Le Premier ministre britannique Keir Starmer a dévoilé le lancement du AI Opportunities Action Plan, un plan d’action pour faire de la Grande-Bretagne une pionnière en matière d’intelligence artificielle.
Le lundi 13 janvier 2025, à l’University College London, le Premier ministre britannique Keir Starmer commence son allocution en racontant l’histoire de Deb Kelly, une patiente dont la vie a été sauvée grâce à l’utilisation de l’intelligence artificielle (IA). Cette technologie a permis aux médecins de localiser en moins de 3 minutes l’emplacement exact de son caillot sanguin et de le retirer.
Keir Starmer souligne ainsi la “puissance de l’intelligence artificielle”, une puissance qui selon lui se décline en de nombreux avantages, qu’il s’applique à énumérer, des avantages non seulement sanitaires, médicaux et éducatifs, mais aussi économiques.
L’IA, comme moteur du renouveau économique britannique ?
Le nouveau gouvernement travailliste est confronté à de nombreuses et importantes difficultés économiques, l’actuel Premier ministre pointe d’ailleurs du doigt la responsabilité de leurs prédécesseurs conservateurs : “Nous avons hérité d’un véritable désordre économique par le dernier gouvernement”.
Pour dynamiser l’économie britannique, face à la hausse du coût de la dette et la baisse de la livre sterling, qui pourraient entraîner de nouvelles hausses d'impôts ou des coupes budgétaires, Keir Starmer propose une nouvelle stratégie gouvernementale, celle d’exploiter toutes les opportunités qu’offre l’intelligence artificielle, en encourageant la création et l’installation d’entreprises technologiques en Grande-Bretagne.
Il s'engage ainsi à mettre en œuvre toutes les recommandations en matière d’IA de Matt Clifford, entrepreneur britannique, organisateur clé du Sommet sur la sécurité de l’IA de 2023 et conseiller technologique pour le nouveau gouvernement travailliste britannique. Ces recommandations prennent la forme d'un plan d’action de 50 propositions : le AI Opportunities Action Plan.
Les 50 mesures de Keir Starmer pour un leadership britannique mondial
Pour s’ériger comme “le meilleur partenaire étatique dans le monde” en matière d’IA, Keir Starmer propose une série de réformes en faveur de la croissance et de l’innovation, comme la délivrance accélérée des permis de construire pour bâtir des infrastructures et des centres de stockage de données (data centers), la création d’une bibliothèque nationale de données (National Data Library), ou encore de nouvelles propositions de visa pour que les meilleurs talents du monde puissent s’installer au Royaume-Uni.
S’il s’agit de “créer de la richesse”, la gouvernement travailliste s’engage aussi à en faire profiter les travailleurs britanniques, par l’augmentation de leur niveau de vie, la création de milliers d’emplois, et surtout, l’amélioration des services publics.
Le Premier ministre a également annoncé le lancement d’investissements partout dans le pays, comme la création d’un nouveau pôle technologique à Liverpool, la création de centres de données dans le nord-ouest du pays, et une robotique de pointe dans le sud-est du pays. Concernant Londres, il annonce que la ville “sera le bureau international de l’intelligence artificielle”.
Trois entreprises technologiques – Vantage Data Centres, Kyndryl et Nscale – se sont déjà engagées à investir 14 milliards de livres (environ 17 milliards d'euros) dans le pays, ce qui devrait générer près de 13.000 emplois. Pourtant certaines inquiétudes demeurent, notamment en matière de sécurité.
Keir Starmer répond aux inquiétudes soulevées
Malgré les inquiétudes exprimées après le lancement de ce nouveau plan d’action par le gouvernement travailliste, Keir Starmer est affirmatif : la Grande-Bretagne pourrait “façonner l’avenir”, et l’utilisation de l’IA est une opportunité qu’il faut saisir dès à présent : “l’IA n’est pas quelque chose qui appartient au futur (...) c’est le présent (...) c’est une force pour un changement qui transformera la vie des travailleurs pour le mieux (...) nous ne pouvons pas perdre de vue le vaste potentiel de l’IA (...) Nous devons être à la page !”.
“l’IA n’est pas quelque chose qui appartient au futur (...) c’est le présent (...) c’est une force pour un changement qui transformera la vie des travailleurs pour le mieux (...) nous ne pouvons pas perdre de vue le vaste potentiel de l’IA (...) Nous devons être à la page !”.
Keir Starmer se veut également rassurant concernant les potentiels problèmes de sécurité que poserait l’IA : “Je comprends que les changements à cette échelle et à cette vitesse peuvent être inquiétants, en particulier lorsque les experts mettent en garde contre les risques pour la sécurité. C’est pourquoi le dernier gouvernement a eu raison de créer l’Institut de sécurité de l'IA”. Il exprime tout de même son désaccord concernant les décisions prises par le gouvernement de Rishi Sunak, qui selon lui n’a pas saisi les opportunités de cette nouvelle technologie.
Pour finir, Keir Starmer est même prêt à collaborer avec des acteurs comme Elon Musk, même si celui-ci avait appelé à son arrestation suite au scandale des “grooming gangs” : "Nous travaillerons avec n'importe quel acteur de ce secteur, qu'il s'agisse d'Elon Musk ou de n'importe qui d'autre. Notre gouvernement est déterminé à être le numéro un en matière d'IA”.