citernes. Suite à cela, Simon Clarke, le ministre au Trésor, a assuré que la « crise (était) absolument de nouveau sous contrôle »

 

Seulement, la PRA, la fédération des distributeurs de pétrole, ne semble pas du même avis. L’organisme, qui représente plus de deux-tiers des détaillants de carburant alimentant les stations services du pays, a indiqué jeudi que plus de 27% des stations étaient encore à sec. À ces stations totalement fermées s’ajoutent 21% de stations ne disposant que d’une seule catégorie de carburant. Les 52 autres présentaient, elles, des stocks en carburant normaux.

 

Gordon Balmer, le directeur exécutif de PRA, a alerté le gouvernement en soulignant que « les stocks s’écoulent plus vite que d’habitude, en raison d’une demande sans précédent », montrant de fait que la population continue à ne pas respecter les directives du gouvernement. Ce dernier s’est également fait l’écho du virage violent que prenait la situation, plusieurs pompistes ayant été agressés physiquement et verbalement cette semaine.

 

 

La crise britannique a suscité de vives critiques en Europe

Les principaux dirigeants européens ont imputé le chaos dans les stations-services anglaises à la décision britannique de quitter l’Union Européenne. Le gouvernement s’était lui défendu en estimant que le Brexit n’avait joué aucun rôle dans la crise actuelle, et qu’il pouvait même, dans une certaine mesure, y apporter des solutions. Même si des milliers de chauffeurs-routiers ont dû quitter le pays faute de permis de travail, Londres a estimé que l’origine du problème était, en premier lieu, la pandémie de Covid-19. Le Ministre au Trésor, Simon Clarke, avait alors déclaré : “L’idée que cette situation serait liée au Brexit est une tentative pour nous ramener dans ce qui est vraiment, je le crains, une discussion assez négative sur les opportunités manquées”, accusant ainsi l’Europe de ne juste pas avoir encore digéré le divorce.

 

Il a ajouté que la situation anglaise était au final très similaire à celle des autres pays européens. “Si l’on regarde la situation en Allemagne, si l’on regarde la situation en Pologne, si l’on regarde la situation en France, ces pays partagent également ces problèmes”.

 

La pénurie de main d’oeuvre commence à se faire ressentir dans de nouveaux secteurs

Même si le gouvernement se veut rassurant, la crise des routiers au Royaume-Uni commence à affecter l’approvisionnement de plus en plus de secteurs. Jeudi, une porte-parole de la Fédération nationale des pharmaciens a déclaré que l’approvisionnement des médicaments en pharmacie commençait lui aussi à être perturbé.

 

La NPA, la Fédération porcine anglaise a également sonné l’alarme en expliquant que les nouvelles règles d’immigration imposées par le Brexit sont en train de créer une pénurie du nombre de bouchers. Les éleveurs seraient paradoxalement confrontés à un surplus d’environ 120 000 porcs car les abattoirs sont contraints d’opérer à seulement 25% de leur capacité par manque de personnel.